Devoir de Philosophie

Littérature des Temps Modernes : Victor Hugo (cours de littérature)

Publié le 19/07/2012

Extrait du document

temps

pouvoir, à la loi sur la déportation, il soutient le suffrage universel (seul garant d'un idéal démocratique) et s'oppose à la loi Falou (l'enseignement serait entièrement confié aux confédérations religieuses). On retrouve là ses préoccupations en matière d'éducation et d'instruction publique. La république est proclamée, mais le 2 décembre 1851, Napoléon fait un coup d'État et prend le pouvoir. Déclaration de guerre de Hugo à celui qui deviendra sa tête de Turc dans la suite. Usurpation politique est un thème cher à Hugo. Rancoeur à l'égard de Bonaparte, et suscite des textes avec une violence où on voit apparaitre un Napoléon III sanguinaire et barbare, ce qu'il n'était pas. C'est donc quelqu'un qu'on a vu très méfiant par rapport aux révolutions qui va basculer dans l'autre camp, faire des appels à la révolte, à l'insurrection, incite le peuple à dresser des barricades, etc. Au regard du pouvoir, cette légende vivante avec pignon sur rue, c'est un dangereux agitateur (fonction du poète, lien intrinsèque qu'il établissait entre la politique et la littérature). Pour Hugo, la révolution romantique est totale (cf. Préface du Dernier jour d'un condamné : littérature est là pour faire parler les consciences, faire bouger les choses. C'est à ce moment-là que Hugo sera condamné à l'exil et à l'exclusion à vie du territoire de France. Hugo arrive à Bruxelles, il quitte la Belgique pour se rendre dans les iles britanniques : Jersey, en aout 1852. S'ouvre alors une période importante dans la vie de Hugo. C'est une page qui est tournée. Dans ces années d'exil, il va voir murir ces nouveaux éléments de sa personnalité et se manifester dans les oeuvres qu'il composera à ce moment-là. La fonction du poète est ici renforcée. La littérature a un réel pouvoir, la langue, la poésie, l'écriture, a un rôle déstabilisateur par rapport à l'institution, etc. Il se sent investi par une mission sacrée, de vates. La relation qu'il entretient avec les tables parlantes va le renforcer dans ces conditions : il convoque autour des guéridons les grands génies de l'humanité. Il fait parler les abstractions, la comédie, le drame, l'histoire. Il se sent comme une espèce d'intermédiaire élu entre le monde divin et le monde humain. Depuis ces iles anglonormandes, il continue sa pensée humanitaire renforcée par les outrances de la répression qu'il a vu en France. Il multiplie les plaidoyers contre la peine de mort, polémique contre les guerres et contre le pouvoir. Cette pensée humanitaire et fraternelle n'est pas extrêmement bien perçue non plus par les Anglais qui n'ont pas envie qu'il vienne bousculer les habitudes des petits villages dans lesquels il réside car il a pris parti dans une bataille entre un proscrit et la reine d'Angleterre. Il est expulsé du territoire (le proscrit) et Hugo quitte alors Jersey et s'installe alors à Guernesey dans une maison célèbre : Hauteville House. En 1859, on lui propose l'amnistie, droit de revenir sur sa terre natale. Il la refuse en déclarant qu'il ne reviendra en France que lorsque le despote aura rendu les armes. Il proteste contre l'esclavage aux États-Unis, prêche pour l'indépendance de la Pologne. Il devient le champion des Droits de l'Homme comme Voltaire au lendemain de l'affaire Calas. Hugo est alors perdu par ses contemporains comme le champion des droits de l'homme. En 1869 il est élu président du congrès de la paix qui se tient à Lausanne.

temps

« autorité jusqu'alors.

Il faut faire abstraction de ce qui a suivi Hugo.

Tout était en germe dans Hugo, qui avait perçu toute une série de choses qui paraissaientrévolutionnaires.

Cette poésie n'est plus la nôtre.

Cette « boursoufflure » n'est pas habituelle pour nous.

Elle raconte les choses, prosaïsme en vers, poésieapocalyptique, de visionnaire.

Il y a des beautés, des grandeurs qui sont de leur temps. Éléments importants de biographie : I) La jeunesse : Hugo s'illustre très vite dans la littérature.

Quoi qu'il en ait dit, il est de souche plébéienne, mais conserve desprétentions nobiliaires (cf.

Voltaire).

Hugo n'a aucune souche, ascendant aristocratique, même si son père fut fait Comte d'Empire, mais ce titre n'a pas été validé parla Restauration.

Ils font part à l'expression d'un désir d'appartenance à l'aristocratie.

Au XIXe siècle, le fait d'être écrivain n'est pas un statut social, n'est pas unmétier.

Victor Hugo va s'efforcer d'obtenir ce statut, veut se mettre sur un pied d'égalité avec Lamartine, De Vigny, etc.

Hugo est on ne peut plus bourgeois par sonpère qui n'avait, à part ce titre d'empire, pour noblesse, que des ascendants bourgeois.

Les parents Hugo réapparaissent très souvent dans l'oeuvre d'Hugo (mythologiefamiliale).

La figure du père : Le père, Léopold Sigisbert, fils de menuisier Lorrain, qui va s'engager très tôt dans l'armée.

Figure de la carrière militaire.

Figureperçue de manière pas très positive, mais qui sera auréolée de tout le panache napoléonien.

Il s'engage dans l'armée républicaine, grade de capitaine en 1792, colonelen 1803.

C'est à ce moment-là qu'il est envoyé en Italie pour chasser des bandes de pillards, notamment Fra Diavolo.

Cela va marquer l'imaginaire de l'enfant.Plusieurs figures du brigand et du brigand de coeur dans l'oeuvre d'Hugo.

En 1808, il suit le roi Joseph en Espagne, où il est fait Comte de Siguenza.

Ce sera unmoment de gloire peu durable.

1814, première défaite de Napoléon.

Le général Hugo lui restera fidèle.

En 1815, après Waterloo, il sera mis à la retraite, restantbonapartiste convaincu, et refusant de s'allier au nouveau régime.

Personne étonnante, qui ne manque pas de culture.

S'adonne à l'écriture.

Malgré son éducationassez fruste.

Il est sanguin, colérique, vigoureux, très sensuel et tonitruant.

Sa mère est tout à fait l'opposé.

Il tient du XVIIIe siècle : sentimentalité à fleur de peau,franc-maçon, incroyant, voltairien.

Hugo n'a pas été baptisé.

La figure de la mère : La mère, Sophie Trébuchet est la fille d'un capitaine de vaisseau qui avait fait 5 fortune dans la traite des noirs.

D'origine de Nantes, elle reçoit une éducation voltairienne.

Mais sur le plan politique, elle est en partie royaliste, et en partierévolutionnaire.

Hugo, classe son père du côté de la révolution et sa mère du côté de l'Ancien Régime et du Monarchisme.

Mon père vieux soldat, ma mèrevendéenne (résistance à la révolution, attachement à la monarchie).

Quand Sophie fait la rencontre de Sigisbert, elle est plus révolutionnaire.

Ils ont des relationshouleuses, des disputes célèbres qui vont l'amener à détester à la révolution et à passer dans l'autre camp.

Elle devient alors la maitresse du général Lahorie (parrainde Victor).

La famille Hugo : Ses parents se rencontrent en 1796 et se marient en 1797.

Deux tempéraments inconciliables : femme raisonnante, froide, réfléchie et lesoldat sanguin, bouillonnant, sensuel, qui lui reproche sa froideur.

Ils ont des enfants : 1798, Abel Hugo ; ensuite, le père rejoint l'armée du Rhin et sa femme reste àNancy.

1800 nait Eugène, personnage qui perdra la raison.

Cette folie va considérablement marquer Hugo (textes imprégnés par la fascination, thème de la folie quile touchera à deux reprises par son frère et sa fille, Adèle).

Sophie Trébuchet se console dans les bras de Lahorie.

Hugo nait le 16 février 1802.

Se décrit comme unenfant chétif, malade.

On voit se marquer le double attachement du poète à l'empire par le père, et à la royauté par la mère.

Cette légende échafaudée permettra àVictor de justifier son attachement difficile à ménager à l'empire et à la royauté.

En 1804, la mère revient à Paris.

Le mari se console dans les bras de CatherineThomas.

Le couvent de la rue des feuillantines : Sophie va donc s'occuper seule de ses trois garçons qu'elle élève en habitant « rue des feuillantines » dans un couventdésaffecté.

Cette période de sa vie va considérablement marquer l'écrivain.

Période assez riante pour lui, qui s'en souviendra avec beaucoup d'émotions, et qui vatransparaitre dans un poème personnel : « ce qui se passait aux feuillantines vers 1813 ».

Il retrace des émotions vécues dans sa petite enfance.

« J'eus trois maitresdans ma vie : un jardin, un vieux prêtre et ma mère ».

Les parents se disputent même dans les lettres.

À cette période-là, les enfants se sentent plus proches de leurmère et adoptent alors ses convictions politiques et religieuses.

Époque où le jeune Victor rencontre Adèle Foucher.

L'Espagne : En 1811, Sophie va rejoindre sonmari en Espagne et elle emmène avec elle ses enfants.

Disputes incessantes (père installé avec sa maitresse) qui font le tour de la garnison.

Image indélébile qui va semarquer dans l'imaginaire hugolien de l'Espagne (9-10 ans alors).

Il est marqué par les paysages, les couleurs, le climat et par la mythologie espagnole.

Mis au collègedes nobles.

Marqué par la langue, la vigueur du catholicisme (bien différent de celui de la France, plus doux).

On rencontre cela dans ses textes Torquemada où ilpeint les vigueurs de l'Inquisition.

Une ville lui inspire le titre d'Hernani.

Marqué par le personnage d'un bossu espagnol qu'il rencontre fréquemment et qui se nommeCorcova.

La poésie de Hugo se fait par collage d'images et d'impressions qui vont se poursuivre pendant toute sa vie.

Les exécutions capitales auxquelles il assisteraen Espagne vont influencer son combat contre la peine de mort.

Un dernier personnage qui revient dans l'oeuvre à venir : un condisciple du collège : Elespuru(devient l'un des bouffons de la Cour).

Ce séjour espagnol sera assez court, mais important.

Le cabinet de lecture de Royol : 6 Au retour à Paris, Sophie Hugo se retrouve seule avec ses trois enfants.

Elle les élève avec un certain laxisme et les envoie chercher pour elle des livres au cabinet delecture de Royol, chez qui les garçons Hugo passeront un temps considérable.

Ils peuvent lire tout ce qui leur tombe entre les mains.

L'accès au livre est moins aisé àcette époque qu'aujourd'hui.

La lecture est un luxe que peuvent se permettre les privilégiés.

Il y a des livres taxés d'interdits.

Ils vont profiter des séjours chez lui pourparfaire une culture littéraire.

Le livre devient objet culte dans la vie de Hugo, passion dévorante qui ne le quittera jamais.

Retour au père : 1809 (?) séparationofficielle du couple Hugo.

Les enfants sont confiés à la tutelle du père.

C'est là que les choses vont changer.

Tout leur était permis, lectures libres, etc.

Le père Hugoest très autoritaire, qui n'a pas le sens de la nuance et qui a décidé de ce que sera la vie de ses fils.

Abel sera militaire.

Eugène et Victor (14 et 12 ans), on les inscriradans une pension (la pension Corbier), dont Hugo gardera un souvenir pénible.

Ils resteront en internat.

Correspondance échangée à ce moment-là.

Cette pension n'arien d'un paradis, terrible rigueur, et le père trouve ça normal.

Hugo ne supportera pas du tout de cette situation.

Il va se rapprocher de l'image maternelle qu'il vaenjoliver.

Il écrit déjà beaucoup à cette époque.

Ses études ne sont pas brillantes.

Il suit des cours de mathématiques spéciales, mais sa vocation littéraire s'affirme :1815 « je veux être Chateaubriand ou rien ».

Opinion assez haute qu'il se fait de lui-même restera toute sa vie.

Le Conservateur Littéraire : Le père aimerait qu'il fassedes études de polytechniques, il fait alors 4 ans d'études en droit.

Cela ne va pas le marquer.

En effet, il commencera très vite avec ses frères (surtout Abel) enfondant une revue (à l'époque, elles sont très impliquées).

Le titre que les frères Hugo décident de donner à leur revue littéraire en 1819 : Le Conservateur littéraire.Ils entendaient rendre hommage à Chateaubriand qui venait de fonder une revue politique : Le Conservateur.

Nous n'avons pas affaire au Hugo de quelques annéesplus tard : de la littérature neuve et du romantisme.

Le conservatisme est bien réel.

C'est un auteur en herbe postclassique.

Ses auteurs modèles sont classiques.Néanmoins, le jeune Hugo est davantage un auteur du XVIIIe siècle finissant qui veut reproduire une littérature d'un autre âge.

Expérience intéressante puisqu'ellemarque ses débuts en littérature et qu'elle témoigne de son attachement pour des idées politiques, religieuses, etc.

II) Les débuts d'une carrière littéraire : Ses idéesprécoces le feront remarquer par Chateaubriand.

Lorsqu'il compose « Ode sur la mort du Duc de Berry », Chateaubriand a dit que c'était là l'oeuvre d'un enfantsublime.

Il obtient une mention de l'Académie française pour un de ses poèmes et un prix de l'Académie de Toulouse.

Une fois que cette vocation littéraire s'est bel etbien affirmée, il va s'essayer dans tous les genres littéraires reconnus.

Il aurait écrit ses premiers vers à l'âge de 5 ans : « Le grand Napoléon combat comme un lion ».Sens déjà présent chez l'enfant de la rime, du rythme et de la présence d'un nombre identique de pieds dans ses vers.

Il composera un nombre impressionnant de versentre 1814 et 1821, qu'il qualifiera de « bêtises que je faisais avant ma naissance ».

Pour lui, sa naissance est celle de l'écrivain, en 1822.

Il publie son premier recueil: Odes et Ballades.

Ses vers seront repris, revus, augmentés considérablement, à chaque fois précédés d'une préface qui sera un art poétique, dans lequel il expose sesambitions quant au contenu et à la 7 forme.

Les premiers vers n'ont rien de ce qu'on peut connaitre du Hugo romantique.

Il imite les poètes du XVIIIe, les épigrammes et les vers de Voltaire, Jean-Baptiste de Rousseau qui passait pour un grand poète.

S'essaie à des traductions des anciens : Virgile, Martial, Horace (a une solide formation en latin) mais ce sontdavantage des exercices sans réelle beauté et esthétique pour nous, mais qui dénotent son aptitude à maitriser la langue et la versification.

Il y a chez lui une maitriseexceptionnelle du langage.

Rythme qui viendra bousculer par ses innovations poétiques.

Il y a une recherche linguistique qui se traduit dans ses oeuvres de jeunesses. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles