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Littérature et politique

Publié le 09/01/2013

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Bellissard Manon Khâgne Lyon Devoir de littérature Sujet : « Quand les politiciens et les esprits politisés s'intéressent trop à la littérature, c'est mauvais signe (mauvais signe surtout pour la littérature), parce que c'est à ce moment-là que la littérature est en danger. Mais c'est aussi un mauvais signe lorsqu'ils ne veulent pas en entendre parler (et ceci arrive aussi bien aux politiciens de la bourgeoisie les plus traditionnellement obtus qu'aux révolutionnaires les plus portés à l'idéologie) ; mauvais signe pour eux, surtout, puisqu'ils montrent ainsi qu'ils craignent tout usage du langage qu'ils remettent en question la certitude du leur «. Italo CALVINO dans La Machine littérature. Si l'engagement des écrivains ne suscite plus le même engouement médiatique qu'à l'époque de Sartre et Camus, la politique n'a pas pour autant disparu du paysage littéraire. La littérature est même devenue un enjeu politique, comme en témoigne la sortie de Nicolas Sarkozy sur La Princesse de Clèves, tranchant sur une tradition de présidents lettrés et respectueux, voire amoureux des lettres ; comme en témoignent les regrets de François Mitterrand, qu'effleurèrent des ambitions littéraires. Pourquoi cette attirance, cette passion de l'homme politique pour la littérature ? La question est vaste car beaucoup d'écrivains sont devenus politiques (Chateaubriand, Hugo, Lamartine...) et autant d'hommes politiques sont intéressés par l'écriture.Presque tous les hommes politiques du XIXe siècle ont été écrivains et il n'y a pas un écrivain majeur de cette époque qui n'ait tâté la politique. Ces deux fonctions sont intimement liées. Italo Calvino est l'un de ces écrivains qui ont été animés par des idées politiques. Dans La Machine Littérature il affirme : « Quand les politiciens et les esprits politisés s'intéressent trop à la littérature (...) c'est à ce moment-là que la littérature et en danger. Mais c'est aussi un mauvais signe lorsqu'ils ne veulent pas en entendre parler (...) puisqu'ils montrent ainsi qu'ils craignent tout usage du langage qu'ils remettent en question la certitude du leur. « Il pose ici les bases de sa réflexion ; il existe un paradoxe entre la littérature et la politique à savoir que si la politique fréquente de trop près la littérature, cette dernière risque d'être mise au service du discours et de perdre son essence. Mais il est pourtant nécessaire à la politique de côtoyer la littérature au risque d'être discréditée. Nous nous demanderons si l'on peut envisager de dépasser ce paradoxe et s'il est concevable de trouver une position tenable entre les deux extrêmes. Il s'agit alors d'analyser en quoi la politique et la littérature se servent ou se desservent mutuellement. Dans un premier temps nous montrerons les liens existants entre la politique et la littérature afin d'aborder dans la deuxième partie les risques que peut occasionner une mauvaise relation entre ces deux termes. Enfin, nous verrons qu'il s'agit bien sûr de montrer que la littérature et la politique sont complémentaires, il suffit simplement de les considérer dans leurs spécificités afin de leur éviter tout danger. C'est pour dire quelque chose que l'auteur écrit, c'est parce qu'il a quelque chose à dire ou à exprimer. Quelque chose l'anime de l'intérieur et il doit le faire remonter, l'expulser afin de le communiquer à un récepteur. Les écrits d'Elie Wiesel naissent d'un besoin de l'auteur de partager l'expérience concentrationnaire de son vécu, pour se décharger mais aussi par devoir de montrer la réalité. Les éléments du réel inspirent le créateur et sont à l'origine de l'écriture qui ne vient pas ex nihilo, de rien. Là se trouve le moteur de l'écriture et donc de l'engagement. L'écrivain se fait le porte-parole, le témoin d'un évènement, d'un contexte et d'une époque. Mais il est plus que cela, il est aussi un regard critique sur le monde et la société. En choisissant d'écrire, il s'engage personnellement. Victor Hugo par exemple, sous le Second Empire, s'oppose fortement au régime instauré par Napoléon III et prend des risques à travers ses écrits, mais il est du devoir de l'écrivain de réfléchir sur la société et de s'y impliqué. C'est pourquoi, nombreux sont les écrivains ayant eu une importance politique. Se pose alors la question du : comment dire l'indicible. Il faut élaborer une stratégie d'écriture qui permet la communication au lecteur. Entre l'auteur et son récepteur, il existe des codes et des dénominateurs communs comme la langue ou les références culturelles. Kateb Yacine, dans le contexte de l'Algérie coloniale s'empare de la langue du colon pour revendiquer la fierté du col...

« Nous nous demanderons si l’on peut envisager de dépasser ce paradoxe et s’il est concevable de trouver une position tenable entre les deux extrêmes.

Il s’agit alors d’analyser en quoi la politique et la littérature se servent ou se desservent mutuellement.

Dans un premier temps nous montrerons les liens existants entre la politique et la littérature afin d’aborder dans la deuxième partie les risques que peut occasionner une mauvaise relation entre ces deux termes.

Enfin, nous verrons qu’il s’agit bien sûr de montrer que la littérature et la politique sont complémentaires, il suffit simplement de les considérer dans leurs spécificités afin de leur éviter tout danger. C’est pour dire quelque chose que l’auteur écrit, c’est parce qu’il a quelque chose à dire ou à exprimer.

Quelque chose l’anime de l’intérieur et il doit le faire remonter, l’expulser afin de le communiquer à un récepteur.

Les écrits d’Elie Wiesel naissent d’un besoin de l’auteur de partager l’expérience concentrationnaire de son vécu, pour se décharger mais aussi par devoir de montrer la réalité.

Les éléments du réel inspirent le créateur et sont à l’origine de l’écriture qui ne vient pas ex nihilo , de rien.

Là se trouve le moteur de l’écriture et donc de l’engagement.

L’écrivain se fait le porte-parole, le témoin d’un évènement, d’un contexte et d’une époque.

Mais il est plus que cela, il est aussi un regard critique sur le monde et la société.

En choisissant d’écrire, il s’engage personnellement.

Victor Hugo par exemple, sous le Second Empire, s’oppose fortement au régime instauré par Napoléon III et prend des risques à travers ses écrits, mais il est du devoir de l’écrivain de réfléchir sur la société et de s’y impliqué.

C’est pourquoi, nombreux sont les écrivains ayant eu une importance politique.

Se pose alors la question du : comment dire l’indicible.

Il faut élaborer une stratégie d’écriture qui permet la communication au lecteur.

Entre l’auteur et son récepteur, il existe des codes et des dénominateurs communs comme la langue ou les références culturelles.

Kateb Yacine, dans le contexte de l’Algérie coloniale s’empare de la langue du colon pour revendiquer la fierté du colonisé et son droit d’expression.

Il met ainsi le lecteur occidental en désarroi.

L’écriture traduit toujours les préoccupations profondes de son auteur.

C’est en effet à travers le choix des mots que l’auteur s’engage.

Et c’est pourquoi il doit savoir à qui s’adresser afin de trouver la meilleure stratégie d’écriture possible susceptible de toucher au plus près le destinataire (car en effet, il y a toujours un destinataire qu’il soit direct ou indirect).

L’esprit politisé, qu’il soit écrivain de profession ou simplement homme politique se doit de ne pas mettre de côté la littérature car la force des mots parle au lecteur.

Et c’est par le langage que la transmission s’établie et qu’un certain rapprochement entre l’auteur et le lecteur se crée.

Tout texte politique a pour projet d’atteindre le lecteur, de le bousculer, de le toucher.

La parole de l’auteur est performative c’est une parole agissante, qui n’est pas anodine et qui doit toujours aboutir.

C’est d’ailleurs parce qu’elle est une action agissante sur les lecteurs que les régimes répressifs utilisent la censure.

La littérature crée un impact sur les populations et peu déranger la sphère politique.

Il s’agit alors pour les « esprits politisés » comme les appelle Calvino d’adopter une stratégie de la parole et c’est pour cela que la littérature est indispensable au discours politique.

Elle permet ainsi d’éviter les contresens du récepteur mais aussi et surtout d’établir une parole construite de façon argumentative qu’il semble alors impossible de contredire.

Le politique cherche à nous persuader et cela passe par l’écriture, à travers l’émotion ou les sentiments mais aussi à nous convaincre grâce à une construction rhétorique solide.

La littérature est donc présente dans le discours politique pour faire nombre, établir un rapport de force afin de faire basculer une situation mais il existe un risque, celui de rendre l’écriture au service de la politique.

Dans ce cas, il s’agit d’un véritable « danger » pour la littérature qui ne serait plus une fin en soi mais un moyen de dire ce que l’on cherche à exprimer.

Il faut réfléchir d'abord sur la nature de la littérature du point de vue de sa diffusion.

Elle consiste en des écrits aisément reproductibles ou communicables à l'oral, elle constitue sans doute un des meilleurs moyens de diffuser les idées nouvelles.

Elle est, en outre, d'une nature 2. »

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