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Platon: LE PHILOSOPHE ET LE POLITIQUE (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 14/05/2016

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platon

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principe contient tout et n'est contenu dans rien (ce qui empêche de le dire ou de le penser), c'est l'Un. Vient ensuite l'Être, auquel s'attache l'intelligence, et qui correspond au monde des Idées de Platon. Enfin l'Âme du monde, qui est le siège de la destinée, maîtresse du monde sensible, qui l'ordonne et l'organise. Exempte de tout mal, cette triade d'hypostases divines trouve en dessous d'elle un dernier échelon, un dernier principe imparfait et indéterminé : la matière. À ces niveaux de réalité correspondent autant de manières de vivre, de la vie de plaisir (la plus basse) à l'extase spirituelle (la plus rare), espace de contact mystique avec l'Un où la pensée perd jusqu'à la notion d'elle-même. On retrouvera d'ailleurs l'influence de Plotin chez nombre de mystiques chrétiens ainsi que chez Bergson dans sa vision dynamique de l'esprit.

 

À la suite de Plotin, les principaux néoplatoniciens sont Porphyre (234305), Jamblique (v. 250-330) et Produs (412-485), l'un des derniers diadoques de l'Académie.

le rhéteur, Critias le tyran, Callidès l'ambitieux, Lâchés le stratège militaire, etc. Porteur d'un statut social mais aussi d'un type de préjugés, chacun d'eux se découvre à l'occasion d'une discussion qui est un peu l'histoire d'une révélation à eux-mêmes : c'est pourquoi, le plus souvent, le dialogue porte leur nom. La discussion est au cœur de la méthode platonicienne. Œuvre de raison et de parole (les deux sens du mot logos), elle prend la forme d'un jeu de questions-réponses où Socrate interroge des hypothèses et où l'interlocuteur est amené à rectifier, compléter, voire abandonner une définition initiale concernant une notion (la Vertu, la Justice, le Beau...) qu'il est censé maîtriser. Ainsi, la connaissance des concepts va de pair, pour le répondant, avec une connaissance de lui-même.

platon

« PLOTIN ET LE NÉOPLATONISME Entre le 1~ et le V' siècle , un ensemble de doctrines assimilèrent des éléments du mysticisme juif et oriental avec la philosophie de Platon, donnant naissance à un courant hétéroclite : le néoplatonisme .

Profondément ancré dans un paganisme d'autant plus actif qu'il brOie de ses derniers feux (cultes solaires, divinations astrologiques, rites et incantations magiques) , ce courant , socialement élitiste, est un effort pour saisir , voire décrire le monde métaphysique et intelligible .

Dans ses Ennéades, Plfllill (205-270) propose une vision de l'Univers dominée par l'unité et l'unicité.

Trois principes (ou hypostases) sont des causes successives de tout ce qui existe et semblent s'emboîter les uns dans les autres comme des poupées russes: le premier principe contient tout et n 'est contenu dans rien (ce qui empêche de le dire ou de le penser ), c'est l'Un.

Vient ensuite l'~tre , auquel s 'attache l'Intelligence, et qui correspond au monde des Idées de Platon .

Enfin l'Âme du monde , qui est le siège de la destinée, maîtresse du monde sensible , qui l'ordonne et l'organise .

Exempte de tout mal, cette triade d'hypostases divines trouve en dessous d'elle un dernier échelon, un dernier principe imparfait et indéterminé : la matière.

À ces niveaux de réalité correspondent autant de manières de vivre , de la vie de plaisir (la plus basse ) à l' extase spirituelle (la plus rare ), espace de contact mystique avec l 'Un où la pensée perd jusqu'à la notion d 'elle-même .

On retrouvera d'ailleurs l'influence de Plotin chez nombre de mystiques chrétiens ains i que chez Bergson dans sa vision dynamique de l'esprit.

À la suite de Plotin , les principaux néoplatonicien s sont Porphyre (234- 305), Jamblique (v.

25G-330 ) et Proclus (412-485 ), l'un des derniers diadoques de l 'Académie .

qui permet , en partant d 'hypothèses sur les objets sensibles , d 'en saisir les relations , les lois physiques .

Cette attitude de l'esprit prépare à la dialectique par sa démarche déductive , mais elle permet également de saisir la structure mathématique du réel.

L'influence des pythagoriciens se fait ici sentir ; les nombres sont des essences intermédiaires qui, en dépit de leur multiplicité, forment un ensemble idéal et éternel.

En organisant la matière, les nombres créent les choses sensibles (les «solides platoniciens » sont les formes géométr iques propres aux cinq éléments -le feu, l'air, l'eau , la terre et l'univers -qui, eux-mêmes , dérivent d e deux principes : l'Un et la Dyade du Grand et du Petit).

Unité et proportion , c'est là la clé de voûte du systè me platonicien , qui soutient non seulement sa cosmogonie , mais e ncore l'éthiqu e et la politique .

L'harmonie est ce point d 'équi libre entre excès et défaut qui rend l'être parfait en lui-même et par rapport aux autres .

Or, pour l'ame , principe divin , l a contemplation des Idées, c 'est-à-dire la vraie connaissance , est ce qui constitue sa vraie nature .

Pour l'ame, 1-------------r------------- être et connaître sont indissoc iables.

temporelle que l'analyse dialectique tend à suspe ndre .

Le mythe raconte les origines, à défaut d 'expliquer les causes.

Enfin , il fait appel à la croyance et perm et d 'accéder au domain e divin , qui, s'il n e peut être pensé en lui­ même, rend possible la pensée elle­ même, puisqu'il donne au réel sa solidité et ses lois.

Ce point s'avère crucial car il permet d'établi r une continuité entre l'ordre physique et l'ordre moral.

Les principaux mythes platoniciens sont : •l'allégorie de la cave rne ( R épubliqu e Vil) ; • le myth e d'Er (Républiqu e X) ; • le mythe de Theuth (Phèdre ) ; • le mythe de l'attelage ailé (Phèdre ) ; • le mythe d'Éros (L e Banquet ).

Plus proche de la légende , le Critias offre le tableau d'une Athènes préhistorique et de la mystérieuse Atlantide .

LA THEORIE DES IDEES LA DUAUlt DES MONDES S i la tradition (aristoté licienn e, puis c hrétienn e) a longtemps accrédité la thèse d'une sépa ration des mondes sensibles ( les existences) et intelligibles (les fameuses Idées), la critique contemporaine a plus sûrement mis e n r e lief la thèse d'un monde unique , mais segmenté en lieux et dominé par le principe du Bien qui, au-delà de la réalité et de la pensée, conf ère à l'une et l 'autre unité et harmonie.

Le Livre VI de La République , au travers de l'image d 'une ligne, fournit l'essentiel de cette théorie.

li existe deux types de réalités visibles : les images et les réalités sensibles (êtres et objets).

À celles-ci correspondent géomé trique m ent et proportionnellement deux types de «connaissances» : les conjectures et la foi.

En résumé, celui qui s'arrête aux apparences des choses est condamné à n'avoir que des opinions, sans valeur de vérité .

Dan s la continuité de la ligne , on trouve un second segment présentant deux types de réalités intelligibles (ou invisi bles) : les objets de science (nombr es, figures géométriq ues) e t les objets d 'intellection (les Idées ).

L à encore , il y a correspondance entre les réalités considérées et la manière d e les considérer : la connaissance discursive et scientifiq ue, procédant par hypothèse , et l'intelligence (mode de conna issance le plus élevé ) , résultant de la dialectique, véritable accession aux vérités é terne lles.

Il importe donc d'élever son âme jusqu'aux réalités les plus pures , les Idées , et parmi elles , jusqu 'au principe premier , le Bien.

La Vérité n'est autre que la visio n dévoilée de cet ordre supérieur.

SCIENCE ET VERTU V é ritable ch emin ement initiatique , la philosophie lie parallèlement quête du savoir et quête de la sagesse (le terme sophia en grec renvoyant à ces deux dimen sions).

le Bien est affaire de connaissance autant que d 'amour.

Aussi l'ignorance est-elle la source de tous les mau x car « nul n 'est méchant volontai rement », mais par absence ou manque de discernement.

Dès lors, l'effort d e l' âme consiste d'abord à se détourner des objets sensibles , des appare nces qui ne sont que des reflets imparfaits -parc e que matériels et corruptibles -de modèles idéaux .

Conjoint eme nt, l 'ame doit se libé re r du poids que représenten t les aspirations corporelles , désirs et vanités .

Philosopher , en ce sens, c'est «apprendre il mourir» .

L'étape suivan te est celle de la science Plus encor e, étant éternelle comme les Idées et y retournant après la mort du corps , l'ame -avant la naissance - a déjà contemplé les Idées et le Bien .

D ès lors, connaître consiste à se rapp eler les visions du passé : c ' est la Réminiscence .

L a Vertu, quant à elle, n 'est autre que l'attitude liée à cette conna issance.

Elle peut s'enseigne r puisqu 'elle est la science de l 'agir conformément au Bien .

Néanmoins- et c'est là l'un des points les plus originaux de la pensée platonicienne - i l ne saurait y avoir de connaissance, ni de sagesse, sans la puissance de l'Amour .

LE BEAU ET LA DIALECTIQUE DE L'AMOUR L'Amour , en son sens platonicien , n'est pas « platonique », il ne désigne pas le sentimen t qu'un individu peut éprouve r pour un autr e et dan s le qu el l'a ttir anc e, Je désir c harnel sont « intellectualisés» puisque non consommés .

l'Amour, tel que Platon l'évoq u e dans Le Banquet , par exemple , est une grâce , un don divin qui se révèle être l'instrument de toute la dialectique, cette é lévat ion jusqu 'au Bien par la parole échangée .

Le philo sophe, inspiré p ar Éros , le démon né de la pauvre P énia et du divin Poros, ressent dans un m êm e élan les défauts de sa condition terrestre et les promesses de plénitude de son âme céleste .

Partant des beaut és sensibl es, il est pour ainsi dire envo lé jusqu'à la Beauté abso lue qui est immortell e et idéale .

Or celle-ci ne se donn e qu'au prix d e cette union, de cette génération spirituelle entre l ' âme du maitre et celle de son disciple , qui retrouvent e n cette vie l'unité et la communio n harmonieuse et éterne lle des Idées et des Âmes .

Finalement.

qu'il s 'agisse de correspondances e ntre le sensible et l'intelligible, de l'Un cause première de l'Être , de la dialectique , science du discours qui r éunit deux individus , de la politique, art supérieur entre tous , et à condition de l'entendre au sens strict, toute la pensée de Platon tend vers un idéa l de communication , dont l e fond affectif ne saura it être nié.

LES DIFFhENTS RtGIMES Convaincu comme Socrate que l e philo sophe a une mission socia le , Platon fait d e l'art d e gouverne r l a Cité (poli s ) l ' objet de toutes ses attentions .

Ses propres déceptions dans un contexte historique troublé l'ont conduit à un pessimisme de rigueur à l'égard du régime démocratique trop licen cieux à son goût Pour lui, une fois rompue l'harmon ie natur elle des origines, toute société entre dans un cycle de décadence, qui voit se succéder les différents régimes polit iques : l 'aristocra tie, la timocratie , l'oligarchie , la démocratie et, e nfin, la tyrannie qui finit de disloquer la Cité avant qu'un nouveau cycle ne recommence .

Le réformisme de Platon entend retarder cet avèneme nt inéluctab le ; les lois ayant une vertu unificatrice , elles doivent contrarier la division du groupe , effet pervers de sa multitude .

Néanmoins , la conceptio n de telles lois requérant la parfaite connaissance du Bien et du Juste, seule la philosoph ie confère le discernem ent nécessaire à l ' exercice d 'un tel pouvoir .

JUSTICE ET POLITIQUE Considéré comme l'une des premières conceptions de l'État totalitai re, le texte de La République décrit un modèle d e s oci été idé al e ( ou utop ie) où la justice repose sur un ordre , une organisation des différentes classes sociales : les dirigeants , les gardiens , les artisans .

En fait, cette organisation reprend , à une échelle collective , celle de l'âme individuelle en laquelle la justi ce repose sur un équilibre entre ces trois parties que sont la Raison ( qui doit commander avec tempérance et science), le Courage (qui doit agir avec générosité ) et les App étits ou Désir s (qui doivent obéir bie n qu'ils soient matériellement nécessaires).

C ette analyse se trouve renforcée par l'Idée que les individus (et les peuples) ont des caractères innés (un germe ) qui les prédisposent à se référer à l'une ou à l'autre d e ces parties.

Dès lors, la conservation de l'harmonie sociale consistera e n l' attribu tion d 'un rôle fixe à chac un.

L'eugénisme , la réglementation des unions ou la communauté des femmes et des enfants n'ont d'autre motivation que de garantir l'équi libre du Tout par celui d e ses parties .

Division stricte du travail , organisation héréditai re des classes , contrôle permanent des gardiens et des dirigeants , telle s sont les données concrètes auxque lles aboutit le «comm unisme rationnel, de Platon a u -dessus duquel trône la figure du philosophe roi.

LE PHILOSOPHE ROI Semblable au dieu démiurge qui imprime au m onde sensib le l'ordre des Idées, le philosophe roi veille à ce que l 'État et la Société soient administrés selon le Bien .

Son r ô le est aussi pédagogique ; il forme la classe des dirigeants qui auront en charg e l 'administration intér ieure de la Cité .

Loin de se comporter en despote (modèle tyrannique) , il se sait au serv ice d'un principe qui le dépasse : l e Bien , et détenteur d'une méthode adéquate : la Philosophie.

LE PLATONISME (APRÈS PLATON) Dès l 'Antiquité , Plato n inspire polémi ques et enthousiasme ; s'il élabore un systè me propre, son élève Aristote le fait souven t en opposition à son maitre.

Le néopl atoni sm e est, quant à lui, traversé de multiples courants (Ploti n, Plutarqu e), de même que le s continuateurs de l'Académie (Speusippe , Xénocrate) .

Mais le platonisme a surtout largement participé à l'élaboration de la philo sophie chrétienne par l'intermédiaire de saint Augustin , l'idée de Bie n s' accordant aisément a ux exigences spiri tuelles du monoth éisme, de même que la destinée de l'ame pouvant ressembler à l'itiné raire du salut.

La Renaissa nce sera sensible à l'érotisme spirituel du Banquet ou du Phèdr e , tandis que la philosophie classique (Ma lebranche , Mon tesq uieu , Rousseau) se nour rira de La République .

Hegel , enfin, réinterprétera l'Idée platonicienne comme dynamisme de l'Esprit dans l es choses et l 'histoire .

L'influence de Platon sur l'histoir e des idées en Occident aura é té , en fait, à la mesure de son œuvre : imm ense, protéiforme , sans cesse réactivée .. »

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