Devoir de Philosophie

LITTÉRATURE MÉSOPOTAMIENNE

Publié le 22/10/2011

Extrait du document

Egale en ancienneté et en splendeur de la civilisation égyptienne, la civilisation de la Mésopotamie développa un art et une littérature qui portent l'empreinte des deux races différentes qui peuplèrent et gouvernèrent le pays : les Sumériens, non-sémites, et les Akkadiens, sémites. Probablement pictographique à l'origine, comme les écritures égyptienne et chinoise...

« bienfaisant (quand le soleil est malfaisant, il s'appelle Nergal, et c'est en cette qualité qu'il apparaît aussi comme le souverain du royaume de la mort, l'arallou).

Ea, le dieu des eaux, règne sur le « grand abîme », que l'on appelle apsu.

Le dieu du ciel porte le nom d'Anou.

On trouve chez les Sumériens Enlil, et chez les Assyriens Bal, qui représentent le même dieu créateur, auquel est associée généralement la déesse de la génération, de la fécondité, Ishtar.

Certains dieux, enfin, sont particulièrement adorés dans certaines villes, dont ils sont les protecteurs, Marduk à Babylone, par exemple.

Certaines forces de la nature, d'autre part, sont divinisées comme Adad, qui devient le dieu de la tempête.

On peut, suivant Bezold, diviser la litté­ rature de la Mésopotamie en trois périodes principales, celle qui va des plus antiques textes sumériens jusqu'à la « Renaissance » ninivite, aux environs de 650 avant J.-C., celle-ci qui a eu une floraison magnifique, et, enfin, la littérature néo-babylonienne, qui remplit la période de 650 à 300 avant J.-C.

La littérature étant essentiellement traditionnelle, dans ses sujets et dans ses formes, il est quel­ que{ ois assez difficile de dire de quelle période date un texte donné.

Les rois babyloniens et assyriens avaient une prédilection pour les inscriptions qui cé­ lébraient leur majesté, leurs victoires, la gran­ deur de leurs ancêtres, la sainteté de leurs origines, et rappelaient aussi les travaux utiles dont ils avaient fait bénéficier leurs peuples.

C'est ainsi que, dans une de ces inscriptions, on voit Hammourabi, le roi législateur, auteur du fameux Code dont nous avons parlé, im­ mortaliser le canal dit Nar Khammurabi, qu'il avait fait creuser, « bénédiction des hommes, pour distribuer les eaux abondantes au pays de Sumer et d'Aik.kad.

Sur les deux rives j'ai fait des plantations, j'ai rassemblé des montagnes de grain, j'ai procuré aux pays de Sumer et d'Aikkad des eaux constantes.

J'ai réuni leur population dispersée, j'ai donné à celle-ci nour­ riture et boisson, je lui ai procuré la béné­ diction et l'abondance, et je l'ai fait habiter dans uue demeure pacifique ».

Dans une autre de ces inscriptions, on voit Sharrukin, que nous appelons Sargon, rappeler les circonstances de son enfance.

« Je suis SharrUJkin, le roi puis­ sant, le roi d' Alkkad.

Ma mère était une prin­ cesse, mon père je ne l'ai pas connu.

Le frère de mon père habitait sur une montagne.

Ma mère me conçut et m'enfanta en secret; elle me plaça dans un panier d'osier qu'elle enduisit de bitume, ·et elle me confia au fleuve qui ne me fit pas de mal.

Le fleuve me porta chez Aklki, le creuseur de puits.

Alk.ki me recueillit avec bonté et fit de moi son jardinier.

Jardinier, je fus aimé de la déesse Ishtar, et je régnai pen­ dant quarante-quatre ans ».

Je ne compte pas comme textes littéraires les correspondances politiques et diplomati­ ques, qui remplissaient des bibliothèques entiè­ res, par dizaines de milli'ers de tablettes, dans les archives d'Assourbanipal à Ninive, dans celles d'Amenophis IV à Tell el Amarna, ou à Ras-Shamra, archives qui ont fourni aux archéologues, aux philologues et aux historiens un prodigieux butin.

Rien qu'à Nippur on avait recueilli près de cent mille tablettes.

Nous sommes donc admirablement informés de tou­ tes les tractations diplomatiques des souve­ rains entre eux; contrairement à ce qui se passe en Egypte, où, nous l'avons dit, les ostraka nous font pénétrer dans les détails les plus intimes de la vie populaire, la Mésopotamie reste très pauvre en monuments de la littéra­ ture profane, qui n'était pas - très rarement, du moins - confiée à l'écriture.

Il existait ce­ pendant dans ce pays, comme dans tous les autres, des fables, des contes, des légendes, mais nous n'en connaissons presque rien.

On ne peut guère, non plus, faire figurer dans une littérature proprement dite les textes de lois, les actes de propriété, les jugements de partage et de bornage, quoiqu'ils soient formulés, souvent, dans une prose lyrique assez belle.

En revanche, les textes magiques pré­ sentent une beauté poétique qui faisait partie, probablement, de leur efficacité.

On supposait en effet que la solennité terrible des menaces faites au démon pour le décider à abandonner le corps du malade, ajoutait à l'action de l'exorcisme.

C'est ainsi que le magicien, ou le prêtre, chargé de la conjuration lui dit : « Jusqu'à ce que tu sois parti, jusqu'à ce que tu aies quitté le corps de l'homme « fils de son dieu », tu n'auras pas de nourriture à manger, tu n'auras pas d'eau à boire, tu n'éten­ dras pas ta main vers la table de mon père Bel, ton créateur.

Ni dans l'eau de mer, ni dans l'eau douce, ni dans une eau quelconque, que ce soit dans l'eau du Tigre, ou dans l'eau de l'Euphrate, ou dans l'eau du marais, ou dans l'eau de rivière, tu ne seras caché.

Si tu veux t'envoler vers le del, tu n'auras pas d'ailes; si tu veux dresser des embûches sur la terre, tu ne pourras pas t'assurer un endroit de repos.

De l'homme « fils de son dieu », n'approche pas.

Va-t-en ! Au nom du ciel et de la terre, je t'exorcise pour que tu partes ! ».

On rapprochera de ces conjurations magi­ ques les recueils de présages qui servaient d'aide-mémoire aux devins, pour l'interpréta­ tion des événements singuliers.

A l'époque d'As· sourbanipal, surtout, on composa d'im­ portants recueils d'événements historiques qui se trouvent en concordance avec les éclipses; on pouvait déduire, par exemple, de ce qu'une catastrophe était arrivée ce jour-là, une inva­ sion étrangère, la mort du roi, une révolution de palais, une calamité naturelle, déluge, inon­ dation, que les jours d'éclipse n'annonçaient rien de bon.

On trouve aussi d·e longues énuméra­ tions de présages comme ceux-ci : « Si un chien jaune entre dans le palais, la porte en sera arrachée.

Si un chien entre dans le palais et que quelqu'un le tue, la paix de ce palais en sera troublée.

Si une femme met au monde un enfant auquel il manque les deux oreilles, c'est désastre pour le pays.

Si un·e femme met au monde un enfant qui ait des oreilles de lion, cela annonce le règne d'un roi puissant ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles