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L'oeuvre de Madame de La Fayette

Publié le 27/06/2012

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 (1634-1693)

Jusque vers 1656, les romans étaient des oeuvres immenses, surchargées d'aventures, où l'analyse psychologique se tirait en longueur. A partir de cette date, les oeuvres longues deviennent de plus en plus rares. Le seul Faramond de La Calprenède est entrepris après 1660 pour former douze volumes, que la mort empêchera l'auteur de mener à leur terme. L'évolution du goût impose peu à peu de moindres proportions. Les romans en un ou deux volumes deviennent de plus en plus nombreux. La nouvelle s'implante à partir de 1656 avec Scarron et Segrais.

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« MADAME DE LA FAYETTE 203 qui ne sacrifiait pas la justesse de la pensée au souci de briller.

Elle publie en 1662 une nouvelle historique, La Prin­ cesse de Montpensier; mais son rang de grande dame lui interdit de la signer.

En 1669, elle publie un roman, Zayde, sous le nom de son ami Segrais.

En 1724, trente ans après sa mort, paraît une nouvelle : la Comtesse de Tende; en 1731, ses Mémoires de la Cour de France; ajoutons une correspondance assez impor­ tante, et ce sera là toute son œuvre assurée.

La Princesse de Clèves parut anonyme en 1678; certains critiques ont cru pouvoir en ôter la maternité à Mme de La Fayette; leurs arguments, qu'on trouve parfois encore utilisés, sont sans force.

L'un d'entre eux ne va-t-il pas jusqu'à attribuer ce roman à Fontenelle jeune, alors âgé de dix-huit ans? Mais a-t-elle écrit seule ce roman? Quelle est la part de La Rochefoucauld, qu'elle voyait tous les jours au moment où elle le com­ posait? Celle de Segrais? L'érudition moderne réduit leur rôle à quelques corrections de style.

Cet ouvrage est un roman historique.

Il évoque la Cour de France à la fin du règne de Henri II et au début de celui de François II.

Plusieurs autres romans choi­ sissent alors comme cadre la Cour des Valois; cette époque et ce milieu restaient marqués d'une étrange poésie.

Ici la reconstitution historique a été faite avec un soin qui tranche résolument sur la désinvolture dont usaient les auteurs de romans dans la première moitié du siècle.

L'auteur a étudié avec soin Brantôme et d'au­ tres historiens ou mémorialistes; tout cela représente un travail d'érudition vraiment exceptionnel.

Néanmoins, elle imagine l'atmosphère du xvie siècle un peu comme celle de la Cour de Louis XIV.

De plus, bien éloignée de tout réalisme, elle idéalise et ennoblit ses personnages; elle évite tout détail un peu concret dans la descrip­ tion physique.

Loin de profiter de la latitude que donne au roman l'absence de cadre rigoureux, de règles fixes, elle demeure volontiers dans l'abstrait des âmes, comme la tragédie est contrainte de le faire.

A vrai dire, c'est plus sur les procédés de la tragédie que sur ceux du roman que repose l'ouvrage.

Les moments de l'action sont soigneusement séparés; les scènes se forment tout naturellement en dialogues ou en monologues, où le style même a cette tenue qu'impose. »

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