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Madame du Châtelet : « discours sur le bonheur »

Publié le 29/01/2013

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discours

Annonce du plan :

 I) Une démonstration scientifique

a) un texte structuré

b) des procédés de l'argumentation

c) des procédés rhétoriques

II) Des idées novatrices

a) l'épicurisme

b) critique de la religion

 

Introduction

Emilie du Châtelet (1706-1749)  est une femme issue d'un milieu noble, elle a été la maîtresse de Voltaire, un des principaux philosophes des Lumières, ce qui lui a permis de fréquenter des milieux lettrés et d'écrire des textes philosophiques à défaut d'être une femme. Mais elle a aussi été l'une des premières femmes scientifiques de l'Histoire ayant étudié les Maths et la Physique à un très haut niveau.

        Nous avons ici un extrait d'une de ces lettres qui s'intitule « discours sur le bonheur « publiée à titre posthume en 1779. Nous sommes donc au XVIIIème siècle à l'époque des Lumières qui est une période allant de la mort de Louis XIV (1643-1715) jusqu'au début de la Révolution française

discours

« et argumenté, de nous convaincre, de nous persuader que le bonheur ne se fait pas sans passion.

Nous remarquerons plusieurs procédés qui appuieront sur l'argumentation. A la l.1, apparaît un pléonasme (figure d'insistance) « se bien dire à soi-même, se bien convaincre ».

L'auteur répète des termes qui ont le même sens.

Apparaît aussi une forme de négation partielle à cette même ligne « que nous n'avons rien à faire dans ce monde qu'à nous procurer des sensations et des sentiments agréables », la démarche est délibérative (car il y a une forme de mobilisation d'arguments contradictoires qui consiste à arrêter son choix). L.2 nous avons une forme d'argumentation « Les moralistes qui disent aux hommes » c'est une thèse adverse pour expliquer ce en quoi elle ne croît absolument pas, suivie de deux petits points faisant l'objet de connecteur logique « : » qui démontrent un exemple. Nous avons à la l.4 une métaphore « chemin du bonheur » qui met en évidence le cliché de la quête du bonheur universel. Une critique à travers l'ironie est perçue à la l.6-7 en rapport avec Dieu, c'est une antiphrase « Ce serait donc des passions qu'il faudrait demander à Dieu, si on osait lui demander quelque chose ». Nous avons encore une métaphore à travers laquelle Madame du Châtelet exprime de la modestie dans la phrase « je n'ai pas la balance nécessaire » l.8-9. De la l.9 à 11 « mais il faut remarquer que les malheureux sont connus parce qu'ils ont besoin des autres, qu'ils aiment à raconter leurs malheurs, qu'ils y cherchent des remèdes et du soulagement » nous remarquons dans cette phrase une structure dans laquelle figure l'insistance avec un rythme ternaire « qu'ils ont besoin, qu'ils aiment, qu'ils recherchent ».Il y a aussi dans cette phrase une reprise de proposition subordonnée circonstancielle de cause « parce que », ici, le registre est dictatique car la cause est exprimée. Nous observons la présence d'une antithèse qui met l'action sur l'opposition de deux thèses : les malheureux et les gens heureux dans la phrase qui figure à la l.11 « Les gens heureux ne cherchent rien, et ne vont point avertir les autres de leur bonheur ; les malheureux sont intéressants, les gens heureux sont inconnus.

» On retrouve un oxymore « bonheur obscur » l.14, cet oxymore fait allusion au bonheur qui reste quelque chose de flou et de mystérieux. Finalement, parmi tous ces procédés argumentatifs nous pouvons voir qu'est présent un syllogisme (manière de penser des philosophes) du plaisir qui justifie le fait qu'il faut avoir des passions, que je vous cite là : les passions sont nécessaires pour avoir des grands plaisirs, on vit pour éprouver des plaisirs donc, forcément, il faut avoir des passions. c) des procédés rhétoriques Viennent alors les procédés rhétoriques qui marqueront la fin de ce tout 1er axe sur la démarche scientifique de ce discours. Ces procédés sont pour la plupart exactement les mêmes que les procédés de l'argumentation vus dans la précédente sous-partie. Nous avons les métaphores déjà rencontrées, les antiphrases, les antithèses et l'oxymore qui sont des figures d'opposition, puis un rythme binaire à la l.2 « qu'à nous y procurer des sensations et des sentiments agréables ».

Ce rythme binaire insiste sur la nécessité du bonheur. On a un chiasme : goût, passion, goût, passion l.4 « On n'est heureux que par des goûts et des passions satisfaites ; je dis des goûts, parce qu'on n'est pas toujours assez heureux pour avoir des passions, et qu'au début des passions, il faut bien se contenter des goûts.

» Ce chiasme permet de saisir toute la complexité de la chose. On a une question rhétorique « Mais me diras -t-on, les passions ne font-elles pas plus de malheureux que d'heureux ? » l.8, on a un « nous » universel l.1 et 2 qui prend quelques fois le relai en associant le lecteur, l'auteur et les autres hommes ensemble : l.2, l.6, l.7, l.20 et qui montre que Madame du Châtelet ne se place pas au -dessus des autres et un « on » qui fait allusion aux moralistes à la l.14 sous forme de maxime, de vérité générale. Nous sommes dans un discours associé à un « je » qui représente l'auteur : l.10, l.14 (deux fois « me » et « je »), l.21, l.24 => le « je » est associé à des verbes de déclaration ce qui montre l'origine personnelle de ces constats.

Le point de vue est explicitement assumé comme personnel, la réflexion de Madame du Chatelet dans son essai est personnelle, elle porte son propre jugement. De la l.15 à 18 nous avons une périphrase car il y a beaucoup de virgules.. »

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