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« Mais si faut-il mourir » Jean de Sponde, Essay de quelques poèmes chrétiens, « sonnets sur la mort » II

Publié le 14/11/2011

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Mais si faut-il mourir, et la vie orgueilleuse,  Qui brave de la mort, sentira ses fureurs,  Les Soleils hâleront ces journalières fleurs,  Et le temps crèvera cette ampoule venteuse.    Ce beau flambeau qui lance une flamme fumeuse,  Sur le vert de la cire éteindra ses ardeurs,  L’huile de ce Tableau ternira ses couleurs,  Et les flots se rompront à la rive écumeuse.    J’ai vu ces clairs éclairs passer devant mes yeux,  Et le tonnerre encor qui gronde dans les Cieux,  Où d’une ou d’autre part éclatera l’orage,    J’ai vu fondre la neige et ses torrents tarir,  Ces lions rugissants je les ai vu sans rage,  Vivez, hommes, vivez, mais si faut-il mourir.   

• Références à l’apocalypse : on a ici une sorte de représentation de l’apocalypse par le tercet climatique inquiétant (« tonnerre «, « gronde dans les Cieux «, « l’orage « = colère de Dieu)  • Usage de l‘impératif montrant l’urgence, la fin imminente (« vivez «)  • La position de l’Homme face à cette mort certaine est orgueilleuse (« la vie orgueilleuse « « le lion « = animal de fierté) pourtant cette orgueil disparaît avec la vie (« ces lions rugissants, je les ai vu sons rage « = césure à l’hémistiche)   

« • Phénomène sonore (assonance et allitération = « r » dernier quatrain, « f » au 2eme quatrain) + jeu deparonomase (« beau flambeau », « clairs éclairs »).

Ces images auditives nous rapprochent encore de la réalité =recherche de réalisme• Le poète a donc réalisé une véritable recherche de l’esthétique, avec de nombreuses figures de styles, jeux demots et de sonorité Transition : Ce poème expose bien le paradoxe baroque, car il met en valeurs les belles facettes de la vie (objets,nature…) mais rappelle que celle-ci est éphémère, fragile, instable.

Le théâtre, qui est implicitement présent dans cepoème par le fait que celui-ci soit en fait une mise en scène de la vanité, joue un rôle important à la mise enexergue de ce paradoxe.II.

Un avertissement dramatisé / théâtralisé de l’auteura) Un registre tragique • Notion de fatalité, de mort inéluctable, car les forces sont pourtant invisibles (« sentira ses fureurs »).

Cela rendun caractère tragique au poème, surtout que celui se clôture sur une fin dramatique « mais si faut-il mourir ».• Vision pessimiste de l’auteur, qui finit chacun de ses vers sur une image négative, tout élément est alorscondamné à disparaître.

Cela se voit par des verbes signifiant l’extinction, la disparition (dysphoriques), ainsi que parla boucle tracée du poème (ouverture = fermeture)• Emploi du futur = oppositions en raccourci (« éteindra ses ardeurs », « ternira ses couleurs ») b) Des effets dramatiques du baroque • Oppositions dramatiques présentes dans tout le poème (v1 : césure à l’hémistiche « mais si faut-il mourir, et la vieorgueilleuse » = oxymore, autres césures v2 et 12/antithèse au dernier vers « vivez, Hommes, vivez, mais si faut-ilmourir ») : on montre la présence la mort à la fin de toute chose.

Celle-ci attend le moment propice (« où d’autrepar éclatera l’orage ») + Jeux de construction v1 et 2 « mourir » et « mort » avant les césures ;• Rythme irrégulier + irrégularités dans les rimes = cela montre le caractère instable de la vie• Anaphore « j’ai vu » aux débuts des deux derniers tercets : implication personnel du poète qui a compris la fatalitéde la mort et s’adresse à ses semblables• Gradation et amplification : cela rend un effet impressionnant et spectaculaire (« crèvera ») =effets sonores(allitération : « éclatera », « tonnerre », « rugissant», « torrents ») et visuels (« flamme », « clairs éclairs ») : toutest promis à la mort c) De la vanité à l’apocalypse • Références à l’apocalypse : on a ici une sorte de représentation de l’apocalypse par le tercet climatique inquiétant(« tonnerre », « gronde dans les Cieux », « l’orage » = colère de Dieu)• Usage de l‘impératif montrant l’urgence, la fin imminente (« vivez »)• La position de l’Homme face à cette mort certaine est orgueilleuse (« la vie orgueilleuse » « le lion » = animal defierté) pourtant cette orgueil disparaît avec la vie (« ces lions rugissants, je les ai vu sons rage » = césure àl’hémistiche) Conclusion générale :Ce poème de J.de Sponde est donc d’une part une véritable vanité littéraire, puisqu’on peut l’associer au « MementoMori » de l’époque baroque (la structure du sonnet), avec de nombreux symboles (métaphores) de la mort, del’éphémère ; l’auteur porte également une attention à l’esthétique baroque, au surnaturel et au réalisme (jeux demots, de sonorité).

D’autre part, il incarne un avertissement dramatisé par l’auteur, présentant un registre tragique(images de la fatalité), des effets dramatiques du baroque, et le rapprochement de la vanité avec l’apocalypse.

Orce poème n’est pas seulement une illustration baroque de la vie, mais aussi un combat épique et désespéré del’Homme contre la mort.

Cette mort inéluctable face à la vie instable et fragile demeure toujours un sujet d’actualité,et c’est ainsi que ce poème conserve sa tonalité dramatique.. »

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