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Marguerite Duras, l'œuvre à vif

Publié le 03/12/2018

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Désormais, elle n'écrit plus qu'à la première personne. Sa création (Emily L., 1987) et sa propre vie (la Douleur, 1985 ; la Vie matérielle, 1987) se rejoignent. Marguerite Duras parachève son propre mythe. Campée dans la posture du grand écrivain, elle prophétise, invoquant la postérité : « Il y aurait une écriture du non-écrit. Un jour, ça arrivera. Une écriture brève, sans grammaire, une écriture de mots seuls » (Ecrire, 1993). Marguerite Duras s'éloigne de nous. Elle nous laisse son œuvre à méditer : « La force du livre, incomparable, c'est qu'une fois qu'on l'a refermé on ne sait plus quoi penser, rien. Oui, c'est ça, le livre ne s'éloigne pas, reste dans la tête à l'instar d'une pensée vide, à venir, mais qui serait décisive de toutes les autres. » (Outside .)

Marguerite Duras est morte le 3 mars 1996. Des années durant, elle a occupé dans les lettres françaises la place inconfortable d'écrivain contesté, et les éloges ou les sarcasmes qu ’a suscités son œuvre ont, à part égale, composé sa légende.

 

Il est peu d'auteurs dont le style soit si reconnaissable qu'il donne lieu, de leur vivant, à la publication de pastiches, peu d'auteurs qui, par leur notoriété, provoquent l’ironie des chansonniers. Ces hommages indirects, elle les aura tous reçus, allant même au-devant d'eux, bravant ce qu'elle nommait une « détestation de principe », fidèle à cette étrange écriture orale, incantatoire et heurtée, ponctuée de notations sèches et de lancinantes répétitions.

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