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Pensez-vous que l'on puisse traiter de sujets sérieux sur le mode léger ou humoristique ?

Publié le 02/05/2012

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            L’humour ou la plaisanterie est une échappatoire permettant à l’homme de se détendre, de rire, de se libérer de ce qu’il vit. Durant toutes les époques, les auteurs ont cherché à donner leurs avis, leurs opinions sur des sujets souvent graves et sérieux mais n’ont pas bénéficié de la liberté d’expression que l’on possède aujourd’hui. Ils ont donc fait passer leurs pensées dans leurs œuvres par l’intermédiaire de l’humour. «L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire « a écrit Friedrich Nietzsche. Lorsque l'on écrit pour exprimer ses idées à un public large sur un problème, une situation importante ou grave, la censure est là pour établir certaines limites. Car si la liberté d'expression actuellement en France est telle que l'on puisse parler d'énormément de choses librement, seule la forme employée par l'auteur dans son œuvre déterminera la censure partielle ou totale de l'œuvre, et donc sa publication ou non, ou même encore une polémique du public en réponse à une provocation flagrante faite dans l'ouvrage.

« Pangloss au début du récit.

En outre, Pangloss, le philosophe, soutient un discours optimiste sur la vie, selon lequel «tout est bien dans le meilleur des mondes possibles».

Voltaire dénonce donc par l'ironie un sujet très sérieux qu'est la guerre dont on ne sait pas les causes comme pour suggérer que quel que soit le motif, nous ne sommes pas obligés de faire la guerre.

Cela dit, Voltaire n'est pas le seul à traiter les sujets graves avec légèreté pour accentuer l'effet de ses propos, puisque Marivaux, lui aussi, a utilisé l’humour dans La Colonie publié en 1750.

La pièce de théâtre traite d'un sujet très important à l'époque et il reste d'actualité de nos jours, la place des femmes dans la société.

Madame Sorbin utilise l'humour, « Tenez donc, c'est que nous n'avons pas la langue assez bien pendue, n'est-ce pas ? », pour convaincre tout à la fois les hommes de l'île, mais aussi les hommes du XVIIIe siècle que les femmes ont-elles aussi un rôle important à jouer dans la société. Plus proche de nous, et dans d'autres domaines d'expressions, l'ironie et d'autres formes d'humour tel que la caricature, sont toujours présents pour traiter de manière plaisante et souvent humoristique de sujets graves.

C’est le cas pour Le canard enchainé, ce journal recherche à dénoncer par la caricature, la parodie, et même la satire, soit les erreurs et les maladresses de certaines personnalités en accentuant l'aspect ridicule ou incohérent de leur action, soit les réalités du monde, plus graves, telles que les guerres ou les génocides.

Ces registres sont alors des outils, et même des armes particulièrement efficaces lorsqu'elles sont bien utilisées pour protester contre les actes d'une personne touchant à un sujet grave.

Ainsi, Le canard enchainé tourne en dérision l’affaire de fraude qu’il y a eu lors des dernières élections en Russie.

Nous voyons donc quelqu’un voté et une personne tenant le bureau de vote, lui dire « A voté 18 fois ». L'humour par la dérision ainsi que les modes plaisants dans toute leur diversité : parodie, jeu de mots légers, ironie, ou encore le non-sens, sont donc parfois très appropriés au même titre qu'un registre raisonnable pour traiter plus sérieusement qu'il n'y parait de sujets graves.

Lorsque l'on traite d'un sujet sérieux dans un registre tout aussi sérieux, il peut y avoir des risques.

Par exemple, en littérature, pour exprimer toute la dureté de la vie dans les mines et plus généralement de la vie ouvrière au XIX° siècle, Emile Zola décrit, sans retenue, dans son œuvre naturaliste des Rougon-Macquart les difficultés matérielles ainsi que les déboires relationnelles, et même la « déchéance fatale d'une famille ouvrière » comme le dit Zola lui- même.

L'adaptation au théâtre de cette œuvre sera même censurée par le second Empire. L'Assommoir par exemple, dès sa parution en 1872 dans un journal, fut immédiatement attaqué par la critique littéraire car le langage des personnages, qui est celui des ouvriers de l'époque, nombreux à Paris, est un peu cru, mais aussi parce qu'au-delà du sérieux des propos dans l'écriture et dans la narration sur un sujet parfaitement sérieux, Zola par son écriture, transmet aux ouvriers français une vision de destinée impitoyable.

D'autres écrivains romanciers ont également traité de sujets graves sur un ton sérieux mais de telle sorte qu'à leur lecture, ou bien même la vision de l'adaptation cinématographique du livre, cela puisse plonger le lecteur dans une atmosphère peu supportable, et même l'incommoder dans une sorte de malaise.

C'est le cas de Georges Orwell l'écrivain britannique qui a écrit 1984.

Il y décrit dans ce roman d'anticipation publié en 1949, un régime totalitaire dans sa plénitude, «trois slogans du Parti : La guerre c'est la paix.

La liberté c'est l'esclavage.

L'ignorance c'est la force.», et comment un homme peut devenir criminel par le fait de penser.. »

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