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RAPPORTS ENTRE LA PÉDAGOGIE ET LA PERSONNALITÉ DE RABELAIS

Publié le 15/02/2011

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   Introduction.    De nombreux éducateurs ont tendance à croire, — à juste titre ou par illusion d'amour-propre, — qu'ils réalisent un idéal humain hautement recommandable, et ainsi ils s'efforcent d'imprimer leur marque à leurs disciples. Ce fait, bien humain, ne se constate-t-il pas également chez les auteurs de pages pédagogiques ? Ainsi Rabelais ne souhaite-t-il pas que l'enfant ou bien soit éduqué comme lui-même aurait voulu l'être ou bien devienne l'adulte qu'il a été lui-même ? Qu'en résulte-t-il en ce qui concerne le caractère de ses pages pédagogiques ?

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« — l'enthousiasme avec lequel Rabelais a étudié : on apprend beaucoup et à fond ; on répète jusqu'à assimilisationcomplète. — son amour de l'intelligence.

Rabelais compte beaucoup sur la mémoire de son élève.

Mais chez un hommeintelligent comme Rabelais, la mémoire n'est pas à opposer à l'intelligence comme chez le Thubal Holopherne qu'ilridiculise ou le Diafoirus du Malade Imaginaire.

Pantagruel étudiera l'astronomie, ce qui est a intelligent », nonl'astrologie, ce qui serait une sottise — : « Poursuis le reste, et d'astronomie, saches-en tous les canons.

Laisse-moil'astrologie divinatrice et l'art de Lullius (— l'alchimie), comme abus et vanités » ; de plus des exercices d'applicationferont voir si l'élève a compris ou non : « On lui répétait les leçons du jour d'avant.

Lui-même les disait par cœur, ety fondait quelques cas pratiques...

L'amour de l'intelligence aboutira à cet éloge du « Pantagruelion » qui est unhymne en l'honneur du génie humain. — son goût du concret : l'élève de Rabelais n'étudie pas que dans les livres.

Le médecin qui maniait le scalpelrecommandera à son élève d'observer lui-même le ciel, les animaux, les plantes, les ateliers...

et de mettre la main àla pâte, de noter les comètes, de constituer un herbier... Même goût du concret dans cette préparation à la vie par l'observation de la vie : « Allaient ouïr les leçonspubliques, les actes solennels, les répétitions, les déclamations, les plaidoyers des gentils ( = distingués) avocats,les concions des prêcheurs évangéliques », sans compter les boniments de bateleurs ! — son amour de la vie : de là l'emploi de méthodes agréables comme la conversation, les lectures faites au coursdes repas, les jeux éducatifs (tours de cartes « qui tous issaient d'arithmétique »), promenades...

Ainsi l'élève de Rabelais aura, comme Rabelais lui-même, la santé du corps, l'amour du savoir, la conscience droite legoût du concret comme des livres, le sens de l'effort joyeux. 3.

— Examen. Faut-il se réjouir de ce fait ou le déplorer ? Il est certes toujours utile de faire le pont entre la vie et l'enseignement, et à cet égard l'expérience personnelle quipénètre les théories ci-dessus envisagées est du plus haut intérêt. Toutefois, dans la mesure où Rabelais songe à l'adulte qu'il est devenu, ses pages pédagogiques se transforment enpamphlet dirigé contre l'esprit traditionaliste et en éloge de l'esprit humaniste.

Et alors Rabelais tend à oublier desproblèmes pédagogiques importants.

Tient-il compte de la personnalité des élèves, des caractères spécifiques del'enfance et de l'adolescence, d'anomalies possibles nécessitant l'emploi de méthodes particulières ? En fait, il sedonne un élève sur mesure : Gargantua a une santé robuste, une mémoire de géant, de l'intelligence...

et disposede journées de 38 heures I Mais que ferait Rabelais d'un Montaigne avec son prétendu « incroyable défaut demémoire » ? Conclusion. L'élève Gargantua porte donc la marque d'un tempérament et d'une expérience, d'une époque.

Aussi les pagespédagogiques de Rabelais — qui sont plutôt un pamphlet d'actualité — sont-elles particulièrement vivantes.Inversement, si nous envisageons de tirer parti des théories qui y sont exprimées ou d'autoriser nos idées parlesdites théories, il convient que nous prenions quelques précautions.

Certaines affirmations ont besoin d'êtremodérées ou modifiées si les circonstances ont changé (Cf.

état actuel des programmes, des méthodes et desbesoins !) Dans les questions pédagogiques, comme dans toutes les questions relatives à l'art de vivre, il convientde se méfier des formules isolées de l'homme qui les a conçues et de l'époque où elles sont nées.

La leçon donnéepar Rabelais n'est-elle pas d'ailleurs une leçon d'adaptation au monde dans lequel on vit ?. »

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