Sensation de Rimbaud - analyse
Publié le 06/05/2025
Extrait du document
«
Introduction :
« Ma ville natale est supérieurement idiote entre les villes de Province »
écrit Rimbaud à Georges Izambard, le 25 août 1870, alors que le
déclenchement des hostilités entre la France et la Prusse lui donne plus
que jamais le sentiment d’être exilé dans sa patrie, la cité de Charleville.
Cette ville, l’adolescent précoce la déteste.
Il en abhorre le climat pesant
qu’il impute à la bourgeoisie, au catholicisme et à sa caserne.
Très tôt,
ainsi qu’il l’exprime dans ce poème écrit en mars 1870, intitulé «
Sensation », extrait du recueil Les cahiers de Douai, il aspire à un ailleurs
à la fois plus intense et plus léger.
Problématique :
Nous nous intéresserons à la façon dont ce rêve d’adolescent fugueur,
avide de bonheur et de liberté témoigne d’un désir d’intensité et
d’affranchissement qui s’exprime dans un lyrisme renouvelé.
I – Désir de fugue adolescent :
Le cadre spatio-temporel est propice à un lyrisme adolescent : été +
nature : « soirs … d’été »/ « sentiers ».
Paysages idylliques mais indéfinis,
imprécis ; ils correspondent à l’idée que se fait un adolescent des lieux
idéaux: les soirs et les ciels bleus sont propices aux amours adolescentes,
aux romances.
Cette imprécision apparente bien le voyage à une fugue : il
veut aller au hasard, vers une sorte d’infini.
Les verbes sont au futur, nous sommes donc dans une prolepse qui se
présente comme un programme.
Le futur suppose une certitude.
Certains de ses verbes sont des verbes d’action qui témoignent de sa
détermination : « j’irai » répété deux fois.
Cette détermination est
également soulignée par la régularité du vers 1 par ex et de la coupe à
l’hémistiche, idem au vers 2.
On peut ajouter que l’allitération en [R],
notamment dans le 1er quatrain traduit cette détermination.
Les pluriels : « les sentiers », « les blés » démultiplient les destinations
possibles.
L’adolescent se rêve en vagabond : motif du bohémien dans la
comparaison « comme un bohémien », personnage en marge qui donne
un écho particulier à l’adjectif « Rêveur », mis en relief par la coupe et sa
position d’épithète détachée à l’initiale du vers.
La répétition du verbe « aller » v 1 et 7 + répétition de l’adverbe « loin »,
renchérie par l’adverbe d’intensité « bien » au v 7 manifestent cet attrait
pour le voyage, la fugue.
Une fugue qui se trouve associée à la marche
ainsi qu’en témoigne la rencontre à la rime des termes sentiers/ pieds.
Cette détermination fait de ce rêve une quête de liberté
II – Désir de bonheur et de liberté :
Tout comme les sentiers évoquent la solitude, le « Je » se rêve « seul » en
communion avec la nature qui représente bonheur et liberté.
La figure du
bohémien, personnage en marge de la société suppose également une
errance en solitaire.
Ce désir de liberté est traduit par certaines images comme la « tête nue ».
L’absence de chapeau est emblématique de liberté dans la mesure où le
couvre-chef peut symboliser certains usages sociaux.
De la même façon les verbes « parler » et « penser » employés à la forme
négative supposent....
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