Un personnage de roman peut-il se concevoir sans souffrance ni désillusion ?

« d'apporter une dimension réaliste et de s'identifier aux personnages mais aussi de dénoncer et de susciter diverses interrogations.

Parfois, l'intérêt du personnage est basé entièrement sur une souffrance actuelle ou passée. Cependant, ses sentiments doivent être accompagnés et complétés par d'autres pour ne pas ennuyer le lecteur mais aussi pour apporter une dimension plus profonde au roman. La désillusion est précédée de l'illusion et cette phase se doit d'être décrite avec précision par l'auteur afin de créer une plus grande émotion dans les rebondissements du récit.

L'histoire d'amour entre Aurélien et Bérénice est racontée en détail.

Avant la désillusion d'Aurélien lorsque Bérénice disparaît, le lecteur a pleinement rêvé et s'est laissé porter par cette histoire d'amour et de séduction.

La désillusion apporte un rebondissement et un intérêt nouveau à l'histoire. Dans Le Père Goriot, d'Honoré de Balzac, le père Goriot ne vit que dans l'espoir et l'illusion.

Si le lecteur se doute de la tromperie et du manque d'amour des filles du père Goriot pour leur père, la désillusion ne s'établit qu'à la fin du roman, lors de la maladie du père, laissant la place à la description des sentiments dans le reste du roman. La part de réalisme qu'apporte la souffrance et la désillusion des personnages peut parfois être trop importante et empêcher le lecteur de s'évader.

Les désillusions dans Voyage au bout de la nuit sont accompagnées de voyages et de contrées étrangères.

En effet, Bardamu visite l'Afrique, l'Amérique et la France.

De plus, Louis Ferdinand Céline n'hésite pas à rendre les conséquences des souffrances surréalistes, les tourments et la fièvre de Bardamu l'empêchent de dormir correctement et ses nuits sont peuplées de monstres. La souffrance et la désillusion ne peuvent donc pas être les seuls éléments de la personnalité et des aventures des personnages.

Ils doivent être accompagnés d'autres sentiments. Les personnages de roman, sont pour les romanciers, difficiles à concevoir.

Ils doivent posséder une identité mais aussi une psychologie développée qui marque leur individualité sans imposer explicitement une idée brute au lecteur.En effet, le lecteur doit, après la lecture d'un roman, se souvenir des personnages comme d'êtres à part entière dont il aurait fait la rencontre et qui aurait pénétré son inconscient.Cependant, le lecteur attend que le roman se diversifie peine d'être déçu et plonger lui -même dans la désillusion.

On peut se demander comment les nouveaux romans arriver à concilier la souffrance et la désillusion tout en faisant de leur personnage,un hero auquel le lecteur s'identifie facilement.. »