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Vérité et poésie dans ces vers de Lamartine ( « Jocelyn », 4e époque)

Publié le 14/02/2012

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lamartine

Alphonse de LAMARTINE   (1790-1869)

 

Enfant, j'ai quelquefois passé des jours entiers

 

(extrait, 4ème époque)

 

Enfant, j'ai quelquefois passé des jours entiers

Au jardin, dans les prés, dans quelques verts sentiers

Creusés sur les coteaux par les boeufs du village,

Tout voilés d'aubépine et de mûre sauvage,

Mon chien auprès de moi, mon livre dans la main,

M'arrêtant sans fatigue et marchant sans chemin,

TantÔt lisant, tantôt écorçant quelque tige,

Suivant d'un oeil distrait l'insecte qui voltige,

L'eau qui coule au soleil en petits diamants,

Ou l'oreille clouée à des bourdonnements;

Puis, choisissant un gîte à l'abri d'une haie,

Comme un lièvre tapi qu'un aboiement effraie,

Ou couché dans le pré, dont les gramens en fleurs

Me noyaient dans un lit de mystère et d'odeurs,

Et recourbaient sur moi des rideaux d'ombre obscure,

Je reprenais de l'oeil et du coeur ma lecture.

Lamartine a touché avec un bonheur presque égal toutes les cordes de la lyre poétique; il en est cependant qu'il a fait résonner plus fréquemment et plus délicatement. Rien n'est plus touchant que les vers où il associe la nature à ses souvenirs enfantins ou familiaux. La famille reste ici à l'arrière-plan; on la sent pourtant présente. On devine l'influence maternelle, à laquelle cette jeune âme doit le sens de la beauté du monde extérieur et ce goût de la rêverie associé à celui de la lecture. Oui, c'est à Mme de Lamartine, éducatrice sentimentale, nourrie des idées de Rousseau édulcorées par une chrétienne religiosité, que nous devons cette jolie tirade où la justesse de l'observation s'accompagne d'une suave poésie. Car ne nous y trompons pas, ces souvenirs de Jocelyn sont ceux mêmes du petit campagnard qui, vers 1800 errait dans la campagne mâconnaise....

lamartine

« que déjà peut-être il lit à la dérobée~ Le vers suivant nous rappelle plus encore le «promeneur solitaire», et il semble bien que Lamartine aussi se souvient de la page fameuse sur les «voyages à pied ».

Il ne lit pas seule­ ment à l'ombre des aubépines en fleurs ou des ronciers chargés de fruits, mais encore en marchant.

Sa promenade capricieuse est une flânerie; sa lecture ne l'absorbe pas, elle fournit une pâture à son esprit quand les sens n'ont plus l'objet qui les attire ou les retient.

Nous connaissons tous, pour peu que nous ayons véc:u enfants à la campagn~,. »

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