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Zadig de Voltaire (critique littéraire)

Publié le 20/08/2012

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Le bonheur est un fil conducteur dans l’œuvre de Voltaire. Zadig est un jeune homme doué qui croît pouvoir être heureux. Mais son innocence du début du conte est compromise par le mal et par le temps qui dégrade tout : Sémire est infidèle et Azora préfère Cador à Zadig. Quant à la science qui devait apporter à Zadig la sérénité intérieure, elle le met en difficulté. Tout au long du conte, le héros est accusé, car il a voulu trop voir, trop comprendre ou trop contester. Son mérite suscite la jalousie, qui est le lot des médiocres, représentés par Arimaze. Le malheur de Zadig vient de son mérite, de son bonheur même. Chaque réussite ou tentative de réussite le ramène à l’infortune, le condamne au châtiment ou à l’errance. Sa destinée ne cesse de s’inverser, mais peu à peu, elle adopte une courbe ascendante. Zadig revient à Babylone, triomphe de ses ennemis, épouse Astarté et devient roi.

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« La réflexion sur la Providence nous amène à poser des questions sur l’existence du mal : Pourquoi Dieu, qui selon Voltaire est l’être suprême, autorise-t-il le maldans le monde ? Ou comment Dieu, un être parfait a-t-il pu créer un monde imparfait ? Pour la religion chrétienne, la réponse s’appuie sur le péché originel quirejette la faute sur Adam et Eve.

Cela serait donc à cause de la liberté humaine qu’il y a l’existence du mal.

Durant le siècle des Lumières, la question de la libertéhumaine est un sujet de réflexion pour les philosophes.

Surtout pour Leibniz qui selon lui le mal existe d’abord parce qu’il découle de l’imperfection humaine quidistingue les hommes de Dieu.

Puis, Leibniz affirme que Dieu a crée non pas un monde parfait mais « le meilleur des mondes possibles ».

De là en découle la notionde Providence et de l’affirmation de Leibniz que « le monde est pour le mieux ».

C’est donc ici la notion du « meilleur » et non du « bien » qu’il convient d’opposerle mal : le monde est tout simplement le meilleur monde possible.

La pensée de Leibniz nommé optimisme vient du latin optimum.Voltaire s’est beaucoup penché sur les réflexions du philosophe allemand.

Il est séduit par ses théories.

Zadig se situe au moment où Voltaire remet en question lapensée de Leibniz.

Mais il n’a pas encore renoncé à l’optimisme dans ce conte.Le conte est entièrement construit autour de la réflexion sur la destinée.

Et cela est d’emblée révélé par le sous-titre du livre « Zadig ou la destinée ».

De plus, lesrevers de fortune que connaît Zadig tout au long de l’histoire s’inscrivent dans cette perspective.

Plusieurs fois, Zadig s’interroge sur son destin et révèle sondésappointement devant le visible manque de justice du sort à son égard « Qu’est donc que la vie humaine ? Ô vertu ! à quoi m’avez-vous servi ? », « Tout ce quej’ai fait de bien a toujours été pour moi une source de malédictions » ; « Les sciences, les mœurs, le courage, n’ont donc jamais servi qu’à mon infortune ».

Zadig estle jouet du destin et ce dernier semple se railler de lui : Il dit au chapitre V « « Je suis donc enfin heureux ! »Mais il se trompait », puis chapitre VI : « « un bonheur siétrange sera peut-être bientôt évanoui.

» Le perroquet répondit : « Oui.

» ».

Le sort paraît s’abattre sur le pauvre et malheureux Zadig qui ne connaît que desmoments d’éclaircie et de bonheur qui pour retomber bien plus bas.

Donc, au moment de son triomphe, à la fin de son parcours, il doit encore lutter contre un nouvelobstacle : l’échange des armures, « Il lui échappa enfin de murmurer contre la Providence, et il fut tenté de croire que tout était gouverné par une destinée cruelle quiopprimait les bons et qui faisait prospérer les chevaliers verts.

».

C’est à ce moment là que Zadig rencontre l’ermite ; dit l’ange Jesrad ; qui lui révèle le sens de sondestin et l’ordre providentiel qui régit la destinée humaine, « Les hommes, dit l’ange Jesrad, jugent de tout sans rien connaître : tu étais celui de tous les hommes quiméritait le plus d’être éclairé.

».

Avec cette intervention, toutes les épreuves que Zadig a rencontré ont une justification, elles l’ont mené vers la sagesse qui lui permetdans l’épilogue gouverner le mieux possible : « On bénissait Zadig, et Zadig bénissait le Ciel ».

L’ange Jesrad certifie le rôle de la Providence, souvent oubliée deshommes, «apprenez que, sous les ruines de cette maison où la Providence a mis le feu, le maître a trouvé un trésor immense ; apprenez que ce jeune homme, dont laProvidence a tordu le cou, aurait assassiné sa tante dans un an et vous dans deux.

».

Zadig cesse alors les interrogations et fait taire ses doutes, Zadig, « à genoux,adora la Providence, et se soumit.

» Il s’en remet complètement à la Providence. Avec l’épilogue qui affirme l’ordre providentiel, on retrouve de l’optimisme dans Zadig.

Tout d’abord avec le discours de l’ange, puis ensuite à travers les actionsexercées par Zadig en faveur de la justice.

Tous les adjuvants du héros son récompensés de leurs bonnes actions, « Il envoya chercher le brigand Arbogad, auquel ildonna un grade honorable dans son armée », « Sétoc fut appelé du fond de l’Arabie (...) pour être à la tête du commence de Babylone.

Cador fut placé et chéri selonses services »...

Et Zadig devient l’agent de la Providence dans l’histoire.

C’est lui qui incarne la Providence pour les autres personnages de part ses choix et sasagesse : il a sauvé Almona du bûcher, le pêcheur du suicide...Dans Zadig, Voltaire formule deux thèses.

Le cours de la vie du héros montre que l’homme n’est pas totalement le jouet du destin, et que seul un ange est capable delui expliquer la cohérence de cela.

Mais l’homme peut aussi choisir la voie dans laquelle il veut se diriger : sa sagesse, comme Zadig, peut le conduire au bonheur, lesbons sont récompensés selon leurs mérites.

Le héros devient la Providence des autres.

Il incarne les immenses possibilités de la liberté humaine.Lorsque Voltaire écrit ce conte, il est partagé entre deux croyances.

Il hésite entre un optimisme inébranlable fondé sur l’idée d’un ordre providentiel et sa volonté decroire à une relative liberté des hommes.

Le conte illustre totalement la pensée de Voltaire. En quête du bonheur Le bonheur est un fil conducteur dans l’œuvre de Voltaire.

Zadig est un jeune homme doué qui croît pouvoir être heureux.

Mais son innocence du début du conte estcompromise par le mal et par le temps qui dégrade tout : Sémire est infidèle et Azora préfère Cador à Zadig.

Quant à la science qui devait apporter à Zadig la sérénitéintérieure, elle le met en difficulté.

Tout au long du conte, le héros est accusé, car il a voulu trop voir, trop comprendre ou trop contester.

Son mérite suscite lajalousie, qui est le lot des médiocres, représentés par Arimaze.

Le malheur de Zadig vient de son mérite, de son bonheur même.

Chaque réussite ou tentative deréussite le ramène à l’infortune, le condamne au châtiment ou à l’errance.

Sa destinée ne cesse de s’inverser, mais peu à peu, elle adopte une courbe ascendante.Zadig revient à Babylone, triomphe de ses ennemis, épouse Astarté et devient roi.

Au début du conte, le bonheur n’était qu’une illusion.

Seuls les épreuves et lesrevers de fortune ont amené Zadig à la véritable sagesse.

Déjà au chapitre VI, il avait pu commencer à exercer un pouvoir éclairé, conformément à son nom, « lejuste », attentif à respecter les lois, sachant écouter les autres et éviter l’arbitraire, préférant hasarder de « sauver un coupable que de condamner un innocent ».Voltaire transpose dans la fiction son rêve d’une monarchie éclairée, malgré les déceptions qu’il a vécues à la cour.. »

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