LA VERITE MEDICALE (3) Claude Bernard, Louis Pasteur, Sigmund Freud: légendes et réalités de notre médecine Louise L.

LA VERITE MEDICALE (3) Claude Bernard, Louis Pasteur, Sigmund Freud: légendes et réalités de notre médecine Louise L. Lambrichs Troisième partie Claude Bernard « Savant, martyr, philosophe et fondateur de la médecine expérimentale » Lambrichs annonce: si Claude Bernard, quoique de dix ans l'aîné de Pasteur, quoiqu'il ait existé des rapports de maître à élève entre le premier et le second, arrive en seconde position dans son étude, c'est que la légende de Claude Bernard n'a pas l'ampleur de celle de Pasteur. Sans images, pas de légende ? Claude Bernard n'est pas populaire: son oeuvre est beaucoup plus complexe pour les non-initiés, ses expériences ne sont pas spectaculaires. Homme discret voire secret, il se mit peu en avant, à l'opposé de Pasteur, curieux et fonceur. Aujourd'hui encore, même s'ils s'appuient sur les travaux de leurs maîtres, les « pastoriens » et les « bernardiens » s'opposent également par leur tempérament: les premiers « inconditionnels d'une science qu'ils pensent ou rêvent toute puissante » (p.117), les seconds « plus sensibles dans leurs analyses à des critères autres que la seule efficacité scientifique ». (p.117) « Je passe pour un homme très heureux... » Les raisons subjectives qui expliquent les différences d'attitudes entre Pasteur et Claude Bernard sont évidentes. Pasteur est heureux, en ménage, dans ses entreprises, confiant dans la vie et dans l'avenir. Claude Bernard, quant à lui, est marié à « la plus mesquine et la plus acariâtre des épouses » (Jean Rostand, Hommes de Vérité, p.63) L'auteur de confirmer: « la médecine ne le passionne pas, et la perspective d'exercer comme praticien ne l'attire guère » (p.124), seule la physiologie le retient plus avant (enseignement de François Magendié (1783-1855). Si Pasteur semblait interventionniste, Claude Bernard, au contraire, apparaît comme un homme passif. Quand Magendie décide de prendre Bernard comme préparateur au Collège de France, sa carrière se trace soudain. Se marier: le désir d'un autre ? 35 ans, diplôme de médecin, peu de revenus (Magendie l'a renvoyé: quand l'élève dépasse le maître...), Claude Bernard travaille dans un petit laboratoire: « la passion de l'expérimentation ne le quittera plus » (p.127) mais les difficultés matérielles sont énormes et il veut tout abandonner. Ses amis décident pour lui de le marier. Pelouze, chimiste lui fait rencontrer Marie-...