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LA MORT DE BAAL

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Cette aventure divine commence dans un lieu angoissant entre tous, le désert. C'est là, aux frontières du monde, loin des hommes et loin des dieux, que Baal est parti chasser. Insensible à l'atmosphère du lieu, inconscient des périls, il oublie sa vieille rivalité avec El et s'avance sans crainte pour se consacrer au seul plaisir de la traque.

« TANDIS QUE BAAL EST AU TOMBEAU, LE SOLEIL TRIOMPHE Anat s'apprête à rendre au défunt les derniers devoirs.

Creuser sa tombe, d'abord ; la fleurir, ensuite, selon une coutume remontant à plusieurs millénaires.

Anat voit grand : soucieuse du prestige de son père, elle transforme une partie du désert en jardin .

L es préparatifs achevés, Anat annonce à tous les vents la mort du dieu, et se prépare à séjourner un temps dans sa tombe.

Elle n'y sera pas seule, car la déesse Soleil, séparée pour un temps de son impitoyable frère El, la suit dans les ténèbres.

La déesse Soleil, dit la légende, va se nourrir des pleurs d'Anat, des pleurs à la saveur plus douce que le vin.

C ette partie du mythe l'éclaire dans son ensemble : la mort de Baal, c'est-à-dire la fin des pluies, ouvre une saison chaude qui est celle de la moisson, mais aussi de la sécheresse.

La terre meurt peu à peu mais, en même temps, elle est régénérée par le deuil.

Ainsi, à l'issue de la saison sèche, viendra le temps du renouveau.

Pour l'heure, les divinités des pluies sont condamnées à la défaite .

Le fils de Baal, Aleyin, est vaincu lors d'un combat sans merci, non par des monstres, mais par Môt, le fils du dieu El.

Les pluies s'épuisent, les nuages s'éclaircissent et seuls les pleurs d'Anat continuent à humecter la plaine.

œ DES UENS MULTIPLES ET CONTRADICTOIRES Anat, fi9ure protéiforme, déploie dans cette histoire une activité a la mesure de ses diverses personnalités .

Habituellement donnée comme la fille de Baal, elle devient, dans les textes liés au cycle de la mort de celui- ci, sa sœur, son amante, et même sa mère ! Cette dernière figure est étroitement associée aux premiers moments du deuil, et elle semble avoir pour fonction de dramatiser la mort du dieu, en le comparant implicitement à un petit enfant - une image poignante qui dramatise la scène en suggérant la faiblesse de Baal.

RIYAUTÉS DIVIN ES Tels pères, tels fils? À la lutte éternelle entre Môt et Aleyin correspond celle que se livrent leurs pères El et Baal.

D'un côté, les divinités solaires, de l'autre celles des nuages .

La légende fait de Môt le meurtrier d' Aleyin , mais certaines versions du mythe de Baal montrent Anat accusant Môt de la mort de son père .

On notera d 'ailleurs que les dieux du Soleil, plus puissants, sont plus souvent donnés comme les meurtriers - comme si les Phéniciens cultivaient une sympathie discrète pour la pluie ...

Mais leur sagesse rappelle que le monde a besoin des nuages comme du soleil, et les dieux de la Pluie ne s'effacent jamais très longtemps .. »

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