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L'art imite-t-il la nature ?

Publié le 18/04/2004

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L'art se comprend au coeur de l'esthétique, l'art a pour but de produire ou créer le beau. Il s'agit d'un artifice. L'imitation est un processus de copie, un calque à l'identique. Or si l'art est d'essence humaine où l'artiste prend-il son modèle ? L'expérience semble nous montrer que l'artiste prend la nature pour modèle comme dans les nature morte ou les paysages, mais aussi les portraits. Justement l'artiste ne cherche-t-il pas justement à copier la nature, à rendre son dessin le plus proche de la réalité que possible ? L'art semble donc bien devoir imiter la nature ; il doit produire un effet de réel. Mais dans ce cas, l'artiste ne serait pas un illusionniste ? Bien plus une imitation parfaite est-elle simplement possible ou intéressante à la manière de Zeuxis et Praxeas ? Si l'homme essaie d'imiter la nature ou de rivaliser avec elle n'a-t-il pas perdu d'avance ? D'une certaine manière ce serait pour l'homme être un ver et vouloir ressembler à un éléphant. Mais au-delà de l'habileté technique est-ce le rôle de l'art d'imiter la nature ? C'est donc sur la nature même de l'esthétique que porte la question.
 

« qu'une manifestation de l'idée générale du lit.

Lorsque l'artiste prend modèle sur la créature, il imite donc uneimitation : il s'éloigne par deux fois de la vérité.

C'est pourquoi Platon bannit les poètes de la cité.

L'art est bienl'imitation de la nature.

Mais précisément parce qu'il n'est que cela, il doit être combattu.

Il freine les hommes sur lechemin de la découverte du monde intelligible, du vrai et du bien. II.

L'art comme transfiguration et dévoilement de la nature. Toute création artistique a certes besoin de se fixer un modèle.

Mais ce modèle n'existe pas en tant que tel dans lanature.

Il est interprété, conçu et construit à partir de l'observation des multiples facettes de la nature.• La création de ce type ou de ce modèle peut ainsi passer (et passe souvent) par la déconstruction de laperception commune.

Pour faire ressentir à chacun la tristesse de Dora Maar, Picasso ne peut pas se contenter dereproduire le visage de la femme qu'il aime.

Car il n'en saisira alors qu'un aspect, figé dans l'espace et dans le temps.En déformant en revanche la perception instantanée, il crée un tableau représentant la tristesse de Dora soustoutes ses facettes à la fois, et ce tableau est « plus vrai » qu'une photographie, pourtant plus ressemblante.

Iln'imite pas son modèle, mais l'interprète et le transfigure. L'art nous réapprend à voir (Merleau-Ponty) En nous plaçant au coeur de l'énigme de la vision, la peinture modernerompt avec la pensée classique.

Elle nous permet d'approfondir notrerapport au monde et à nous-mêmes, en nous réapprenant ce que signifie« voir » : non pas survoler le monde par l'esprit pour le dominer, maiss'ouvrir à lui, le rejoindre, le prolonger, en l'explorant par notre corps.

Lapeinture ne peut être pensée sur le modèle de l'imitation, car le tableaun'est pas la représentation d'un dehors, la copie du monde extérieur : cequ'il nous montre, c'est la vision du peintre se rendant visible et, en elleet par elle, le surgissement de l'Être.

Le peintre nous dévoile ce que lavision ordinaire ne voit pas : la « doublure d'invisible » du visible.Contrairement à la science, qui prétend rendre le monde transparent à lapensée, il questionne et célèbre le mystère de sa présence.. »

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