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L'art imite-t-il la nature ?

Publié le 02/02/2004

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Ne faut-il pas alors différencier la beauté des choses naturelles et celle des oeuvres d'art ? Mais une oeuvre d'art ne peut-elle pas être plus vraie que son modèle, en nous mettant en présence d'une vérité impossible à atteindre par d'autres voies ?Oppositions sur l'artIci, les philosophes divergent : certains condamnent l'art comme le règne des apparences mensongères, d'autres considèrent au contraire que l'art nous aide à aimer la vérité, non qu'il l'embellisse illusoirement, mais parce qu'il dévoile la beauté intrinsèque des choses que, la plupart du temps, nous ne voyons pas. Cependant, n'a-t-on pas trop vite réduit l'imitation à la seule reproduction ? L'imitation n'est-elle pas, elle-même, une forme de production ou de genèse ?La réponse de Aristote En l'imitant, l'art parachève la nature" L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir, dans d'autres cas il imite la nature. "Aristote, Physique (IVe s. av. J.-C.
L'art est un reflet de la réalité, un miroir souvent déformant qui nous donne des choses une vision fausse (Platon). C'est la propension à l'imitation qui est à l'origine de toutes les productions esthétiques quelles qu'elles soient. Mais, l'art n'est-il pas une transfiguration du réel, une authentique création ?


« L'art n'est-il qu'une technique ? Mais il est alors difficile de savoir où finit la technique et où commence l'art.

Suffit-il d'être bon observateur pourêtre artiste ? Le réalisme le pense (encore au XIXe s.), mais non les tenants de l'art pour l'art 6. Est-il moyen ou fin ? Ce conflit porte sur le statut de l'art : est-il un moyen ou une fin en soi ? Si l'on considère que l'imitation tente de se substituer à un être original, alors elle ne peut qu'apparaître équivoque : elle tente de redoubler un être que paressence elle n'est pas ; au lieu de combler l'écart, elle le creuse...

Et s'il y a une beauté naturelle, n'est-il pas inutilede l'imiter ? Ne faut-il pas alors différencier la beauté des choses naturelles et celle des oeuvres d'art ? Mais uneoeuvre d'art ne peut-elle pas être plus vraie que son modèle, en nous mettant en présence d'une vérité impossible àatteindre par d'autres voies ? Oppositions sur l'art Ici, les philosophes divergent : certains condamnent l'art comme le règne des apparences mensongères, d'autresconsidèrent au contraire que l'art nous aide à aimer la vérité, non qu'il l'embellisse illusoirement, mais parce qu'ildévoile la beauté intrinsèque des choses que, la plupart du temps, nous ne voyons pas.

Cependant, n'a-t-on pastrop vite réduit l'imitation à la seule reproduction ? L'imitation n'est-elle pas, elle-même, une forme de production oude genèse ? La réponse de Aristote En l'imitant, l'art parachève la nature " L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissanced'accomplir, dans d'autres cas il imite la nature.

" Aristote, Physique (IVe s. av.

J.-C.), II, 8. Problématique L'imitation de la nature par l'art consiste-t-elle à la redoubler inutilement, ou plutôt à l' achever en suppléant à ses défaillances ? Explication L'homme singe « Imiter est naturel aux hommes et se manifeste dès leur enfance », noteAristote, ajoutant que l'homme est « le plus mimeur de tous les animaux ».L'imitation n'est donc pas artificielle , mais naturelle , et l'art dérive d'une spontanéité naturelle pré-artistique. L'art produit De plus, la mimèsis (imitation) ne veut pas dire seulement re-production.

La mimétique est une véritable « poïétique » (la poiêsis est l'activité produisant une oeuvre extérieure) : comme la nature, elle fait, elle produit des formes.

En ce sens, ni l'artisan ni l'artiste ne s'opposent à la nature : façonner une oeuvre, c'est être capable d'entrer dans lesecret de la genèse d'une chose.

Pour Aristote, la mimèsis est finalement une relation ascendante par laquelle l'être inférieur s'efforce de réaliser, avec les moyens dont il dispose, un peu de la perfection qu'il aperçoit dans le termesupérieur et que celui-ci n'a pu faire descendre jusqu'à lui.

Par exemple, l'éternelle perpétuation de l'espèce dans lareproduction imite l'éternité immobile du divin : l'homme engendre l'homme, de sorte que si l'individu meurt, l'espècedemeure. L'art, plus puissant que son modèle ? Certes, le problème de toute imitation est que la ressemblance est une notion ambivalente, qui induit un écart entrela copie qu'elle est et l'original qu'elle n'est pas.

Or, Aristote n'interprète pas ce manque comme une déficience de lacopie par rapport à l'original.

En fait, l'art imite la nature au sens où « il achève ce qu'elle n'a pas pu mener à bien ».Autrement dit, l'imitation suppose une certaine impuissance du modèle lui-même, puisque c'est cette impuissance qu'il s'agit de compenser ! Bref, l'art ne reproduit pas la nature : comme elle, il est capable de produire .. »

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