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Conscience, inconscient et liberté

Publié le 06/02/2004

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conscience
Il est «responsable de ce qu'il est». Et par là, il est aussi «responsable de tous les hommes». L'inconscient comme «mauvaise foi»Par la distinction du «ça» et du «moi», Freud rompt l'unité du psychisme. La conscience perd ses droits. Elle est supplantée par l'inconscient. Le sujet n'est plus maître de ses pensées et de ses actes. Non seulement nous ne saisissons pas spontanément le sens caché de certains de nos actes ou de nos représentations, mais en plus nous leur donnons un sens, des motifs inexacts. Ai-je, par exemple, commis un vol à l'étalage ? Ce vol, je peux l'interpréter comme un acte impulsif motivé par le prix, la rareté ou l'intérêt de l'objet dérobé. Mais cette interprétation est, au fond, illusoire.
conscience

« ou l'indifférence.

De même Sartre établit que notre avenir ne saurait être une suite de notre passé, et qu'il n'estpoint déterminé, mais choisi.

Nous pouvons même choisir librement notre passé.

Si, par exemple, le lien conjugal quej'ai contracté autrefois pèse sur ma conduite présente, c'est parce que je ne projette pas son rejet.

Je pourraisdécider spontanément de divorcer et donner ainsi un sens nouveau à mon passé, le réactualiser.

En tant qu'il estconscient, l'homme est donc fondamentalement «projet», invention perpétuelle de son avenir.

Il se fait lui-même parses choix et par ses actes.

Il est «responsable de ce qu'il est».

Et par là, il est aussi «responsable de tous leshommes». L'inconscient comme «mauvaise foi» Par la distinction du «ça» et du «moi», Freud rompt l'unité du psychisme.

La conscience perd ses droits.

Elle estsupplantée par l'inconscient.

Le sujet n'est plus maître de ses pensées et de ses actes.

Non seulement nous nesaisissons pas spontanément le sens caché de certains de nos actes ou de nos représentations, mais en plus nousleur donnons un sens, des motifs inexacts.

Ai-je, par exemple, commis un vol à l'étalage ? Ce vol, je peuxl'interpréter comme un acte impulsif motivé par le prix, la rareté ou l'intérêt de l'objet dérobé.

Mais cetteinterprétation est, au fond, illusoire.

La vérité de mon acte m'échappe.

Mon impulsion à voler exprime peut-être demanière symbolique un sentiment de culpabilité inconscient lié à un complexe d'OEdipe que seul le concours d'unpsychanalyste pourrait me permettre de découvrir.

Si je suis déterminé par une instance psychique que je necontrôle pas, comment, puis-je, dès lors, prétendre être libre et responsable de mes choix et de mes actes ? Dans L'être et le néant, J.-P.

Sartre récuse l'inconscient freudien commen'étant qu'un mensonge à soi «pour fuir ce qu'on ne peut pas fuir, pour fuir ceque l'on est».

En invoquant un déterminisme psychique inconscient, je medébarrasse du fardeau de ma liberté, je me masque mes responsabilités,j'abdique mon moi.La psychanalyse prétend que je ne pense pas, mais que je suis pensé ; que jen'agis pas, mais que je suis agi ; que je ne mens pas, mais que je suis menti ;«elle me place par rapport à moi-même dans la situation d'autrui vis-à-vis demoi».

Subterfuge, en fait, car la dualité radicale de la conscience et del'inconscient rend incompréhensibles les résistances et la censure : celle-ci,pour refouler, ne doit-elle pas connaître ce qu'elle refoule? Pour choisir, nedoit-elle pas se représenter? En vérité, l'inconscient est largement conscient.La psychanalyse, dit Sartre, a établi entre l'inconscient et la conscience uneconscience autonome et de mauvaise foi.

Ses efforts pour établir unevéritable dualité — et même une trinité (le ça, le moi, le surmoi) — n'ontabouti qu'à une terminologie verbale. L'inconscient est cet être que je me suis fait être en existant L'inconscient n'est pas cet autre qui doublerait ma conscience et qui pourraitla gouverner, mais il est moi, cet être que je me suis fait être en existant.

Cepassé est l'en soi que je suis par derrière mais il ne me détermine pas.

Je ne le maintiens à l'existence que par mon projet même vers le futur.Sartre substitue à la psychanalyse freudienne une psychanalyse existentielle, qui en est, en quelque sorte, l'opposé.Celle-ci ne cherche pas à expliquer tel ou tel comportement par des déterminismes inconscients qu'il faudrait tirer auclair mais découvre seulement le projet initial qui en est la source.

Ainsi, par exemple, le complexe d'infériorité contrelequel je lutte et que pourtant je reconnais, je l'ai choisi dès l'origine : «(il) est projet libre et global de moi-même,comme inférieur devant l'autre, il est la manière dont je choisis d'assurer mon être-pour-autrui, la solution libre queje donne à l'existence de l'autre, ce scandale insurmontable».Nous n'avons pas une conscience analytique et détaillée de ce que nous sommes parce que nous sommes toutentiers présents, mais ce que nous sommes, nous le sommes comme choix de nous-mêmes dans le monde.

Celan'implique pas que nous ne puissions pas devenir autre que ce que nous sommes.

Une conversion radicale de notreêtre dans le monde, c'est-à-dire une brusque métamorphose de notre projet initial, un autre choix de nous-mêmeset de nos fins est toujours possible. 2 La liberté augmente à mesure que le champ de notre conscience s'élargit Peut-on identifier, avec Sartre, la liberté avec la spontanéité de la conscience ? Certes, la conscience est ce parquoi l'homme est essentiellement homme, mais peut-on pour autant affirmer qu'elle constitue tout le psychismehumain ? Lorsque nous choisissons et agissons, nos motifs et nos raisons empruntent-ils tout leur sens aux libresprojets de notre conscience ? N'y a-t-il pas d'autres forces en présence qui s'exercent sur nous et dont le senséchappe à notre conscience ? L'inconscient n'est pas le lieu de forces diaboliques L'inconscient, il est vrai, n'est pas le lieu de forces diaboliques qui pèsent mécaniquement sur chacune de nospensées et de nos conduites, mais il influe sur notre manière d'être au monde, de réagir à telle ou telle situation.Souffrir du complexe d'OEdipe, c'est, par exemple, ne pouvoir aimer sans culpabilité des femmes que l'on respecte oubien n'être attiré que par celles qui sont mariées.

Il est difficile de soutenir que de telles attitudes sont le fruit denos libres choix.

La psychanalyse nous révèle que notre personnalité porte la marque de drames anciens oubliés, de. »

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