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Le corps : agent de servitude ou de liberté ?

Publié le 27/10/2005

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On retrouve ici l'ancien adage : « un esprit sain dans un corps sain ». De plus, en définissant la liberté négativement comme absence de contrainte, nous ne définissons pas la liberté spécifiquement humaine. L'animal subit en effet les nécessités de la nature sans les transformer, sans marquer la nature de son empreinte. L'homme se démarque des obstacles et de la nécessité naturelle par son travail, par son invention. Dès lors, ce qui fait la liberté humaine se trouve bel et bien dans une union intime de l'esprit et du corps. Mon corps me permet de mettre en oeuvre les actions jugées nécessaires par mon intelligence et ainsi me démarquer de la nécessité. Enfin, n'est-ce pas en développant mon corps de manière consciente que je peux augmenter ma puissance d'agir et ma liberté. En effet, en étant totalement soumis aux faiblesses de mon corps, je n'en suis pas maître. Mais si je décide pas le sport par exemple de l'entraîner, je me permets de mieux le connaître, de maîtriser ses ressources et ainsi mes mouvements corporels seront intimement liés aux actions et aux mouvements que mon esprit veut réaliser pour atteindre son but. C'est pour cela que Platon, alors que dans d'autres dialogues incriminait le corps, propose dans le Philèbe une autre philosophie du corps, qui intègre celui-ci à une vie équilibrée et le fait participer à la sagesse : « Il n'y a qu'un moyen de salut : ne pas exercer l'âme sans le corps, ni le corps sans âme.

Le mot corps a un sens général en tant qu’il désigne les objets matériels en général et un sens restreint mais prépondérant qui s’applique au corps humain. Le corps a été défini par Descartes comme substance étendue, identique aux choses et appartenant au monde sensible, par opposition à l’âme définie comme substance pensante, immatérielle. Nous faisons tous les jours l’expérience de notre attachement au sensible, au monde à travers notre corps. Celui-ci fut durant certaines périodes de notre civilisation un objet qu’il convenait de cacher ou d’ignorer. Le terme de servitude dans le sujet suppose que le corps soumet l’individu à son pouvoir despotique. En effet, puisqu’il est attachement au sensible, il est le lieu des désirs mauvais, des passions et s’oppose à l’activité de l’âme, de la raison et de la contemplation. Le corps nous soumet aux lois de la nature. Pourtant, n’est-ce pas par lui que nous pouvons agir sur le monde, faire en sorte de transformer le monde pour ne plus y être soumis ? De plus, le corps et l’esprit ne sont-ils pas unis de sorte que l’on ne peut pas dire si l’un domine l’autre, l’asservi ? N’est-ce pas dans une union harmonique des deux substances que l’homme peut se libérer et mieux agir sur lui-même et sur le monde ?

« affirmera que « seule notre chair( notre corps) nous permet de connaître.

» Comment comprendre cette phrase alorsque de tout temps, c'est l'esprit qui connaissait ?Il faut prendre conscience que notre corps est ce qui nous permet de rentrer en relation avec le monde, d'exister àl'intérieur de celui-ci et de prendre conscience des données de l'expérience.

Pour certains, il est même ce quiconditionne et permet toute expérience tel Merleau-Ponty dans Phénoménologie de la perception.

Dès lors, il est faux de croire que l'esprit, seul, serait absolument libre et pourrait connaître la nature de l'univers et ses lois.

Sanslien avec la matière, l'esprit ne connaîtrait absolument rien.

Or, pour être libre, se libérer il faut d'abord connaître lescauses qui nous déterminent et les forces qui s'appliquent à nous.

Cela n'est possible que pour celui qui faitl'expérience de la matière grâce à son corps.

Pour connaître, il faut manipuler la matière.

Le scientifique ne peut pasconnaître sans l'expérimentation qui nécessite contact avec le monde sensible.

David Hume affirmait ainsi que touteconnaissance et particulièrement la connaissance de soi passe par la perception et la sensation.

« Je ne peux jamaisme saisir, moi, en aucun autre moment sans une perception[…] et quand mes perceptions sont écartées pour untemps, comme par un sommeil tranquille, je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existepas.

» La vraie connaissance de soi passe par les perceptions, les sensations qui n'ont d'existence que par le corps.D'autres comme Nietzsche ont essayé de réhabiliter le corps : "il y a plus dans ton corps que dans le meilleur de tasagesse."( Zarathoustra ) La philosophie moderne essaiera en effet de donner au corps une intelligence propre.

Tout savoir ne passe pas par la conscience.

Il existe un savoir du corps que Bergson localisera dans l'instinct, savoir quele philosophe caractérise comme plein et total.

Pour Spinoza, le corps, laissé à lui-même, est capable d'agir commes'il avait une intelligence.

Le philosophe s'appuie ainsi sur les performances des animaux et celles des somnambules.Le corps est ainsi libre à l'égard de la conscience et de la pensée de l'individu.

Une union harmonique de l'esprit et du corps me rend plus apte à accomplir ce que je veux et à medémarquer de la nécessitéPourtant, il ne faut pas essayer d'opposer corps et esprit, c'est cette séparation qui me rend esclave.

Il n'y a eneffet servitude que si quelque chose impose à une autre chose sa domination par la contrainte.

Or, si l'esprit et lecorps peuvent être en harmonie, aucune lutte et par suite aucune domination n'existerait.

Cette union harmoniquepermettrait alors à l'homme d'avoir en sa possession une puissance plus élevée et de pouvoir tourner les élémentsen sa faveur pour atteindre ce dont il a envie.

On retrouve ici l'ancien adage : « un esprit sain dans un corps sain ».De plus, en définissant la liberté négativement comme absence de contrainte, nous ne définissons pas la libertéspécifiquement humaine.

L'animal subit en effet les nécessités de la nature sans les transformer, sans marquer lanature de son empreinte.

L'homme se démarque des obstacles et de la nécessité naturelle par son travail, par soninvention.

Dès lors, ce qui fait la liberté humaine se trouve bel et bien dans une union intime de l'esprit et du corps.Mon corps me permet de mettre en œuvre les actions jugées nécessaires par mon intelligence et ainsi me démarquerde la nécessité.Enfin, n'est-ce pas en développant mon corps de manière consciente que je peux augmenter ma puissance d'agir etma liberté.

En effet, en étant totalement soumis aux faiblesses de mon corps, je n'en suis pas maître.

Mais si jedécide pas le sport par exemple de l'entraîner, je me permets de mieux le connaître, de maîtriser ses ressources etainsi mes mouvements corporels seront intimement liés aux actions et aux mouvements que mon esprit veut réaliserpour atteindre son but.C'est pour cela que Platon, alors que dans d'autres dialogues incriminait le corps, propose dans le Philèbe une autre philosophie du corps, qui intègre celui-ci à une vie équilibrée et le fait participer à la sagesse : « Il n'y a qu'unmoyen de salut : ne pas exercer l'âme sans le corps, ni le corps sans âme.

»- En effet, il est évident que contraindre le corps, par la simple volonté de l'esprit, c'est s'exposer par suite à desconséquences corporelles incontrôlables.

Ainsi, par exemple, celui-ci qui imposera à son corps un régime draconiense verra sans aucun doute vidé de son énergie, incapable d'accomplir des actions demandant certaines capacités.De même, celui qui n'écoutera pas le besoin de repos de son corps, le verra se dérober au bout de quelque temps.La véritable liberté ne peut dès lors exister que lorsque le corps et l'esprit se respectent l'un l'autre et s'unissentpour le bien de l'individu.

Ainsi, le corps parce qu'il est rattaché au sensible, aux lois de la nature et est affecté peut sembler être unecontrainte, un maître tyrannique pour l'individu.

Le corps peut empêcher de penser, nous cantonne dans des limitesbien définies et agit bien souvent contre l'esprit.

Pourtant, le corps est aussi ce qui me permet d'agir dans le monde,de développer ma force pour résister à d'autres forces qui veulent me contraindre et ce qui me permet de meconnaître en comprenant ce qui me détermine.

En définitive, ce qui me fait atteindre la liberté, de faire ce que j'aienvie de faire sans me nuire est plutôt à chercher du côté de l'union du corps et de l'esprit.

Il ne s'agit ni decontraindre l'un ni de contraindre l'autre mais bien plutôt de les développer ensemble pour me permettre detransformer le monde et d'y imprimer ma marque, tenant tête à la nécessité.. »

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