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La culture rend-elle plus humain ?

Publié le 25/03/2004

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 L’état de culture est considéré comme une étape progressive dans l’évolution de l’homme, puisqu’elle l’a fait sortir de l’état de nature. Mais alors était-ce une bonne chose ? Rend-elle nécessairement  l’homme meilleur ? Le ‘nécessairement’ témoigne du fait que ce serait un automatisme, qu’il ne pourrait en être autrement. Mais alors, qu’est-ce que la culture ? L’état de culture est né au moment où l’Etat a été crée. La culture est donc indissociable de la société, du caractère civilisé, c'est-à-dire du fait que les hommes se sont organisés ensembles. Par ailleurs la culture est aussi l’ensemble d’événements, de manifestations, de monuments au travers desquels l’homme se reconnaît et s’identifie à son peuple, à sa société (comme la tour Eiffel par exemple). Nous disons aussi ‘être cultivé’, cela veut dire que l’homme développe sa faculté intellective. Tous portent donc à croire que la culture a rendu l’homme meilleur : plus vertueux, plus solidaire, plus fort intellectuellement. Mais alors, est-ce la culture qui fait passer l’homme de l’état de bête au rang d’homme ? Est-ce que cette impression de meilleur ne vient pas d’une illusion créée par les droits et les devoirs des hommes ? Enfin, l’homme est-il bête devenu homme ou homme qui a progressé dans ses facultés ? La culture a-t-elle fait changer la nature de l’homme ? La culture rend-elle plus humain ?

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« cependant, le peu qu'ils ont, tout misérable et grossier, ils ne se le procurent pas sans se prêtermutuellement une assistance quelle qu'elle soit.

» Transition : La culture rend-elle cependant toujours humain, ou ne peut-elle pas être à la source d'une forme d'inhumanité ? 2. Mais n'y a-t-il pas une mauvaise utilisation de la culture, entendue comme un ensemble de croyances et de valeurs partagées par les membres d'un groupe social, qui mène à l'inhumanité ausens au sens de barbarie ? a) On peut remarquer que seul un homme peut être qualifié d'inhumain. On ne dira en effet jamais d'un animal qu'il est inhumain, puisqu'il n'est pas dans sa nature d'être humain.Pour reprendre un exemple de Spinoza au chapitre 16 du Traité théologico-politique , le gros poisson ne sera pas dit inhumain parce qu'il mange le petit. b) La différence des cultures peut amener à avoir des comportements inhumains envers ceux quine partagent pas la même culture. On pourra prendre l'exemple des guerres de religion ou de persécutions pour des motifs religieux ouculturels dans un sens plus large. c) Mais c'est la culture partagée par ses membres qui définit, pour un groupe donné, ce qui seraqualifié d'humain et ce qui sera qualifié d'inhumain. Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique , chapitre I. « Quand on regarde les faits tels qu'ils sont et tels qu'ils ont toujours été, il saute aux yeux que touteéducation consiste dans un effort continu pour imposer à l'enfant des manières de voir, de sentir et d'agirauxquelles il ne serait pas spontanément arrivé.

Dès les premiers temps de sa vie, nous le contraignons àmanger, à boire, à dormir à des heures régulières, nous le contraignons à la propreté, au calme, àl'obéissance ; plus tard, nous le contraignons pour qu'il apprenne à tenir compte d'autrui, à respecter lesusages, les convenances, nous le contraignons au travail, etc., etc.

Si, avec le temps, cette contraintecesse d'être sentie, c'est qu'elle donne peu à peu naissance à des habitudes, à des tendances internesqui la rendent inutile, mais qui ne la remplacent que parce qu'elle en dérivent.

» Transition : Cela signifie-t-il que le concept d'humanité ne peut être que relatif ? 3.

La culture rend plus humain, l'humanité comme moralité a) La culture permet de se donner des fins autres que les fins naturelles Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut. « Si, désormais, il faut trouver en l'homme lui-même ce qui doit être, en tant que fin, accompli par saconnexion avec la nature, il peut seulement d'agir d'un bien ou d'une fin telle qu'elle puisse elle-mêmeêtre réalisée par la nature dans sa bienfaisance, ou bien l'aptitude à toutes sortes de fins pour lesquellesla nature (extérieurement et intérieurement) pourrait être utilisée par l'homme.

La première fin de lanature serait le bonheur , la seconde la culture de l'homme.

» Kant montre ensuite que pourquoi cette fin ne peut pas être le bonheur, avant de conclure : « En ce sens, seule la culture peut être la fin dernière que l'on a des raisons d'attribuer à la nature vis-à-vis de l'espèce humaine (...).

» Remplir sa vocation d'homme, être humain, c'est donc pouvoir se donner à soi-même des fins, c'estdévelopper la culture de l'habileté. b) C'est alors que se pose le problème de la moralité des fins Texte : Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut. « Mais toute culture n'est pas suffisante pour que se trouve réalisée cette fin dernière de la nature.

Laculture de l' habileté est sans doute la principale condition subjective de l'aptitude à réaliser des fins e général, mais elle n'est pourtant pas suffisante pour faire progresser la volonté dans la détermination et le choix de ses fins, laquelle volonté, pourtant, appartient essentiellement à l'ensemble de ce qui sedéfinit comme une aptitude à des fins.

La condition dernière de l'aptitude, que l'on pourrait nommer laculture de la discipline, est négative et consiste dans la libération de la volonté à l'égard du despotisme. »

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