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Désirer, est-ce désirer l'éternité ?

Publié le 22/07/2005

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Ma représentation du monde m'appartient. Je ne sais pas ce que je rencontrerai sur le chemin de mes désirs, mais ce n'est pas une raison pour renoncer à toute entreprise, sous prétexte qu'il y a des obstacles. Descartes, s'inspirant des stoïciens dit :" La raison veut que nous choisissions le chemin le plus sûr, et notre désir doit être accompli touchant cela lorsque nous l'aurons suivi ". Il est possible que des brigands se dressent sur ma route. Cela ne dépend pas de moi. Tout ce que pouvais faire, c'est choisir les moyens les plus sûrs et pour le reste, m'en remettre à la Nature. Il est donc de la plus haute importance dans les circonstances de la vie d'apprendre à faire la part de ce qui dépend de nous et de ce qui ne dépend pas de nous. Cela implique faire le mieux possible et ne pas désirer l'impossible. La meilleure attitude est celle de la modération, juste milieu entre l'exubérance du désir et la frustration du désir. Voir, le Manuel d'Epictète, maximes, II, VIII, XIV et XV.

Il faut ici définir le désir comme excèdent le besoins et orientant la tendance devenue consciente vers l'objet qu'elle se représente. Ainsi, le désir est la conscience d'une pauvreté, d'une absence ressentie comme privation d'une plénitude : c'est alors la misère de l'existence humaine qu'il manifeste à chacun. Mais aussi, l'inquiétude d'une existence incomplète qui espère sans cesse échapper à sa condition en anticipant une satisfaction complète et durable, un futur impossible qui sera donc toujours futur et qui reculera comme un horizon recule à l'infini. Et enfin, le désir est un moteur, un motif, producteur de la réalisation de ce qui a été anticipé : en ce sens, le désir ne manque jamais de son objet, il le pose comme projet et en le produisant il crée de la vie en oubliant le poids du passé. Le désir n'est donc pas de l'ordre de l'avoir puisqu'il suffit d'avoir pour ne plus désirer ce qu'on a, mais de l'ordre de l'existence, qui aspire à la plénitude de l'être sans jamais pouvoir l'atteindre parce qu'elle cherche dans l'absence ce qui ne peut être donné que dans la présence. Ici, il s'agit donc de s'interroger sur ce que l'on doit entendre par désirer et ce que l'on doit en attendre.

« · Devant chacun de nos désirs, nous devons nous demander dans quelle catégorie le placer et adopter des règles en conséquences.

Il faut savoir faire un calcul .

" A propos de chaque désir, il faut se poser cette question : quel avantagerésultera-t-il pour moi si je le satisfais, et qu'arrivera-t-il si je ne lesatisfais pas ? " Pour ce qui est des désirs vains, il faut les fuir commela peste et s'en débarrasser.

On veillera surtout à supprimer toutedouleur.

L'art de vivre avec ses désirs est assez complexe.

Il ne s'agitpas de " profiter " avidement de la vie en se précipitant sur des plaisirsimmédiats.

Un désir se choisit .

Il faut savoir cerner la genèse des faux désirs avant qu'il ne nous fasse souffrir.

Il faut prendre garde auxcraintes que suggère notre imagination et au cortège de désirsdélirants qu'elle nous prépare.

L'intelligence doit discerner l'illusion quidonne naissance à l'apparition de désirs vains.

Par dessus tout, il fautsavoir sauvegarder la paix, le repos, l'état d'auto-sufffisance, laplénitude de l'âme : l'ataraxie .

Pour comprendre cela, voir la lettre à Ménécée d'Epicure. Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel dela vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait detous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nousmettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ouexclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui luiconvient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons dece qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pas les plaisirs qui engendrent de l'ennui,et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurismen'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principede détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe :"Nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal comme s'il était le bien", (Épicure). De la modération des désirs : · Il est dans la grandeur de l'homme de pouvoir désirer au delà de ce que propose la simple nature.

Est-il possible de concilier l'ardeur du désir et la nécessité de maîtriser nos désirs ? Ce problème revient à savoirconcilier l'impétuosité du désir et la nécessité de constamment être en accord avec la réalité.

Tant que nousnous identifions avec le désir, nous projetons l'attente et nous créons l'impatience, nous souffrons de lacontrariété du moindre obstacle et le désir nous fait sans cesse souffrir.

Si nous pouvions simultanémentprendre les choses comme elles viennent en acceptant la réalité présente, tout en poursuivant le chemin de nos désirs, nous gagnerions une adaptabilité qui nous ferait éviter toute la souffrance de l'impatience dudésir. · Il y a ainsi des choses qui dépendent de moi et d'autres qui ne dépendent pas de moi.

Voir pour cela le manuel d'Epictète, maxime I, Le cours des événements, l'état de mon corps, tout cela ne dépend pas de moi.

Ce n'est pas toi qui fais souffler le vent dit Epictète, c'est Eole.

Ce qui te revient, c'est de tenircorrectement le gouvernail de ta volonté sur la mer immense.

Qu'il y ait un calme plat, une tempête ou unvent favorable, cela ne dépend pas de toi.

Si donc, à travers mes désirs, j'ai choisi une destination, je doisaussi savoir composer avec la réalité .

Ce qui dépend de moi c'est justement l'attitude juste.

De quoi dépend une juste attitude ? De mon regard sur ce qui est.

De ma représentation.

Ma représentation du monde m'appartient.

Je ne sais pas ce que je rencontrerai sur le chemin de mes désirs, mais ce n'est pas une raisonpour renoncer à toute entreprise, sous prétexte qu'il y a des obstacles.

Descartes, s'inspirant des stoïciensdit :" La raison veut que nous choisissions le chemin le plus sûr, et notre désir doit être accompli touchantcela lorsque nous l'aurons suivi ".

Il est possible que des brigands se dressent sur ma route.

Cela ne dépendpas de moi.

Tout ce que pouvais faire, c'est choisir les moyens les plus sûrs et pour le reste, m'en remettre àla Nature.

Il est donc de la plus haute importance dans les circonstances de la vie d'apprendre à faire la partde ce qui dépend de nous et de ce qui ne dépend pas de nous.

Cela implique faire le mieux possible et ne pas désirer l'impossible.

La meilleure attitude est celle de la modération, juste milieu entre l'exubérance du désiret la frustration du désir.

Voir, le Manuel d'Epictète, maximes, II, VIII, XIV et XV.. »

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