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Dissertation gratuite: Suis-Je Ce Que J'Ai Conscience D'Être ?

Publié le 20/07/2010

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conscience

Nous sommes tous amenés à développer une conscience de notre être qui nous définit de par des qualités, des défauts, des vertus ou bien des vices. Aussi, à première vue, il pourrait sembler naturel de penser avoir conscience de ce que nous sommes. A dire vrai notre être et notre conscience pourraient en fait nous sembler ne faire qu'une identité tant on a l'impression qu'ils se trouvent imbriqués. Les exemples abondent évidemment en ce sens, ainsi nous avons conscience d'être d'une certaine couleur , d'avoir certaine caractéristiques physiques , de ressentir des émotions comme la tristesse, la colère ou la peur selon des situations spécifiques. Cependant la conscience que nous avons de nous même peut être tromper par la subjectivité inhérente à la nature humaine, peut-on véritablement avoir conscience de ce que nous sommes de manière objective ? Ou est-ce juste une impression de nous même que nous avons, une vision qui peut être altéré positivement ou négativement selon notre personnalité. Il semble bien difficile de répondre à cette question dans la mesure où il faudrait avoir connaissance de ce que nous sommes pour savoir si nous avons conscience de ce que nous sommes. Cependant des exemples pris au hasard dans notre vie de tous les jours pourraient constituer un début de réponse. Qui n'a jamais eu des mots qu'il pensait incapable d'avoir un jour et qu'il peut même avoir regretté dans la seconde après les avoir prononcé ? Ne nous est-il jamais arrivé de commettre une action en totale contradiction avec nos croyances profondes et qui nous a véritablement surpris ? Ceci pourrait nous amener à penser qu'il existe un décalage entre ce que nous sommes et ce que nous avons conscience d'être. Mais dans ce cas il faut aussi se demander où réside ce décalage puisqu'il n'est pas dans notre conscience.  Tout cela nous invite à nous demander si la conscience que nous avons de nous même n'est pas en fait lacunaire, incomplète voire même fausse.  Notre conscience n'est-elle pas simplement superficielle pour définir notre être ? Comment nous connaître nous-même si ce n'est pas par le biais de notre conscience ? Finalement notre conscience ne détermine-t-elle pas notre être ?    La conscience de nous même peut se définir peut se définir par la façon que nous avons d'appréhender de façon subjective notre propre existence. Le terme principal est ici énoncé : “la subjectivité” de notre conscience nous permet-elle de connaître la véritable nature de notre être. Il semble difficile voire impossible se connaître de façon objective en s'appuyant sur la vue subjective qu'est notre conscience. On peut même se demander si la conscience que nous avons de nous même n'est pas juste le reflet de ce que nous voulons être. Dans ce cas la véritable nature de notre être résiderait presque plus dans le regard que les autres portent sur nous plutôt que dans ce que nous pensons de nous. Pour illustrer cet état de fait; on peut se tourner vers le cas extrême du fou qui se prend pour Napoléon. La conscience de lui même qu'il a d'être Napoléon est indubitablement erroné contrairement aux opinions de ses congénères qui peuvent dire de façon objective et sans le moindre risque d'erreur que cette personne n'est pas Napoléon Bonaparte.  Notre conscience en plus de pouvoir être fausse est indéniablement lacunaire. La preuve réside tout bonnement dans le fait que si nous savons être conscient c'est qu'a certains moment une perte de conscience signale sa présence. Par exemple le sommeil ou le coma nous font comprendre à notre réveil que nous étions jusqu'alors inconscient et par définition que nous sommes à partir de ce moment conscient. Ainsi il est établi que des pans entiers de notre vie échappe à notre conscience et par là même des pans entiers de notre nature puisque dans ces moments où la conscience n'est plus là nous ne cessons pourtant pas d'être. Si on prend l'exemple basique du sommeil, on peut établir que notre conscience n'est pas du moment où l'on s'endort jusqu'à ce que l'on se réveille pourtant notre cerveau continue de fonctionner durant ce laps de temps et des parties de notre être se dévoile à travers des rêves qui semble pourtant inexplicable par la conscience.  La théorie Freudienne qui met en avant l'inconscient illustre bien le manque de connaissance que peut nous apporter la conscience que nous avons de nous même. Tous les souvenirs que la conscience ne peut et ne veut pas supporter sont refoulés mais ne disparaissent pas de notre être, ils sont juste enfouis à un endroit que la conscience ne peut atteindre. Cependant ils continuent d'influencer la personne que nous sommes en remontant à certains moment qui favorisent leurs apparitions. Si chez certaines personnes l'influence de ce subconscient n'est pas frappant, chez d'autre on peut voir qu'il développe une névrose. Le cas des hystériques est le plus connu de tous , en effet ces femmes ne subissant pourtant ni douleur physique ni douleur morale sont sujettes à des crises de nerf qui ne peuvent s'expliquer que par l'existence d'un inconscient qui les torture.    La conscience de nous même est donc par définition subjective, incomplète et peut même s'avérer fausse. A partir de là il semble difficile de dire que la conscience de ce que nous avons d'être est équivalente à ce que nous sommes. Par certains aspects la façon dont les autres nous voient est plus juste que ce nous croyons être. Cependant le problème est facilement identifiable, comment avoir connaissance de soi autrement que par avoir conscience de soi ? Notre conscience n'est-elle pas notre seule façon d'appréhender ce que nous sommes et ne nous détermine-t-elle pas à être ce que nous sommes ?    Toute notre connaissance de nous même, c'est à dire la façon dont nous nous jugeons, dont nous nous apprécions est définie par la conscience que nous avons de nous même. De même, on a conscience de chaque émotion et de chaque sensation que l'on ressent. Dans le cas contraire est-ce que l'on pourrait vraiment dire que l'on ressent ces émotions ? S'il fait froid et que je n'ai pas conscience d'être en train de ressentir cette sensation, est-ce que j'ai vraiment froid? Ces sensations sont donc obligés de “passer” par notre conscience pour devenir réalité pour notre être. Ainsi si l'on se trouve dans un état d'alcoolémie avancé, on ne ressent plus certaines émotions comme la douleur ou certaines sensations comme la peur. Dès lors celles-ci ne peuvent affecter notre être puisque nous n'avons pas conscience de les ressentir.  Lorsque  Descartes écrit “Je pense donc je suis”, il souligne un aspect important de la nature humaine. C'est notre conscience d'être qui fait ce que nous sommes. Sans sa conscience d'être l'homme n'est qu'une entité soumise à des instincts et des lois physiques Pour illustrer cela on peut citer Friedrich Hegel “Ce qui élève l'homme par rapport à l'animal, c'est la conscience qu'il a d'être un animal... Du fait qu'il sait qu'il est un animal, il cesse de l'être. “ . Ainsi c'est la conscience d'être ce qu'il est qui fait de l'homme ce qu'il est.

 Il est évident notre nature forge notre conscience mais l'inverse est également vrai. La conscience qu'on a d'être ce que l'on est nous amène à l'être véritablement. En réalité notre conscience interagit tant avec notre nature profonde que l'on peut légitimement se dire qu'au final les deux forment une identité unique. On peut voir une mise en pratique de ceci dans certains entrainements militaires, si on met dans le tête de l'individu qu'il n'est qu'un outil de guerre et qu'il ne doit pas avoir de remord à tuer l'ennemi ,celui-ci se comportera comme tel et n'aura aucun remord ni aucun doute au combat. L'être (au sens d'existence quotidienne, comme on dit) ne détermine pas la conscience, c'est la conscience - qui détermine l'être.   [Marina Tsvetaeva]    Notre conscience est donc une part de nous même. Sans conscience nous ne pourrions véritablement être, aussi il paraît difficile de distinguer ce que l'on est de ce que l'on a conscience d'être tant ces deux notions sont imbriqués. La conscience de ce que l'on est influe tellement sur ce que l'on est qu'on pourrait presque se demander si les deux ne se correspondent pas en fait.

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