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Dissertation gratuite: Toute Prise De Conscience Est-Elle Libératrice ?

Publié le 21/07/2010

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conscience

Brève analyse des termes :    - "toute" : on sous-entend que la prise de conscience serait en général libératrice; on est donc invité ici à se demander si elle l'est vraiment, l'exercice de pensée consistera donc à interroger d'abord les raisons du statut positif de la prise de conscience par rapport à la liberté, avant de remettre en question, peut-être, ou en tout cas de mesurer, la positivité de la prise de conscience    - "prise de conscience" : il ne s'agit pas de la conscience en général, mais de la prise de conscience; ceci dit, on sait que la conscience dans le sens positif du terme consiste à avoir du recul, à faire retour sur soi et ses acquis, elle est donc réflexion (c'est ce qu'on appelle la conscience réfléchie); cette notion de conscience réfléchie, qu'il faudra donc bien prendre le soin de définir dans le devoir, est donc, on le voit, du côté de la liberté car elle est non adhérence à soi, au réel, au naturel, etc. Elle consiste en général à se libérer, s'extraire, etc., elle est opposée au domaine du spontané, de l'instinct; elle est un mouvement de libération.... mais paradoxalement, la prise de conscience, si elle est libération, ou en tout cas une forme de liberté, est-elle vraiment toujours libératrice ? se libérer de certaines chaînes, cela ne peut-il pas mener à s'en créer d'autres ? n'y a-t-il pas par conséquent une prise de conscience qui est aliénatrice, dangereuse pour notre liberté ?    - "libératrice" : il faut continuer l'interrogation qui précède en se demandant : "libératrice", mais par rapport à quoi ? il y a la libération des instincts, du naturel, et donc l'accès à l'humanité qu'elle permet, soit; mais si cet accès à l'humanité était ce qui nous aliène ? ou en tout cas ce qui nous rend incapables d'agir, de vivre, d'aimer l'existence ? car force est de reconnaître que la prise de conscience va aussi avec le doute, or le doute permanent est dangereux !; on peut aussi reconnaître, avec Pascal, ou bien même avec Sartre, que la conscience est angoissante (cf. Sartre et la mauvaise foi, cours conscience-homme et cours inconscient sur mon site), elle nous renvoie à ce fardeau lourd à porter qu'est justement la liberté pour Sartre, ou bien tout simplement à notre condition misérable chez Pascal ("l'homme est un roseau pensant"....)    Problématisation, fil directeur de l'interrogation (attention, je précise bien qu'il ne s'agit que d'une piste possible ; ce qui est important c'est de recourir à des concepts, comme la notion de conscience réfléchie, conscience immédiate; à la notion de liberté comme opposée à la nature, etc. ) : On se demandera donc si la prise de conscience, ie, la conscience réfléchie, qui en soi est quasi synonyme de liberté, si par liberté on entend en général l'affranchissement par rapport au naturel, à l'immédiat, etc., est toujours libératrice; n'est-elle pas paradoxalement créatrice de nouvelles chaînes ? se libérer du naturel, du spontané, de l'immédiat, c'est libérateur et créateur d'humanité, mais n'est-ce pas parfois aliénant de ne plus pouvoir exister de manière spontanée ? -c'est ici au fond s'interroger sur les vertus ou non de la réflexion philosophique : à force de trop prendre conscience n'accède-t-on pas à la folie ?    Plan possible :    I- La prise de conscience est libératrice car qui dit prendre conscience dit liberté ! (Analyse générale des grands concepts)    On analysera ici la notion de conscience de manière conceptuelle, en la rendant quasi synonyme de liberté.    Je vous conseille de partir de l'analyse conceptuelle de la conscience. On précisera que la conscience comporte plusieurs niveaux, mais que si vraiment on veut prendre le mot au pied de la lettre, cf. étymologie "cum-scientia", "accompagné de savoir", la conscience dans son sens le plus fort signifie PRENDRE CONSCIENCE. On n'est pas conscient, on le devient.    On peut alors amorcer un rapprochement avec la notion de liberté, et même plus précisément, de libération. La liberté s'oppose à la nature, elle signifie se distinguer, s'affranchir, du naturel, du spontané, de l'immédiat. Elle consiste donc à SE libérer de tout ce qui nous empêche d'être des hommes.    Les deux notions, libération, prise de conscience, sont donc quasi synonymes puisqu'elles renvoient à la capacité qu'a l'homme de faire retour sur lui-même. Cf. réflexion, retour critique, se rendre compte que, tout cela est du côté de l'effort.    Auteurs dont vous pouvez parler :    - Socrate et le "penser par soi-même"    - Descartes et le cogito    - Sartre et la liberté dans L'existentialisme est un humanisme    - la cure psychanalytique de Freud : prendre conscience c'est ici prendre conscience de la force déterminante de notre passé, de notre enfance, de la société...    Préciser que devenir conscient, prendre conscience, c'est libérateur du naturel en nous, et accès à l'humanité.    II- Mais toute prise de conscience est-elle vraiment libératrice ? Ne risque-t-on pas de se créer de nouvelles chaînes ?    Le risque c'est qu'on est tellement distinct de tout spontané, du naturel, etc., qu'on ne vit plus on qu'on ne supporte plus de vivre ! Ici, on peut lier activité de penser, et bonheur, notion au programme.    - on peut ainsi parler du scepticisme souvent occasionné par une pratique trop courante de la philosophie : un scepticisme exagéré peut conduire à la folie, à l'inaction    - cf. Descartes et son doute hyperbolique dans les Méditations Métaphysiques : il précise bien qu'il ne faut s'y adonner qu'une fois avoir profité de la vie !    - prendre conscience de notre grandeur, grandeur due à notre conscience, n'est-ce pas aussi accéder à la misère, cf. Pascal et son thème du roseau pensant ?    - cf. également Sartre et le thème de l'angoisse procurée par la prise de conscience de notre liberté, et son analyse célèbre de la mauvaise foi    Bref, la prise de conscience peut devenir, plutôt que libératrice, paralysante. C'est l'angoisse existentielle à laquelle on est renvoyé alors, qui nous ankylose. On peut aussi préciser que la prise de conscience est accès à un savoir : celui selon lequel, pour prendre l'exemple de l'inconscient, nous sommes déterminés... mais savoir est-ce dominer, maîtriser ? savoir que je suis déterminé, n'est-ce pas une certaine prison ?    III- (Remise en question de la deuxième partie, pour accepter quand même, comme en I, le caractère positif de la prise de conscience)    La prise de conscience est tout de même bénéfique car elle peut nous donner les moyens de nous libérer de nos nouvelles chaînes. Elle est invitation à changer, à assumer, à l'effort (sur soi-même).    - cf. Sartre et la liberté : savoir que nous sommes libres, que nous ne sommes pas des choses, des "en soi" (pour reprendre son vocabulaire) c'est pouvoir transformer n'importe quel événement selon le sens que nous VOULONS donner à notre vie (ainsi la maladie n'est un fardeau que si nous la voulons telle, etc.); cf. encore une fois, par conséquent, le thème de la "mauvaise foi", mais cette fois, non dans un sens négatif (quelle liberté étouffante et angoissante, cf II) mais positif (nous pouvons être ce que nous voulons être, nous avons le choix et la conscience est ce choix lui-même)    - si vous ne connaissez pas Sartre vous pouviez parler du stoïcisme ou de l'épicurisme, bref, des sagesses de l'antiquité, qui sont une incitation à la prise de conscience, pour se libérer, pour libérer la condition humaine de ses entraves que sont la superstition, la peur de la mort, etc. ...    Bref, on répond ici à la question posée que la prise de conscience, si elle peut devenir aliénante, si elle est dangereuse, ne devient véritablement aliénante que si nous la choisissons telle; la prise de conscience est prise de conscience de cette liberté fondamentale de l'homme !!!

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« - Descartes et le cogito - Sartre et la liberté dans L'existentialisme est un humanisme - la cure psychanalytique de Freud : prendre conscience c'est ici prendre conscience de la force déterminante de notre passé, denotre enfance, de la société... Préciser que devenir conscient, prendre conscience, c'est libérateur du naturel en nous, et accès à l'humanité. II- Mais toute prise de conscience est-elle vraiment libératrice ? Ne risque-t-on pas de se créer de nouvelles chaînes? Le risque c'est qu'on est tellement distinct de tout spontané, du naturel, etc., qu'on ne vit plus on qu'on ne supporte plus de vivre !Ici, on peut lier activité de penser, et bonheur, notion au programme. - on peut ainsi parler du scepticisme souvent occasionné par une pratique trop courante de la philosophie : un scepticismeexagéré peut conduire à la folie, à l'inaction - cf.

Descartes et son doute hyperbolique dans les Méditations Métaphysiques : il précise bien qu'il ne faut s'y adonner qu'unefois avoir profité de la vie ! - prendre conscience de notre grandeur, grandeur due à notre conscience, n'est-ce pas aussi accéder à la misère, cf.

Pascal etson thème du roseau pensant ? - cf.

également Sartre et le thème de l'angoisse procurée par la prise de conscience de notre liberté, et son analyse célèbre de lamauvaise foi Bref, la prise de conscience peut devenir, plutôt que libératrice, paralysante.

C'est l'angoisse existentielle à laquelle on est renvoyéalors, qui nous ankylose.

On peut aussi préciser que la prise de conscience est accès à un savoir : celui selon lequel, pour prendrel'exemple de l'inconscient, nous sommes déterminés...

mais savoir est-ce dominer, maîtriser ? savoir que je suis déterminé, n'est-ce pas une certaine prison ? III- (Remise en question de la deuxième partie, pour accepter quand même, comme en I, le caractère positif de laprise de conscience) La prise de conscience est tout de même bénéfique car elle peut nous donner les moyens de nous libérer de nos nouvelleschaînes.

Elle est invitation à changer, à assumer, à l'effort (sur soi-même). - cf.

Sartre et la liberté : savoir que nous sommes libres, que nous ne sommes pas des choses, des "en soi" (pour reprendre sonvocabulaire) c'est pouvoir transformer n'importe quel événement selon le sens que nous VOULONS donner à notre vie (ainsi lamaladie n'est un fardeau que si nous la voulons telle, etc.); cf.

encore une fois, par conséquent, le thème de la "mauvaise foi", maiscette fois, non dans un sens négatif (quelle liberté étouffante et angoissante, cf II) mais positif (nous pouvons être ce que nousvoulons être, nous avons le choix et la conscience est ce choix lui-même) - si vous ne connaissez pas Sartre vous pouviez parler du stoïcisme ou de l'épicurisme, bref, des sagesses de l'antiquité, qui sontune incitation à la prise de conscience, pour se libérer, pour libérer la condition humaine de ses entraves que sont la superstition,la peur de la mort, etc.

... Bref, on répond ici à la question posée que la prise de conscience, si elle peut devenir aliénante, si elle est dangereuse, ne devientvéritablement aliénante que si nous la choisissons telle; la prise de conscience est prise de conscience de cette libertéfondamentale de l'homme !!!. »

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