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Qu'est-ce qu'un fait social ?

Publié le 17/02/2004

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- QU'EST-CE QU'UN FAIT SOCIAL? Suivant la nature des choses considérées nous avons diverses sortes de faits : dans la matière brute il ne se passe que des faits physiques ou chimiques ; chez les êtres vivants s'ajoutent des faits biologiques ; avec la conscience apparaissent les faits psychiques ; les faits sociaux supposent une société d'êtres conscients. A. Aspects du fait social. - Le fait social peut donc être considéré de trois points de vue : psychique, collectif et physique. Le fait social est essentiellement lié au psychisme, sans lequel il n'est pas de société possible ; aussi, « en conseillant de le traiter comme une chose», Durkheim «l'a peut-être dépouillé de ce qui en fait le plus grand intérêts ». Il n'existe, en effet, de faits sociaux que dans les groupements d'êtres doués de psychisme ; les sociétés animales et les sociétés humaines : les végétaux, bien qu'ils vivent d'ordinaire étroitement groupés (en sorte qu'a pu se constituer une phytosociologie), ne présentent rien de vraiment social. Certains de ces faits, tels que l'orgueil ou la vanité, la jalousie ou la honte, sont de nature psychique et se passent dans la conscience. Sans doute, le sociologue est porté à faire peu de cas des données de l'introspection ; il considère les phénomènes sensibles plus que les états de conscience : la pratique, plus que les sentiments religieux ; pour connaître les goûts et préférences de ceux auprès de qui il enquête, il aura plus de confiance dans l'étude des budgets familiaux que dans les déclarations qu'on pourra lui faire en se fondant sur l'observation psychologique. Néanmoins, tous ces faits n'ont de sens que.

« B.

La nature du fait social.

— Poussés par la tendance à unifier, les philosophes ont tenté de réduire à l'un d'entre eux les trois aspects que nous venons d'énumérer et d'expliquer la similitude de comportement des individus vivant dans la même société par un seul facteur.Certains, comme l'École de la science sociale (Tourville, Demolins), expliquaient les faits sociaux par des conditions objectives et en particuliergéographiques : la configuration du sol, sa nature, le climat, déterminent la production, le tempérament et les relations sociales.

Les transformationsmatérielles résultant de la civilisation — routes et moyens de transport, mécanisation et motorisation du travail — expliquent les transformationssociales : désertion des campagnes, prolétarisation générale...L'école sociologique française faisait du fait social un fait collectif extérieur et supérieur aux consciences individuelles auxquelles la consciencecollective imposait ses volontés et ses sentiments.

Dans un sens analogue, le P .

Teilhard de Chardin parle d'une noosphère qui agirait avec ensemble :« Ici (chez l'individu), un cerveau élémentaire formé de noyaux nerveux; là, un cerveau de cerveaux».A l'opposé, une conception individualiste : sans nier la part capitale de l'action de la collectivité dans les faits sociaux, on considère ceux-ci commedes faits de psychologie individuelle.

Le fait social s'explique d'abord par la conscience de ce que font les autres et d'où résulte, presqueautomatiquement, l'imitation qui généralise les comportements (Tarde).

Il s'explique aussi par le sentiments de la conscience qu'ont les autres de ceque nous faisons ou sentons : notre attitude change dès que nous avons un témoin et, une fois habitués à la vie de société, nous continuons, mêmedans la solitude absolue, à subir son influence.Il ne nous semble pas possible de réduire à l'unité les éléments du fait social qui est essentiellement extérieur et inscrit dans des données matérielles,dépendant d'une situation de la collectivité et commandé par des états de conscience individuels. C.

Définition.

— Nous pouvons donc définir le fait social : celui qui résulte de la vie en société et affecte la conformation de la société. Le fait social résulte de la vie en société sans laquelle il n'existerait pas : un solitaire définitivement coupé de toute relation humaine n'aurait nilangage, ni monnaie ; n'ayant pas à se justifier devant les autres, il ne s'élèverait pas jusqu'au niveau de la pensée logique ou en perdrait l'habitude.Dans un certain sens, un fait unique en son genre, s'il résulte de la vie en société, peut être considéré comme un fait social.

Mais, par ce terme, ondésigne ordinairement un fait d'une généralité telle que la constitution ou l'aspect de la société en est modifié.

Qu'un artisan soit amené par lesconditions économiques — et donc sociales — à fermer son atelier pour aller travailler à l'usine ne sera pas considéré comme un fait social ; mais, si ladisparition de l'artisanat est générale, on parlera du fait social de la prolétarisation des travailleurs. Conclusion.

— Le fait social ne doit donc pas être considéré comme une chose irréductible à toute autre : il résulte de l'interaction de conditions matérielles, d'états psychiques et de consciences individuelles.

C es données complexes, chaque savant les considère de son point de vue, et ce pointde vue constitue son objet propre.

On ne peut donc pas reprocher à la sociologie, comme on l'a fait pendant longtemps, de ne pas avoir d'objet ; elle apour objet les faits sociaux, c'est-à-dire tout ce qui, dans la réalité, résulte de la vie en société et retentit sur la société. Introduction.

— Depuis qu'a été fixée la méthode expérimentale, la science s'est progressivement étendue du monde physique à des domaines nouveaux et plus récemment aux faits sociaux.

Mais qu'entend-on par fait social ? I.

— QU'EST-CE QU'UN FAIT ? Ainsi que le mot lui-même l'indique, le fait est ce qui a été « fait » (« factum »).

Un fait est donc réel, ou du moins le fut.

Le fait s'oppose à l'imaginaire, à cequ'on conçoit ou espère.

Il s'oppose aussi au droit, c'est-à-dire à ce qui est conçu comme devant être ou comme légitime.

Mais, dans leur ordre,l'imaginaire et le droit sont aussi des faits : les obsessions du malade imaginaire ont la même réalité que sa température ; les lois et les exigences moralesd'une société donnée exercent une pression qui empêche de les tenir pour irréelles.L'extension de ce mot varie suivant le contexte : parfois, il désigne un cas individuel comme l'assassinat du Président Kennedy, quoique un fait uniquelocalisé dans l'espace et dans le temps soit plutôt dénommé « événement » ; plus souvent, le mot « fait » est pris dans son acception générale, commelorsqu'on parle du fait de l'attraction, de la désertion des campagnes ou de l'assassinat politique. II.

— QU'EST-CE QU'UN FAIT SOCIAL? Suivant la nature des choses considérées nous avons diverses sortes de faits : dans la matière brute il ne se passe que des faits physiques ou chimiques ;chez les êtres vivants s'ajoutent des faits biologiques ; avec la conscience apparaissent les faits psychiques ; les faits sociaux supposent une sociétéd'êtres conscients. A.

Aspects du fait social.

— Le fait social peut donc être considéré de trois points de vue : psychique, collectif et physique. Le fait social est essentiellement lié au psychisme, sans lequel il n'est pas de société possible ; aussi, « en conseillant de le traiter comme une chose»,Durkheim «l'a peut-être dépouillé de ce qui en fait le plus grand intérêts ».

Il n'existe, en effet, de faits sociaux que dans les groupements d'êtres doués depsychisme ; les sociétés animales et les sociétés humaines : les végétaux, bien qu'ils vivent d'ordinaire étroitement groupés (en sorte qu'a pu se constituerune phytosociologie), ne présentent rien de vraiment social.Certains de ces faits, tels que l'orgueil ou la vanité, la jalousie ou la honte, sont de nature psychique et se passent dans la conscience.

Sans doute, lesociologue est porté à faire peu de cas des données de l'introspection ; il considère les phénomènes sensibles plus que les états de conscience : lapratique, plus que les sentiments religieux ; pour connaître les goûts et préférences de ceux auprès de qui il enquête, il aura plus de confiance dans l'étudedes budgets familiaux que dans les déclarations qu'on pourra lui faire en se fondant sur l'observation psychologique.

Néanmoins, tous ces faits n'ont desens que.

par les idées et les sentiments qui les inspirent : ils ne peuvent être compris que par une interprétation psychologique.Cependant, le fait social tel que nous l'avons défini déborde la psychologie individuelle : il relève aussi du psychisme collectif.

Par suite de l'influence del'éducation, de l'opinion, de l'exemple, par suite du souci du jugement des autres, les idées, les sentiments et surtout le comportement de l'homme vivant ensociété, diffèrent profondément des idées, des sentiments et du comportement de l'isolé.

Les relations entre les consciences aboutissent à la formationd'une conscience nouvelle qui doit être étudiée pour elle-même.Enfin, le fait social dont parlent les sociologues est, essentiellement et en tant que tel, extérieur et perceptible aux sens.

Il n'est pas confiné dans lesconsciences, mais s'observe dans le monde physique ou objectif : dans des objets matériels, comme des maisons ou des costumes ; dans des actionsextérieures ou des gestes, comme les procédés de culture ou les signes de politesse ; dans les produits de la pensée, comme les ouvrages littéraires ou lesoeuvres d'art.. »

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