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FREUD: Création artistique et libido

Publié le 08/04/2005

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freud
Il existe notamment un chemin de retour qui conduit de la fantaisie à la réalité : c'est l'art. L'artiste est en même temps un introverti qui frise la névrose. Animé d'impulsions et de tendances extrêmement fortes, il voudrait conquérir honneurs, puissance, richesses, gloire et amour des femmes. Mais les moyens lui manquent de se procurer ces satisfactions. C'est pourquoi, comme tout homme insatisfait, il se détourne de la réalité et concentre tout son intérêt, et aussi sa libido, sur les désirs créés par sa vie imaginative, ce qui peut le conduire facilement à la névrose... Et voici comment l'artiste retrouve le chemin de la réalité. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il n'est pas le seul à vivre d'une vie imaginative. Le domaine intermédiaire de la fantaisie jouit de la faveur générale de l'humanité, et tous ceux qui sont privés de quelque chose y viennent chercher compensation et consolation. Mais les profanes ne retirent des sources de la fantaisie qu'un plaisir limité. Le caractère implacable de leurs refoulements les oblige à se contenter des rares rêves éveillés dont il faut encore qu'ils se rendent conscients. Mais le véritable artiste peut davantage. Il sait d'abord donner à ses rêves éveillés une forme telle qu'ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuter les étrangers, et deviennent une source de jouissance pour les autres. Il sait également les embellir de façon à dissimuler complètement leur origine suspecte. FREUD
freud

« ü Intérêt philosophique : Peut-on expliquer la création artistique à partir des processus inconscients du refoulement ou bien est-elle rigoureusement irréductible à une satisfaction imaginaire de désirs inconscients?Explication freudienne consiste à expliquer le supérieur par l'inférieur.

Or, sacralisation de l'art.

Faut-il dès lorsdésacraliser l'art? ü Structure du texte : Ø "Il existe ...

névrose " => // artiste et névrosé qui tous 2 se détournent de la réalité. Ø " Et voici ...

suspecte " => retour au réel de l'artiste. Etude ordonnée: [ Première partie] Rôle " programmatique " de la 1ière phrase, annonçant le développement qui va suivre.

Passage de l'imaginaire au réel, de la fantaisie à ce qui est actuel où l'artiste retrouve les autres hommes.

Freud définit l'artiste, le créateur del'oeuvre d'art, à partir des processus pathologiques et névropathiques qu'il expérimente: c'est un introverti, cad unsujet se repliant dans son monde intérieur et y cherchant satisfaction.

Attentif non au monde, mais à soi.Détachant sa " libido " de la réalité extérieure, l'artiste est au bord de la névrose, cad une affection mentale, sans base anatomique connue dont les symptômes expriment symboliquement un conflit trouvant ses racines dansl'histoire infantile du sujet.

Créateur, animé de tendances impérieuses spontanées et irréfléchies extrêmementfortes.

Artiste, siège d'instincts et de besoins vigoureux, intenses et abondants.

Dimension sociale de l'objet de cesdésirs.

Point l'idéal, point la Déesse de la beauté que l'artiste veut conquérir, mais plutôt les honneurs, l'éclat, ladistinction sociale.

Il veut non point les femmes, mais l'amour des femmes, cad leur attachement à sa personne.

Ceque désire l'artiste, ce sont les signes du prestige, le pouvoir, l'argent, les honneurs et la considération.

Etre fragilecherchant les manifestations d'une puissance qui cicatriseraient et panseraient sa vulnérabilité, sa complexionfragile. "Mais ": difficultés auxquelles se heurtent l'artiste.

Opposition: fond irrationnel et quasi biologique, très puissant et réalisations sociales déficientes. Freud parle non pas de volontés mais d'inclinations puissantes.

Ce qui compte, ce sont les volontés et non point les tendances pour réaliser ses vues.

Artiste manque de moyens, cad de médiationspour objectiver ses projets ( moyen est organe de la volonté).

N'obtenant pas ce qu'il souhaite sans le vouloir,l'artiste détache sa libido, énergies de ses pulsions sexuelles, du monde extérieur qui ne correspond pas à sesvoeux.

Insatisfaction.

Il réinvestit tout cette énergie sexuelle dans la sphère des désirs, des tendances vers un buten tant qu'ils opèrent dans le domaine de la représentation de l'esprit, dans celui de l'irréel.

Déçu par le réel, c'estdans l'imaginaire que l'artiste va se replier.

Repliement peut conduire à la maladie mentale.

Image assez négative del'artiste, c'est un faible, un velléitaire, sujet aux conflits névrotiques et aux introversions pathologiques. [ Seconde partie] Si la plupart des hommes n'obtiennent qu'une maigre compensation et des satisfactions très limitées au sein de cetimaginaire.

L'artiste y retrouve les autres hommes et le monde. Passage d'un plaisir limité à une oeuvre réelle que nous donne à voir cette phrase, en un raccourci.

Itinéraire quiconduira le créateur de la Beauté vers ce qui existe objectivement et indépendamment de lui, loin de la puresubjectivité de ses chimères. "vie imaginaire " sous le signe de l'irréel, comme ensemble de représentations fictives et non point effectives n'est pas le lot du seul artiste.

" domaine intermédiaire de la fantaisie ", ensemble des chimères non-organisées, sans aucune obéissance à des règles formelles.

Fantaisie: " phantasia ", apparaître.

Fantaisie, une apparition et une représentation imaginaires où ne se réalisent encore ni l'explosion créatrice de l'art, ni son contrôle rationnel (sesrègles).

Travail imaginatif, non soumis à des règles formelles avec ce qu'il peut comporter de passager, de singulier,de limité: homme pauvre peut s'abandonner à ce domaine intermédiaire de la " fantaisie " et se voir ainsi logé en des châteaux.

Usage borné et limité de cette imagination, de sa " fantaisie ".

Homme cherche une compensation, un avantage contrebalançant, équilibrant, corrigeant ce qui n'est pas apporté dans les faits et une consolation, cad unsoulagement aux souffrances, un allégement. "Mais ": profanes (étrangers à l'art et à la création artistique), pas initiés aux règles formelles permettant de transmuter en sacré l'irréel limité.

Ils ne peuvent mettre fin aux tensions désagréables du réel qu'en retirant un étatrestreint et fini des " sources de la fantaisie ".

Caractère inéluctable, fatal et pitoyable de l'imaginaire névrotique, soumis au refoulement. Scénarios imaginés à l'état de veille sont pauvres et opaques.

Ils reposent à la fois sur les frustrations actuelles etsur les impressions laissées par les événements infantiles. Limité, borné, voué à l'impuissance et à la pauvreté, à l'opacité de formations issues du refoulement et de l'enfance:tel est l'imaginaire du profane.

A cette limitation s'oppose la fécondité de l'artiste. Profane ne s'évade pas d'une sphère bornée.

Créateur authentique de Beauté accède à une double possibilité qui lui. »

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