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Est-ce que les hommes se haïssent de nature ?

Publié le 01/02/2004

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Cette succession historique (supposée) a son équivalent à l'intérieur de l'homme. Il y a en lui ce qui est de l'ordre de la nature (inné) et ce qui a sa source dans la société (l'acquis). Rousseau estime que ce qui est de l'ordre du sentiment (la pitié) est déjà là, en l'homme, au niveau de l'homme naturel, et donc premier (et par là même antérieur) à la raison qui, elle, est seconde (et par là même postérieure), de l'ordre de l'homme civilisé.Ainsi, Rousseau, au niveau de l'homme « naturel », distingue-t-il un sentiment égoïste (« l'amour de soi ») et un sentiment altruiste (« la pitié »). Il les comprend comme antagonistes, et s'équilibrant l'un l'autre (« la pitié [...] modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même »).Sans que Rousseau soit très explicite sur ce point, on peut imaginer que l'amour de soi conduit l'homme au repli et l'éloigne de ses semblables (à moins que l'amour de soi ne le conduise à vouloir imposer sa volonté par la force). Au contraire, la pitié nous ouvre vers autrui et conduit à nous rapprocher des autres hommes, nos semblables, nos frères. Chacun, éprouvant de la pitié pour l'autre, est enclin à le protéger et à lui porter secours. Ainsi, la pitié concourt-elle « à la conservation mutuelle de l'espèce ».2) Aussi Rousseau se livre-t-il à une célébration de la pitié, en décrivant ses différentes fonctions.

« - La psychanalyse nous enseigne que le petit enfant veut assouvir tous sesdésirs même aux dépens des autres.

Freud plus tard voit dans tout homme un penchant à l'agression.

"le prochainn'est pas seulement une aide[...] mais aussi une tentation, celle de satisfairesur lui son agression, d'exploiter sans dédommagement sa force de travail[...],de s'approprier ce qu'il possède, de l'humilier, de lui causer des douleurs, de lemartyriser et de le tuer."( Malaise dans la civilisation) "L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour,dont on dit qu'il se défend quand on l'attaque, mais un être, aucontraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives unebonne somme d'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'estpas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi unobjet de tentation.

L'homme est, en effet, tenté de satisfaire sonbesoin d'agression aux dépens de son prochain, d'exploiter son travailsans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans sonconsentement, de s'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infligerdes souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus : quiaurait le courage, en face de tousles enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contrecet adage ?Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous- mêmes et dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui, constitue le principal facteur deperturbation dans nos rapports avec notre prochain.

C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.Par suite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les uns contre les autres, la société civiliséeest constamment menacée de ruine."Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929), P.U.F. Ces lignes, extraites de Malaise dans la civilisation, tentent de répondre aux questions suivantes : quelle est lasource de la violence que l'homme, dans sa vie ordinaire comme dans son histoire, n'a cessé de manifester ? Cetteviolence lui est-elle naturelle ou provient-elle de causes purement culturelles, clairement identifiables et contraires àsa nature ?Ce questionnement doit être replacé dans son contexte.

Freud affirme avoir été frappé par le déchaînement deviolence qui s'est produit, au niveau mondial, pendant la guerre de 1914-1918, et c'est le choc que causa en luil'ampleur de cette guerre qui l'amena à s'interroger sur la source de l'agressivité humaine.

La thèse qu'il défend icicherche à dénoncer un mythe, celui de l'homme naturellement bon, de ce prétendu « être débonnaire, au coeurassoiffé d'amour », idée que répandit en particulier Rousseau au XVIII siècle.Pour Freud, la violence est une donnée naturelle et «première», active et non réactive, une conduite qui puise sasource dans les instincts de l'homme.

C'est pourquoi elle peut être rangée au rang de ses besoins, comme l'attestel'expression « besoin d'agression ».

Quelles preuves peut-on donner de cela ? Il suffit de constater ce que nousenseignent les crimes entre individus, comme ceux commis entre les peuples.Le « prochain », c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'est pas seulement celui dont l'entraideet la coopération permettent, grâce à la division du travail, l'émergence d'une société complexe et organiséesuscitant l'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée.

La philosophie a trop insisté sur la valeur d'« auxiliaire »,c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pour tous les autres.

Elle a trop insisté aussi sur le fait que leshommes et les femmes, comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproduction de l'espèce.En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet de tentation, une cible sur laquelle jevais être tenté de « défouler » mes pulsions agressives.

C'est donc bien autrui qui me permettra d'avoir cette formede jouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et ce besoin particulier, Freud l'a nommé «besoin d'agression».C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes : «l'homme est, en effet, tenté desatisfaire son besoin d'agression aux dépens de son prochain».

De cet enseignement, la sagesse antique a mêmetiré un proverbe que le philosophe anglais Thomas Hobbes rappela au XVII siècle dans son ouvrage Du citoyen : «Homo homini lupus » (l'homme est un loup pour l'homme).

- De plus, la loi de la vie humaine, c'est le conflit, c'est l'asservissement de la conscience d'autrui.

Hegel affirme quetoute conscience poursuit la mort d'autrui.

"Chacun tend à la mort de l'autre."- En effet, je hais l'autre parce qu'il me met en danger, qu'il menace mon bonheur et ma liberté.

Comme le ditl'adage, l'homme est un loup pour l'homme.

C'est cette insécurité qui mène à la haine des autres.

Ainsi, c'est parceque les immigrés sont souvent perçus et présentés comme une menace( dans les emplois, la sécurité,...) pour lepays qui accueille qu'une haine se développe à leur égard.Gusdorf dans la vertu de la force montre ainsi que la haine envers autrui naît lorsque ce dernier fait obstacle pour lasatisfaction de mon désir.

L'envie me vient alors de le détruire. L'amour existe dans l'homme par nature Pourtant, on ne peut pas dire que la haine soit la seule nature de l'homme.

A sa naissance, l'enfant est lié à la mère. »

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