Devoir de Philosophie

Indochine, guerre d'

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Indochine, guerre d', guerre qui se déroula de 1946 à 1954 sur le territoire du Viêt Nam, au terme de laquelle la France, souveraine en Indochine, accorda à celle-ci son indépendance.

Constituée officiellement sous la souveraineté française en 1905, l’Indochine regroupait la colonie de Cochinchine autour du delta du Mékong et quatre protectorats : l’Annam au centre, le Tonkin au nord, le Cambodge et le Laos.

2   LES ORIGINES DU CONFLIT

La Seconde Guerre mondiale permit aux nationalistes vietnamiens d’affirmer leur influence. Isolée de la métropole, l’Indochine fut placée sous occupation japonaise. Si certains éléments nationalistes conservateurs réunis autour de la Ligue pour la libération du Viêt Nam (Viêt-nam Phuc Quôc Dông Minh), dirigée par Trân Van An, se rallièrent aux Japonais pour libérer l’Asie des Européens et des Américains, la majorité des nationalistes se dressa contre eux. Ce fut le cas de la Ligue pour l’indépendance du Viêt Nam, ou Viêt-minh, fondée en mai 1941 par d’anciens dirigeants du PCI (Parti communiste indochinois), comme Hố Chí Minh, dans une petite ville de la Chine du Sud. Les objectifs du Viêt-minh étaient clairs : il s’agissait à la fois de lutter contre les Japonais et les Français afin de libérer le Viêt Nam et d’y établir une république démocratique.

Après la défaite japonaise, Hố Chí Minh déclencha, le 13 août 1945, l’insurrection générale qui conduisit à l’abdication de l’empereur Bao Dai, le 25 août. Le 2 septembre, il proclama à Hanoï l’indépendance du Viêt Nam et la naissance d’une République démocratique du Viêt Nam (RDVN).

Placés devant le fait accompli, les Français hésitaient sur l’attitude à adopter lorsque le général de Gaulle se déclara partisan de la restauration de la souveraineté française dans le cadre d’une Fédération indochinoise. Au Nord, où les Chinois étaient peu disposés à céder la place aux Français et intriguaient avec les nationalistes, des éléments modérés, tant du côté français que du côté du Viêt-minh, se prononcèrent en faveur de négociations.

Le 6 mars 1946 fut signée une convention qui reconnaissait le Viêt Nam comme « un État libre avec son gouvernement, son Parlement et ses finances, faisant partie de la Fédération indochinoise et de l’Union française « ainsi que l’unification des Trois Ky (Bac ky, le Tonkin ; Trung ky, l’Annam ; Nam ky, la Cochinchine), c’est-à-dire l’ensemble viêtnamien, soumise toutefois à un référendum, en contrepartie, elle imposait l’installation de troupes françaises à Hanoï. Dans un contexte de résurgence du groupe de pression colonialiste en France, celle-ci voulut conserver la Cochinchine sous sa souveraineté. Au lieu d’organiser le référendum prévu en Cochinchine au sujet de son entrée dans le Viêt Nam, l’amiral Thierry d’Argenlieu fit proclamer la république en juin 1946, empêchant ainsi la réalisation de l’unité du Viêt Nam souhaitée par Hố Chí Minh. Celui-ci se rendit à la conférence de Fontainebleau (6 juillet-25 août 1945) pour tenter de trouver un arrangement, qui se révéla impossible.

3   LE DÉBUT DE LA GUERRE EN INDOCHINE

Deux événements marquèrent le début de la guerre. Le 23 novembre 1946, les Français bombardèrent le port d’Haiphong, situé au nord du pays, et le 19 décembre, les milices du général Giáp attaquèrent les quartiers européens d’Hanoï.

Hố Chí Minh appela alors le peuple vietnamien à la guerre.

Celle-ci opposa désormais un corps expéditionnaire bien équipé à l’armée populaire vietnamienne, moins armée mais soutenue par la population et qui parvint à imposer sa stratégie par la guérilla.

4   L’ENLISEMENT DE LA GUERRE

Dans un contexte d’instabilité politique en France, cette guerre impopulaire, car lointaine et stigmatisée dans l’opinion par le scandale de la spéculation sur les piastres, s’enlisa. Pour tenter d’affaiblir politiquement Hố Chí Minh, les Français cherchèrent un autre interlocuteur en la personne de Bao Dai, exilé à Hong Kong. Par les accords de la baie d’Along (5 juin 1948), la France accorda ce qu’elle avait refusé à Hố Chí Minh : l’indépendance d’un État viêtnamien réuni associé à l’Union française.

Cette tentative se solda par un échec.

5   INTERNATIONALISATION ET RÈGLEMENT DU CONFLIT

À partir de 1949, avec l’intensification de la guerre froide, la guerre d’Indochine prit une dimension internationale. Les communistes chinois, qui venaient de l’emporter en Chine (21 septembre 1949), apportèrent leur soutien militaire au Viêt-minh, tandis que la France, sous l’impulsion du général de Lattre de Tassigny, fit appel à l’aide américaine.

Submergées par l’offensive de Võ Nguyen Giáp entreprise en octobre 1952 au Tonkin, en Annam et au Laos, où il pénétra en avril 1953, les troupes françaises placèrent leurs derniers espoirs dans le plan de leur nouveau chef : le général Navarre. Celui-ci prévoyait de concentrer des forces françaises dans la cuvette fortifiée de Diên Biên Phu afin d’attirer l’armée du Viêt-minh dans un piège. L’attaque commença le 13 mars 1954, et, le 7 mai, les 15 000 Français capitulèrent.

La France avait fini par accepter le principe d’une conférence à Genève au début de l’année 1954. La nouvelle du désastre de Diên Biên Phu accéléra les discussions en cours. Le nouveau président du Conseil en France, Pierre Mendès France, partisan de la négociation dans un contexte politique difficile, puisque s’amorçait la guerre d’Algérie, s’engagea à régler au plus vite l’affaire d’Indochine et se rendit à Genève.

Les 20 et 21 juillet 1954 étaient signés les accords de Genève. Ils mirent fin à la « sale guerre « et coupèrent le Viêt Nam en deux : la RDVN au nord du 17e parallèle et le régime de Bao Dai au sud.

Cependant, le problème de l’unité territoriale du Viêt Nam restait en suspens. La ligne de démarcation représentée par le 17e parallèle était considérée comme une ligne provisoire. Les élections générales, prévues en juillet 1956 pour résoudre le problème de la réunification des deux Viêt Nams, n’eurent pas lieu. En effet, le Viêt Nam du Sud qui était passé sous la présidence de Ngô Ðình Diêm en 1955 s’y refusa et reçut le soutien américain. Un nouveau conflit allait bientôt s’engager : la guerre du Viêt Nam.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles