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Le jugement est-il un acte libre ?

Publié le 19/02/2004

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B. - Ne considérons que la croyance consciente et quelque peu réfléchie. Même celle-ci n'est pas complètement soustraite à certaines influences extérieures, - extérieures, tout au moins, à l'intelligence et à la pensée réfléchie, - et, en ce sens, ne dépend pas entièrement de nous. Telles sont : 1° les influences du tempérament physique et même des habitudes; - 2° celles des groupes sociaux dont nous faisons partie et des préjugés, des opinions toutes faites qu'ils nous suggèrent ou nous imposent, sans que nous nous en rendions toujours bien compte. - 3° celles de nos sentiments et parfois de nos intérêts. Nul mieux que MALEBRANCHE n'a dénoncé cette action pernicieuse de la sensibilité qui nous fait apparaître comme vrai ce qui nous émeut et nous séduit : Qu'il y a de différence, écrit-il, entre la lumière de nos idées et l'obscurité de nos sentiments, entre connaître et sentir; et qu'il est nécessaire de s'accoutumer à la distinguer sans peine! Celui qui n'a point assez fait de réflexion sur cette différence, croyant sans cesse connaître fort clairement ce qu'il sent le plus vivement, ne peut qu'il ne s'égare dans les ténèbres de ses propres modifications. » II. Les facteurs internes et la liberté de l'adhésion. Et pourtant, si nous en croyons DESCARTES (Disc, méth., III) qui reprend là-dessus la thèse des Stoïciens, « il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées », et l'homme est toujours libre de suspendre son jugement et de révoquer en doute ce qui ne s'offre pas à lui avec l'évidence des notions claires et distinctes.

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