Devoir de Philosophie

De nombreux lecteurs trouvent de l'intérêt à la littérature personnelle. En vous appuyant sur des exemples précis, vous présenterez votre propre point de vue sur l'intérêt de cette littérature.

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Introduction ■ Les littératures subjectives sont plus ou moins nombreuses selon les époques. ■ De notre temps, elles sont très goûtées. ■ Moi présent = théorie de bien des Ecoles = Ecoles impersonnelles. ■ Moyen-terme? Ire partie : pourquoi (et comment) cette présence volontaire du Moi ? ■ Multiples nuances de la subjectivité littéraire. ■ Les Ecoles prônant la subjectivité.

■ La transfiguration par le souvenir, par l'art (lyrisme). ■ Héros créé à l'image de l'écrivain. ■ Le Moi «créateur« ^ du Moi «biographique«. ■ Le créateur veut rejoindre l'homme éternel à travers son cas propre. IIe partie : l'illusion des écrivains «impersonnels«. ■ Variations d'une Ecole littéraire à une autre. ■ Les Ecoles impersonnelles. L'intelligence positive. ■ Le roman = un rapport véridique de la vie ? ■ Utilisation de l'érudition. ■ But : la beauté pure. ■ Le sujet n'est plus le Moi, mais les hommes, donc l'Homme. ■ Finalement même but que les précédents : retrouver l'Homme. ■ L' « alchimie du Moi «. Conclusion ■ Etre totalement impersonnel est impossible. ■ Quant à la littérature personnelle, elle procure au lecteur le plaisir d'entrer en contact avec l'auteur. ■ Le roman personnel : «C'est le témoignage d'une conscience ; il rend présent le passé. « Le Clézio.

« d'ailleurs elle provoque l'anathème d'autres mouvements littéraires qui proscrivent avec force toute intrusion dessentiments personnels de l'écrivain et se font les défenseurs d'un art impersonnel. N'existe-t-il pas un moyen terme ? * * * La subjectivité en littérature laisse paraître de nettes nuances.

Au sens strict du terme, elle présente commeessentiel l'élément biographique.

L'écriture sera pour l'écrivain confession, extériorisation, consolation; tantôt c'estdirectement, en parlant de soi, avec « Cette inimitable saveur Que tu ne trouves qu'à toi-même » (Valéry : Ebauche d'un serpent), épanchement qui sera pour le créateur un véritable bonheur.

«Ce n'était pas un art, écrit Lamartine à propos desMéditations, c'était le soulagement de mon cœur.

» Quand Rousseau revit cinquante ans plus tard, en letransposant, le transformant le plus sincèrement du monde d'ailleurs, et le sublimant, l'épisode — par exemple de sonexistence aux Charmettes —, il le qualifiera du seul «.court moment de bonheur de sa vie», et, persécuté, malade,vieilli, sera au moins heureux par le souvenir — fixé et façonné par l'écriture — du moment retrouvé, revécu plustotalement et mieux qu'il ne s'était réellement écoulé.

Que ce soit dans Les Confessions de Rousseau ou LesMémoires d'outre-tombe de Chateaubriand, le Journal de Gide ou Les Mémoires d'une jeune fille rangée [et leursuite...] de Simone de Beauvoir, l'Oberman de Senancour ou les Lettres de Mme de Sévigné, chacun de ces artistesa mis délibérément de sa propre vie dans sa création.

La poésie lyrique particulièrement devient fréquemment échode tout ce qui est arrivé à l'auteur bien que cet écho soit plus ou moins transposé, tandis que Mémoires etConfessions pensent être une transcription directe.

Si sincère que soit la confidence lyrique, l'art élégiaque lamarque de pathétique.

Ce sont Les Nuits de Musset, les Contemplations, définies par Hugo lui-même comme les«mémoires d'une âme», La Chanson du Mal-Aimé d'Apollinaire, tous les textes d'Aragon chantant la gloire de cetteEisa qui l'«a pris par la main comme un amant heureux » (Le Roman inachevé). Mais le Moi est aussi présent dans bien des œuvres, même lorsque l'écrivain n'est plus directement en scène.

Car ilcrée son héros à son image et ceci volontairement.

Tels sont Saint-Preux de La Nouvelle Héloïse (Rousseau), René(Chateaubriand), le Fortunio du Chandelier de Musset, Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier.

On multiplierait lesexemples, surtout à partir du romantisme ; mais même dans une œuvre dont le type ne semble pas à première vueconfidentiel : Les Satires, le poète latin Horace se plaint déjà d'être assailli de fâcheux et évoque son rêve d'unpetit domaine à la campagne : son Ego apparaît à chaque vers ; — de même Villon, tragiquement, ou Du Bellay,avec une nostalgie plus éteinte, pleurent leurs regrets d'une vie mal remplie.

C'est le roman surtout où se place cemoi indirect, le personnage plus ou moins créé à l'image de l'auteur.

« On ne peint bien, dit Chateaubriand, que sonpropre cœur en l'attribuant à un autre, et la meilleure partie du génie se compose de souvenirs.

» Louis Lambert, parexemple, transcrit toute la jeunesse de Balzac.

Ne pas croire d'ailleurs que ce type d'inspiration soit chez les grandsécrivains égocentrisme exacerbé.

Tout d'abord à travers leur cas particulier ils veulent bien souvent rejoindrel'aventure humaine en général.

«Je ne parlerais pas si j'étais seul malade», affirme Musset, tandis qu'Hugo s'exclame: « Insensé qui crois que je ne suis pas toi ! » Chacun des grands artistes romantiques a su dans sa créationtrouver les accents qui traduisaient le «mal du siècle», état d'âme en grande partie expliqué historiquement par lesretombées des bouleversements sociaux de la Révolution et de l'Empire qui exaltèrent puis laissèrent désemparéetoute une génération.

De même les romans angoissés des Années 40-47/48.

La Nausée (Sartre), L'Etranger, LaPeste (Camus) transposent les inquiétudes des hommes de leur époque.

Ainsi est atteinte par les véritablescréateurs la peinture universelle du sentiment ; leur peine, leur amour, leur effroi rejoignent, mais en sachantl'exprimer, la peine, l'amour, l'effroi de tous.

De plus, comme le réclamait Proust, il faut distinguer le «Moi» créateur,du « Moi » biographique.

Identifier sans nuances le héros d'un roman avec son créateur est une indiscrétion souventdéplaisante, non moins souvent douteuse.

Que le jeune héros de A la recherche du temps perdu soit ou ne soit pasexactement Marcel Proust lui-même est moins important que l'effort de l'artiste pour analyser le rôle de l'enfancechez tout adolescent très sensible, et l'extraordinaire mécanisme de la mémoire dans la quête, à travers ce tempsperdu, des moments déjà écoulés de la vie.

C'est là que la littérature subjective prend toute sa force, car elle sefait littérature d'inspiration morale, sociale ou psychologique...

tout en utilisant des formes rigoureuses et qui sont,elles, des structures souvent fort objectives.

Ainsi les Chants de Maldoror de Lautréamont. * * * Cependant, parallèlement à ces grands héros qui ont su dépasser des textes où la subjectivité serait égoïsme ouétalage, on sait que les courants littéraires prônant le Moi comme un thème essentiel d'inspiration provoquent desmodes qui tombent alors dans des excès.

Romantisme ou existentialisme, entre autres, fourmillent d'exemples sur cephénomène.

Ainsi un journal intime de l'époque de Lamartine se veut d'une «sensibilité incendiaire» ; Chateaubriand,que l'on accusera d'ailleurs lui-même de « porter son cœur en écharpe », sera frappé et inquiet de la prolifération deses imitateurs abusifs, de cette «famille de Renés poètes et de Renés prosateurs»...

qui ne « bourdonn[aient] plus. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles