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Une oeuvre d'art peut-elle être dangereuse?

Publié le 11/04/2005

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C'est aussi ignorer la distance que toute expérience présuppose. Le sublime artistique est l'exemple de la vision d'un danger, Edmund Burke théorise cette idée dans Recherche sur l'origine de nos idées du sublime et du beau L'émotion sublime est un certain plaisir mêlé à un déplaisir, pas suffisant pour nous répugner totalement ou dit autrement : une délicieuse horreur. Pour communiquer cela, le vocabulaire pictural de la peinture du sublime se compose d'océans vastes et souvent en tempête, de déserts, de montagnes, de crevasses, de nuages et de brumes où l'homme n'a pas place. Aussi, la danger lui-même représente lui-même une partie du plaisir esthétique. Mais c'est un danger qui est à distance que le spectateur perçoit dans le confort. Il n' y aurait plus de plaisir esthétique si l'individu percevait directement un danger. Se retrouver au bord d'un précipice avec la possibilité de tomber dans le vide ne procure aucun plaisir esthétique. 3) oeuvre d'art et danger : une mythologie ?    Le danger qui pourrait résider dans une oeuvre d'art viendrait surtout de l'interprétation que l'on peut en faire, et de l'effet qu'elle peut produire sur le sujet. On se souvient du Portrait de Dorian Gray Le héros du roman est un jeune dandy d'une grande beauté, perpétuellement en quête de plaisirs.

   On accuse souvent les œuvres d’être les véhicules d’une certaine « corruption « des mœurs même si le mot n’est plus très usité. Que reproche-t-on exactement à l’art ? Le danger peut être divers : elle peut inciter à des actes déraisonnables, elle peut remettre en question les codes de conduite, les coutumes d’un pays, elle peut mettre au jour certaines vérités qu’on préférerais voir resté cachée, elle peut encourager des mœurs particulières ou lascives. Raisonner comme cela, c’est aussi donner à l’œuvre d’art des pouvoirs quasi surnaturelle, comme si elle était une entité autonome, vivante avec de surcroît des intentions malveillantes. Mais n’est-ce pas inverser le problème, si les œuvres d’arts n’étaient que l’expression des mœurs, le reflet d’une époque et non la cause du danger ? N’est-ce pas accorder trop d’importance à l’art et lui donner trop de pouvoir ?

« réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter.· La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir.Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes.Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur œuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux.

2) Le danger comme élément du plaisir esthétique. C'est donc une opinion restreinte sur les oeuvres d'art que de les juger dangereuses.

Il semble difficile de nosjours de juger l'expérience esthétique, et surtout les objets qui sont à son origine comme source de danger.Notre époque n'est plus à l'heure de la censure, dont le présupposé est la faiblesse de l'homme, sa facilité à êtreinfluencé par le spectacle de l'art.

C'est aussi ignorer la distance que toute expérience présuppose.

Le sublimeartistique est l'exemple de la vision d'un danger, Edmund Burke théorise cette idée dans Recherche sur l'origine de nos idées du sublime et du beau L'émotion sublime est un certain plaisir mêlé à un déplaisir, pas suffisant pour nous répugner totalement ou dit autrement : une délicieuse horreur.

Pour communiquer cela, le vocabulairepictural de la peinture du sublime se compose d'océans vastes et souvent en tempête, de déserts, demontagnes, de crevasses, de nuages et de brumes où l'homme n'a pas place.

Aussi, la danger lui-mêmereprésente lui-même une partie du plaisir esthétique.

Mais c'est un danger qui est à distance que le spectateurperçoit dans le confort.

Il n' y aurait plus de plaisir esthétique si l'individu percevait directement un danger.

Seretrouver au bord d'un précipice avec la possibilité de tomber dans le vide ne procure aucun plaisir esthétique. 3) oeuvre d'art et danger : une mythologie ? Le danger qui pourrait résider dans une oeuvre d'art viendrait surtout de l'interprétation que l'on peut en faire,et de l'effet qu'elle peut produire sur le sujet.

On se souvient du Portrait de Dorian Gray Le héros du roman est un jeune dandy d'une grande beauté, perpétuellement en quête de plaisirs.

Lorsqu'il aperçoit le portrait que sonami a fait de lui, il fait le voeu d'être toujours semblable à cette image de jeunesse rayonnante.

Son voeu estexaucé : Dorian Gray a beau sombrer peu à peu dans le vice, son visage demeure d'une grande beauté.

Mais leportrait, reflet de la noirceur de son âme, vieillit et devient de plus en plus grimaçant. Mais Dorian Gray n'est pas seulement bourreau : il est aussi une victime de la fatalité et de son voeu impossible de jeunesse éternelle.

Etlorsque, désespéré, il frappe le portrait, c'est lui qui s'effondre, mort, tandis que son visage prend en quelquessecondes l'apparence la plus atroce.

Ceci est un exemple des pouvoirs qu'on attribue généralement à l'art,d'emporter l'homme dans des passions impossibles.

On se souvient aussi de l'exemple de Pygmalion qui tombéamoureux de la statue féminine qu'il vient d'exécuter.

Le syndrome de Stendhal, est aussi un exemple de maladiequasi mentale qui font suite à une expérience esthétique, en l'occurrence à la vue des chefs d'oeuvre de l'Italie.Mais n'est-ce pas rentrer dans la mythologie de l'art, dans le quasi fantastique d'accréditer ces thèses.

Il ne fautconfondre charme et danger, attirance et corruption. Conclusion.. »

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