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La perception n'est-elle qu'une hallucination ?

Publié le 18/01/2004

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perception
Aussi faut-il avouer que chaque âme se représente l'univers suivant son point de vue, et par un rapport qui lui est propre; mais une parfaite harmonie y subsiste toujours." Leibniz La représentation compréhensive doit aussi être conforme à la chose elle-même. De plus, elle doit être imaginée et imprimée dans le sujet, de manière à ce que toutes les particularités des objets puissent être reproduites avec art." Sextus Empiricus "Les représentions diverses données dans une certaine intuition ne seraient pas toutes ensemble mes représentations, si toutes ensemble n'appartenaient pas à une conscience de soi." Kant "La représentation, contrairement à la signification étymologique du mot ... ne représente pas, ne reflète pas un objet et un sujet qui seraient sans elle: elle est l'objet et le sujet, elle est la réalité même. La représentation est l'être et l'être est la représentation." Hamelin DESCARTES   Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli; sa couleur, sa figure, sa grandeur, sont apparentes; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son. Enfin toutes les choses qui peuvent distinctement faire connaître un corps, se rencontrent en celui-ci. Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucun son.

Le sujet se présente comme une aporie : en effet, notre rapport au monde n'est constitué que par ce que nos sens nous transmettent comme informations, si nous ne pouvons nous fier au rapport de nos sens nous sommes enfermés dans une subjectivité indépassable. Par ailleurs, l'hallucination n'est-elle même qu'une perception, en quoi ne serait-elle pas plus conforme au réel que ce que nous apprenons par la perception ordinaire ?

perception

« représentations, si toutes ensemble n'appartenaient pas à une conscience de soi." Kant "La représentation, contrairement à la signification étymologique du mot ...

ne représente pas, ne reflète pas unobjet et un sujet qui seraient sans elle: elle est l'objet et le sujet, elle est la réalité même.

La représentation estl'être et l'être est la représentation." Hamelin DESCARTES Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur dumiel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli; sa couleur, sa figure,sa grandeur, sont apparentes; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son.

Enfintoutes les choses qui peuvent distinctement faire connaître un corps, se rencontrent en celui-ci. Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit,sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-ontoucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucun son.

La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Ilfaut avouer qu'elle demeure; et personne ne le peut nier.

Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cireavec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens,puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement, ou l'ouïe, setrouvent changées, et cependant la même cire demeure.

Peut-être était-ce ce que je pense maintenant, à savoirque la cire n'était pas ni cette douceur du miel, ni cette agréable odeur des fleurs, ni cette blancheur, ni cettefigure, ni ce son, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenantse fait remarquer sous d'autres.

Mais qu'est-ce, précisément parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cettesorte ? Considérons-le attentivement, et éloignant toutes les choses qui n'appartiennent point à la cire, voyons cequi reste.

Certes il ne demeure rien que quelque chose d'étendu, de flexible et de muable.

Or qu'est-ce que cela :flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que cette cire étant ronde est capable de devenir carrée, et depasser du carré en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoirune infinité de semblables changements, et je ne saurais néanmoins parcourir cette infinité par mon imagination, etpar conséquent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la faculté d'imaginer. Qu'est-ce maintenant que cette extension ? N'est-elle pas aussi inconnue, puisque dans la cire qui se fond elleaugmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entièrement fondue, et beaucoup plus encore quand lachaleur augmente davantage ? Et je ne concevrais pas clairement et selon la vérité ce que c'est que la cire, si je nepensais qu'elle est capable de recevoir plus de variétés selon l'extension, que je n'en ai jamais imaginé.

Il faut doncque je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire, et qu'iln'y a que mon entendement seul qui le conçoive; je dis ce morceau de cire en particulier, car pour la cire engénéral, il est encore plus évident.

Or quelle est cette cire, qui ne peut être conçue que par l'entendement oul'esprit ? Certes c'est la même que je vois, que je touche, que j'imagine, et la même que je connaissais dès lecommencement.

Mais ce qui est à remarquer, sa perception, ou bien l'action par laquelle on l'aperçoit, n'est pointune vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'a jamais été, quoiqu'il le semblât ainsi auparavant, maisseulement une inspection de l'esprit, laquelle peut être imparfaite et confuse, comme elle était auparavant, ou bienclaire et distincte, comme elle est à présent, selon que mon attention se porte plus ou moins aux choses qui sont enelle, et dont elle est composée.. »

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