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Peut-on rechercher autre chose que le bonheur ?

Publié le 22/02/2012

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Le bonheur est-il la fin même de l'existence humaine ? L'homme peut-il aspirer à autre chose qu'à être heureux ? La vérité, la morale peuvent-ils constituer un idéal d'existence propre à l'épanouissement de l'homme ?

« L'éloge du chemin conduit à envisager la vertu comme un processus, que Sénèque continue à vouloir poursuivrealors même qu'il sait ne plus pouvoir être heureux. Peut-on rechercher le bien ? Mais cette définition ambiguë de la vertu comme processus rend bien inquiétante cette fin morale proposée àl'homme.

Si elle est celle-là même que l'homme doit rechercher, il n'est pas évident que l'homme puisse effectivement la poursuivre.

C'est en tout cas ce qui apparaît lorsqu'on examine le parcours d'Alexis dans Le Chercheur d'or : sa quête, en effet, vise d'abord à restaurer le paradis perdu de sa famille, ce Boucan dont ils ont été chassés : « c'est pour retourner là-bas que je suis parti » (p.

150).

Pourtant, très rapidement, Alexis se perddans sa quête ; surtout, l'incertitude où il est rend sa recherche du bien toujours dubitable.

Car la confusion entrele bien (sauver le Boucan) et le bon (trouver l'or du trésor) tient au fait que le second est considéré comme lemoyen du premier.

Pourtant, Alexis part sans prévenir Mam ; la recherche, à bien des égards, ressemble à une fuite; de plus, son basculement dans la folie, dans l'Anse aux Anglais, et le caractère obsessionnel que prend sa quête,montre le caractère dévorant de la recherche du bonheur : il semble bien impossible à Alexis de s'extraire de celle-ci, de la considérer seulement comme un moyen. Transition : [1.

récapitulation de la première partiel Ainsi, si la distinction du bon et du bien semble conduire à poser l'exigence d'un but moral, et non heureux, de l'homme, la recherche du bien semble ne pas pouvoir s'affranchirde la recherche du bonheur, lors même que la solution eudémoniste ne fonctionne plus.

[2. retour à la problématique] La recherche du bonheur semble ainsi devoir nécessairement coexister avec toute autre recherche ; mais c'est alors cette autre recherche qui se voittroublée, mise en danger par la recherche du bonheur.

[3.

annonce de la deuxième partie, à partir des acquis de la première] II semble donc qu'on ne puisse pas ne pas rechercher le bonheur : [annonce de la première sous-partie] c'est que toute action semble fondée par cette recherche, [annonce de la seconde sous-partie] et au contraire condamnée par la présence du bonheur. 2.

ON NE PEUT PAS NE PAS RECHERCHER LE BONHEUR La recherche du bonheur, moteur de l'action Si la recherche du bonheur semble participer de toute recherche, c'est aussi qu'elle estnécessaire à l'action même qui est au coeur des trois textes.

L'action théâtrale d'Oncle Vania, d'abord, suppose cette recherche, comme son horizon : ainsi, c'est pour récupérer sa vie, qu'ila l'impression d'avoir sacrifiée à Sérébriakov, que Vania tente de tuer celui-ci, en vain.

Levoyage d'Alexis, lui aussi, se construit comme une constante quête du bonheur ; la structuredu récit, qui repose sur l'alternance de moments heureux et de moments d'inquiétude, se serttoujours des premiers pour relancer l'action, pour motiver les déplacements du personnage.Enfin, c'est aussi la recherche du bonheur que se donne pour enjeu La Vie heureuse : « lorsqu'il s'agit de définir ce qui rend la vie heureuse, tout le monde tâtonne », note ainsi le philosophedès le début de son dialogue (p.

15).

C'est bien elle qui guide son analyse, et motive sonécriture. Le bonheur comme fin de toute recherche C'est aussi une raison inverse qui rend la recherche du bonheur inévitable : dès lors que lebonheur est, sa présence seule semble devoir empêcher toute action nouvelle, toute autrequête.

Lorsque Alexis, ainsi, se trouve sur l'île où il est allé pêcher avec Ouma, il note que « cejour est sans fin, comme la mer » (Le Chercheur d'or, p.

243) : la présence édénique du bonheur se traduit par une sortie hors du temps, et, sans le retour de l'inquiétude que traduit,dès les pages suivantes, l'évocation de la Grande Guerre, le récit pourrait bien s'arrêter ; cen'est plus seulement que le bonheur n'a pas d'histoire, c'est aussi que sa présence effective etréalisée dévalorise toute autre recherche. Transition : [1.

récapitulation de la deuxième partie] Ainsi le bonheur semble se présenter comme l'objet d'une inévitable recherche ; [2.

retour à la problématique] dès lors, celle-ci semble bien consti tuer le bonheur comme fin de toute autre recherche.

Mais c'est alors le bonheur même qui semble impossible : devenu idéal, il ne peut plus véritablement être vécu.[3.

annonce de la troisième partie, à partir des acquis de la première] C'est alors le concept même de la recherche qu'il faut déplacer, ce que sous-entend déjà le fait que, à la différencedes autres recherches possibles pour l'homme, elle est toujours présente.

[annonce de la première sous- partie] La seule façon d'être heureux, c'est alors de médiatiser cette recherche et non de la finaliser, de faire de la recherche du bonheur un moyen et non une fin ; [annonce de la deuxième sous- partie] alors seulement peut apparaître une forme de bonheur, présent dans sa quête même ; [annonce de la troisième sous- partie] mais cette mise en perspective. »

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