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Pourquoi est-on victime des apparences ?

Publié le 31/01/2004

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Ces hommes sont donc plongés dans l'illusion (ils prennent les ombres pour la réalité) et développent une science illusoire (qui consiste à repérer des ordres de passage).A propos de ces étranges prisonniers, Socrate déclare : « Ils nous ressemblent». Ces prisonniers, c'est nous ; leurs illusions sont les nôtres. Le monde de la caverne, le monde non réel de l'illusion, de la compétition, des récompenses dérisoires, est le nôtre. Cette illusion est d'autant plus dangereuse qu'elle s'ignore elle-même.L'épisode dramatique que narre par la suite Socrate le révèle. Il présente tout d'abord l'hypothèse où l'on libérerait tout à trac un prisonnier et le traînerait dehors. Il souffrirait, ses yeux seraient brûlés par le soleil, il ne discernerait rien, ébloui, des objets réels du monde extérieur. Bref, il subirait la pire des violences en pure perte.Mais si on libérait ce prisonnier de façon progressive, en l'accoutumant peu à peu à la lumière (en le faisant d'abord sortir la nuit, contempler les étoiles, puis les reflets dans l'eau, jusqu'à ce qu'il supporte le plein jour et même la vision du soleil), alors, il comprendrait que le monde de la caverne n'est qu'illusion, et que le «monde extérieur » seul est réel, vrai et beau.

« 2. Nous désirons des choses qui semblent bonnes et qui ne le sont pas en fait.

Les richesses, les grandes jouissancesapparaissent comme des biens désirables, mais elles se révèlent être des faux biens en tant qu'elles plongentl'homme dans des désirs infinis et le rendent malheureux.

On veut « toujours plus » d'argent et de jouissances parce que ce sont des apparences sans fin et par là on se jette dans des peines sans fin.

C'est pourquoi, Épicureconseille de désirer des plaisirs finis et « immobiles » plutôt que d'être victime des apparences infinies. Le mensonge 3. Les autres peuvent nous tromper en manipulant les apparences.

C'est pourquoi les apparences sont l'arme la pluspuissante pour exercer un pouvoir.

Un homme qui est naturellement moins fort qu'un autre peut prendre le dessuspar la ruse.

C'est pourquoi Hobbes dit qu'à partir du moment où les hommes se voient entre eux, ils entrent dansune guerre des regards où tous s'évaluent mutuellement et où tous sont égaux en raison de la ruse que les faiblessont susceptibles de déployer contre les forts. II : Nous existons par les apparences L'apparence est la condition de l'existence 1. Sans apparence sensible nous n'existerions pas.

Sans être vu, entendu, senti, touché par personne, nous ne serionspas de ce monde.

Sans nous voir , nous sentir, nous entendre nous mêmes, nous n'existerions pas.

L'apparence estdonc la condition de l'existence.

Exister ne signifie pas nécessairement être victime des apparences, au contraire lesapparences nous permettent de vivre. Le plaisir de l'apparence dans l'art 2. Nous cultivons les apparences dans les domaines esthétiques.

Au delà de toute tromperie, de toute séduction dontnous serions victimes, l'art est le lieu d'un pur plaisir de l'apparence.

L'artiste est un créateur d'apparences, ilfabrique les apparences qui ont le plus de richesse, qui parlent le plus possible à l'homme.

L'artiste et son public nesont pas dans un rapport de guerre, il n'y a pas de victime.

L'art montre que l'apparence peut être le lieu du sens etdu plaisir, nous sommes donc loin d'être victimes des apparences. Maître des apparences 3. Pourquoi chercher une vérité au delà des apparences? Nietzsche dénonce la volonté de fabriquer des « arrièresmondes » métaphysiques derrière les apparences.

Cette volonté vient selon lui d'un désir d'être récompensé pourses bonnes actions et elle ne traduit qu'une faiblesse, qu'une incapacité à vivre dans le présent.

Les apparencesconstituent en effet notre seul présent, étant donné que nous ne vivons que dans le présent, pour aimer etmaîtriser notre vie il nous faut aimer et maîtriser les apparences. III : Plus fort que les apparences Le désir de vérité 1. Le désir de vérité ne vient pas seulement d'une faiblesse ou d'une incapacité à s'adapter à la vie.

Il exprime plutôtune différence de l'homme et des apparences : l'homme n'est pas tout entier dans l'apparence.

Sa vie prend sonsens et sa consistance dans la pensée qui est un phénomène intérieur.

Cette vie dans la pensée éveille en l'hommele désir de vérité à la fois sur son identité et sur le monde.

Nous ne sommes pas dans la pure apparence, nousdésirons donc savoir ce qu'est la réalité en tant qu'elle n'apparaît pas. Des idées qui n'apparaissent pas 2. On peut dire avec Kant que les idées métaphysiques sont des objets de pure pensée : elles ne peuvent pasapparaître en tant que phénomènes sensibles.

Les idées de l'âme, de Dieu et du monde, ne peuvent être que desobjets de spéculation.

Mais c'est dans cette spéculation que nos actes prennent du sens.

Quelle que soit positionpar rapport à ces idées, cette position personnelle donne une profondeur et un sens à notre vie. La science contre les apparences 3. La science se construit contre les apparences.

Il a fallu longtemps par exemple pour adopter le systèmehéliocentrique : les planètes semblent à première vue tourner autour de la terre.

C'est pourquoi le scientifique doitélaborer ses hypothèses en pensant contre les apparences, en forçant la nature à répondre à ses questions plutôtqu'en croyant à ce qui semble immédiatement évident. Conclusion :. »

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