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En quel sens ai-je besoin d'autrui pour être conscient de moi-même ?

Publié le 11/02/2004

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II - Ai-je la possibilité de me prendre pour objet de connaissance ? Toute connaissance se fonde sur une certitude première qui ne nécessite pas autrui. Mais il ne suffit pas d'une fondation première pour élaborer une véritable connaissance. Il convient alors de se demander ce en quoi consiste nos connaissances, afin de déterminer si nous pouvons nous prendre pour objet de connaissance. Heidegger, dans les paragraphes 31 et 32 de Être et temps, s'intéresse au processus de la compréhension. Il montre que toute compréhension s'appuie sur des précompréhensions auxquelles nous ne pouvons pas échapper. Autrement dit, comprendre se fait toujours à partir de préjugés ou de présupposés qui sont produits de notre éducation, de nos vécus passés, etc., et qui nous sont propres, c'est-à-dire, sont ceux de notre subjectivité et non ceux d'autrui. Selon Heidegger, la connaissance est un mode dérivé de la compréhension. Elle s'appuie donc aussi sur nos propres préjugés.

Pour Hobbes, j'ai besoin d'autrui parce qu'il est dans la nature humaine de désirer l'honneur, c'est-à-dire de désirer qu'autrui admette ma supériorité. La rencontre d'autrui nous révèle donc ce qu'est le fond de la nature humaine : le désir de pouvoir .  Hegel juge cette thèse insuffisante, car Hobbes suppose une nature humaine antérieure à la rencontre d'autrui. Selon Hegel , je ne suis pas d'emblée un homme qui aurait besoin qu'autrui reconnaisse en moi une humanité déjà constituée, je ne suis homme que si autrui m'accorde ce statut. Le désir de pouvoir, et donc le besoin d'autrui, n'est pas seulement révélateur, mais bien constitutif de mon humanité.

« besoin d'autrui, je me prendrai pour un objet de connaissance parmi d'autres.

Ici surgit un nouveau problème :quand je me prends pour objet, est-ce bien un objet de connaissance que je suis, et pas seulement l'objet de mespropres désirs subjectifs, de mes passions, de mes sens que Descartes reconnaît être trompeurs ? Il convient dedéterminer si j'ai la possibilité de me prendre pour objet de connaissance. II – Ai-je la possibilité de me prendre pour objet de connaissance ? Toute connaissance se fonde sur une certitude première qui ne nécessite pas autrui.

Mais il ne suffit pas d'unefondation première pour élaborer une véritable connaissance.

Il convient alors de se demander ce en quoi consistenos connaissances, afin de déterminer si nous pouvons nous prendre pour objet de connaissance. Heidegger, dans les paragraphes 31 et 32 de Être et temps , s'intéresse au processus de la compréhension .

Il montre que toute compréhension s'appuie sur des précompréhensions auxquelles nous ne pouvons pas échapper. Autrement dit, comprendre se fait toujours à partir de préjugés ou deprésupposés qui sont produits de notre éducation, de nos vécus passés, etc.,et qui nous sont propres, c'est-à-dire, sont ceux de notre subjectivité et nonceux d'autrui.

Selon Heidegger, la connaissance est un mode dérivé de la compréhension.

Elle s'appuie donc aussi sur nos propres préjugés.

Laconnaissance est alors un processus circulaire : un va-et-vient entre nospréjugés et l'objet que nous cherchons à connaître au sein de cequ'Heidegger nomme « cercle herméneutique » (cercle de l'interprétation). Dans cette perspective, imaginons que nous nous prenions pour objet deconnaissance : pour parvenir à une connaissance de nous-même, nousn'échappons pas à nos préjugés.

Mais alors, quelle vérité peut bien contenirune connaissance qui se porte sur notre subjectivité, qui donc serait censéedétruire nos préjugés, alors même qu'elle s'appuie nécessairement sur cesmêmes préjugés ? Il semble justement qu'on ne puisse sortir de la boucle, queles va-et-vient de l'interprétation ne font qu'entrer en dialogue nos préjugésavec eux-mêmes : ils resteront donc inchangés et il est illégitime de parler deconnaissance de soi.

Je peux donc me prendre pour objet, mais jamais pourobjet de connaissance. Transition : Il semble bien qu'aucune connaissance de soi-même qui partirait de soi n'est possible : il faut alors faire intervenir unélément qui n'est pas soi, qui est en d'autres termes autre.

Il reste donc à déterminer si c'est autrui qui doitnécessairement jouer le rôle d'un médiateur entre moi et moi-même dans le processus de connaissance de soi. III – Autrui est-il la condition de la connaissance de soi : Référence : Hegel, Phénoménologie de l'esprit « La conscience générale de soi est l'affirmative connaissance de soi-même dans l'autre moi; et chacun d'eux,comme individualité libre, a une autonomie absolue; mais grâce à la négation de son immédiateté ou de son désir,l'un ne se distingue pas de l'autre, ils sont universels et objectifs, et possèdent la réelle généralité, commeréciprocité, de telle sorte que chacun se sait reconnu dans l'autre moi libre et qu'il le sait à condition de reconnaîtrel'autre moi et de le savoir libre.

» Avant toute connaissance de soi, avant de tenter le geste de se connaître soi-même, il faut déjà fonder ce soi-même en tant que tel, c'est-à-dire avoir une conscience de soi.

Par exemple, le fou qui pense qu'il n'existe pas,c'est-à-dire qui n'a pas conscience de lui, ne pourrait pas chercher à se connaître.

Or, selon Hegel, cetteconscience de soi s'appuie nécessairement sur la reconnaissance d'un autre moi, d'autrui.

Il faut que je reconnaisseautrui comme tel, libre et différent de moi, pour que je puisse avec conscience de moi-même. Autrui est donc la condition de possibilité de la conscience de soi, et a fortiori , la condition de possibilité de toute connaissance de soi.. »

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