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La religion requiert-elle l'exercice de la raison ?

Publié le 02/08/2009

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religion

Religion et raison peuvent s'opposer de deux manières: dans leurs attentes respectives et dans les attitudes qu'elles engendrent. La religion nous demande de croire à l'existence d'un dieu ou du divin, ce qui conduit à une attitude spécifique: celle de la foi. La raison nous invite à toujours douter et à n'admettre comme vrai que ce que nous pouvons démontrer et prouver. L'homme raisonnable est ainsi invité par sa raison même à la prudence, tant sur le plan pratique que théorique.

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« toutes les autres choses de faire distinction entre l'existence et l'essence, je me persuadeaisément que l'existence peut être séparée de l'essence de Dieu, et qu'ainsi on peutconcevoir Dieu comme n'étant pas actuellement.

Mais néanmoins, lorsque j'y pense avec plusd'attention, je trouve manifestement que l'existence ne peut non plus être séparée del'essence de Dieu, que de l'essence d'un triangle rectiligne la grandeur de ses trois angleségaux à deux droits, ou bien de l'idée d'une montagne l'idée d'une vallée ; en sorte qu'il n'ya pas moins de répugnance de concevoir un Dieu (cad un être souverainement parfait) auquelmanque l'existence (cad auquel manque quelque perfection), que de concevoir une montagnequi n'ait point de vallée.

[…]De cela seul que je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s'ensuit que l'existence estinséparable de lui, et partant qu'il existe véritablement : non pas que ma pensée puisse faireque cela soit de la sorte, et qu'elle impose aux choses aucune nécessité ; mais, au contraire,parce que la nécessité de la chose même, à savoir de l'existence de Dieu, détermine mapensée à le concevoir de cette façon.

Car il n'est pas en ma liberté de concevoir un Dieu sansexistence (cad un être souverainement parfait sans une souveraine perfection), comme ilm'est libre d'imaginer un cheval sans ailes ou avec des ailes.

» Descartes, « Méditations métaphysiques ».Descartes avait tout d'abord, dans son « Discoursde la méthode », montré que les idées que nous concevons clairement et distinctement, quis'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre propre naissance) etvraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

Par la suite, dans les «Méditations métaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existencede Dieu : j'ai en moi l'idée (claire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, jene peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peut donc être la cause de laprésence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième »).Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument aposteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.

Parmi les idées innées, setrouvent les nombres et figures mathématiques, mais aussi l'idée de Dieu, que l'auteurdéfinit comme « un être souverainement parfait et infini ».A partir de cette définition, Descartes développe sa version de l'argument ontologique : ildéduit l'existence de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté detoutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfectionfait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister.

La distinction entreessence et existence ne convient pas au sujet de Dieu.Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre quidéduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu, « être parfait ». 2) Pascal et Kierkegaard: la foi contre la raison. Pascal n'a pu pardonner à Descartes sa conception de la déité qui apparaît à la troisièmeméditation comme le principe méthodologique garantissant l'idée claire et distincte.

Ce dieu,dit Pascal est « le Dieu des philosophes, le Dieu des savants » qui après avoir imprimé une «chiquenaude » au monde, est oublié des cœurs...

Descartes est un impie, ignorant de latragédie de l'existence humaine, il ne comprend pas que l'homme n'est pas sa propresolution.

Pire qu'un athée, qu'un esprit fort , il inaugure, par certains côtés, la longuepostérité du théisme, insensible au « Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob » (« Le Mémorial ») lui seul sensible au cœur.Contre ce triomphalisme outrecuidant du cartésianisme, qui comme Robinson est le Roiincontesté de l'île de Speranza, Pascal humilie cet homme isolé et jeté sur une île où les voixdes sirènes de l'imagination déboussolent une raison « ployable » à tous sens .Kierkegaard, héritier de la pensée pascalienne poursuivra cette critique de la raison pard'autres voies et comme lui tentera de sauver la foi.En effet, le sujet de Descartes à Hegel et en passant par Kant, est une abstraction, tel estle point de départ de la réflexion de Kierkegaard contre le rationalisme.

L'existence ne seplie pas à la raison.

Car, derrière le bel édifice de la raison et de ses certitudes, l'existencerappelle à l'homme sa contingence et la tragédie qu'implique tout acte d'exister: lasouffrance le deuil, la maladie, la mort, etc....

fissurent cette belle assurance rationnelle.L'humour permettra la conversion à l'existence religieuse, à la foi.Le paradigme de la foi est le drame d'Abraham (in « Crainte et tremblement »), drame absoluet injustifiable par la raison.

Et, la foi est l'obéissance sans condition, et au delà de toute. »

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