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Toute vérité est-elle vérifiable ?

Publié le 10/03/2004

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Il permet aussi, d'un point de vue moral, et même politique et judiciaire, d'éprouver la valeur de la vérité concernée. Est « vrai « ce qui est vérifiable. Mais quand doit-on s'arrêter dans l'exigence de vérification ? À partir de quand une preuve est-elle considérée comme suffisamment probante pour se passer d'autres preuves ? Le risque est celui de la régression à l'infini, qui peut prendre la forme d'un totalitarisme de la raison. Mais pourquoi l'invérifiable échapperait-il par nature à la vérité ? L'homme n'a-t-il pas besoin, pour penser, de « premières « vérités, comme telles indémontrables ? et pour agir, de vérités échappant à la raison et relevant, par exemple, de l'art ou de la religion ? À partir de quand peut-on considérer comme une vérité ce qui ne peut être vérifié ?
  • I) Toute vérité est vérifiable.
a) La vérité scientifique concède d'une vérification. b) Universalité et vérification.
  • II) Vérifier ou falsifier ?
a) Des connaissances intuitives ? b) Vérification et croyance (Hume). c) La falsification cher Popper.
.../...

« [II.

Un certain invérifiable est constitutif de la vérité] [1.

Le point de départ de toute pensée est, comme tel, invérifiable] Même et surtout si l'on se donne pour exigence de penser rationnellement, alors il faut admettre des fondements,des « principes » ou des axiomes (selon le domaine concerné) invérifiables.

Car s'il fallait encore les prouver, ils neseraient plus premiers.

Ils ne conditionneraient pas la découverte des autres vérités, mais seraient conditionnés parelles. [2.

Le problème du critère dans le choix de l'invérifiable] Mais comment choisir ces vérités premières ? Reprenons l'exemple de l'itinéraire cartésien.

Descartes recherche unevérité indubitable, qui soutienne toutes les autres et soit comme la première pierre de tout l'édifice des vérités qu'ilcherche à reconstruire.

Par quel moyen cette vérité invérifiable sera-t-elle atteinte ? Ce ne peut être par ladéduction.

Car elle en supposerait d'autres avant elle.

C'est donc par une intuition, c'est-à-dire par un acte simpleet instantané de l'esprit, qui aperçoit d'un seul coup la vérité de ce qu'il énonce.

« Je pense donc je suis », aussiformulé « Je suis, j'existe », est de cet ordre.

Car je n'ai pas besoin de penser que je pense pour penser, ni deprouver qu'il faut d'abord exister pour ensuite penser.

C'est l'acte même de penser qui révèle mon existence, fût-cepar le doute, qui est encore de la pensée.

Le cogito est un exemple paradigmatique de vérité à la fois indubitable etinvérifiable. [3.

L'homme n'est pas un être purement rationnel] Mais indépendamment de l'exigence de rationalisation, qui peut s'accommoder de la déduction comme de l'intuitionintellectuelles, la vie de tout homme réserve une place au sentiment.

Quand il s'exprime, par exemple dans l'art, ilmanifeste une vérité qui n'est pas soumise aux critères de la rationalité et qui comme telle est invérifiable.

En quoiune toile de Monet serait-elle plus ou moins « vraie » qu'un tableau de Picasso ? Chacun de ces peintres faitaccéder l'esprit à un monde imaginaire qui peut s'avérer plus authentique que le monde réel.

Braque disait que « l'artest fait pour troubler, [alors quel la science rassure ».

Braque est notre contemporain et participe — au premier plan — de ce mouvement artistique qui a souhaité réveiller le public en bousculant ses habitudes.

Il est de ceux quitraduisent les préoccupations esthétiques d'une époque où, comme le remarque André Malraux, l'art n'exprime plus lasubordination à un absolu, mais recherche dans l'ordre de la sensation les conditions de sa propre valeur absolue.Aussi ne nous étonnons pas qu'il ait pu écrire : l'art est fait pour troubler.

En effet, si telle n'est pas la fonctionassignée traditionnellement à l'art, on peut, du moins, prendre en considération les arguments de Braque et de sesamis.

Mais notre peintre ajoute : la science rassure.

Comme si en face d'un agent perturbateur reconnu, ilconstatait la présence d'un système susceptible, par sa nature même, d'apaiser nos émotions.

Il convient doncd'étudier la formule dans sa dualité pour saisir en quoi elle est valable.

Mais il n'est pas impossible de prévoir quecette proposition puisse être renversée, en considérant certains aspects troublants de la science ainsi quel'influence rassérénante de certaines créations artistiques.

De là, enfin, on pourrait apercevoir comment l'art et lascience offrent moins une vision du monde, que des moyens divers d'activité créatrice, et plutôt un engagement àsoi-même et au monde dont les modalités déterminent la fin. Or c'est parfois dans ce trouble qu'évoque Braque de l'invérifiable que l'on trouve la « vraie vie » recherchée parRimbaud et, à travers lui sans doute, par tous les artistes. [Conclusion] Il est nécessaire théoriquement et pratiquement que la vérité puisse fournir les preuves de son authenticité.

Car lesfaux-semblants sont à la fois trop nombreux et trop tentants pour l'homme.

Il est trop enclin à présenter l'illusion quile réconforte, les préjugés et les dogmes qui l'aveuglent, comme de l'or véritable, alors que ce ne sont que desbouts de métal brillant.

Mais la lumière du sentiment est aussi nécessaire à l'homme que celle de la raison.

Lavigilance doit alors être grande pour ne pas faire sombrer l'esprit dans l'utopie, le fanatisme ou la folie, qui forgentde toutes pièces un autre monde, coupé du « vrai ». La notion de "vérité" reste propre à l'homme puisque créée pour lui et comprise par lui.

Elle est un pilier essentiel denotre vie : lorsque nous attendons que le feu passe au vert pour démarrer la voiture, que nous écoutons lesexplications d'un professionnel,...

Elle est si liée à nous même que cela nous semble évident et que nous ne voyonspas l'intérêt de bien la définir.

Pourtant parce qu'elle est nécessaire à la vie que nous menons et au bon équilibre. »

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