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Caligula d'Albert Camus (analyse détaillée)

Publié le 22/10/2018

Extrait du document

camus
Caligula 1945
Albert Camus (1913-1960)
Tragédie en quatre actes créée le 26 septembre 1945 au théâtre Hébertot à Paris.
LIEU DE L’ACTION
Rome : une salle du palais impérial (I, III, IV), la salle à manger de Cherea (II). Décor : il n'a pas d'importance. Tout est permis, sauf le genre romain.
ÉPOQUE DE L’ACTION
Le règne de Caligula, de 37 à 41 apr. J.-C.
PERSONNAGES PRINCIPAUX
Caligula, maître absolu de Rome, moins laid qu'on ne le pense généralement. Grand, mince, son corps est un peu voûté, sa figure enfantine, 25 ans au début de la pièce ; Caesonia, maîtresse de Caligula, 30 ans ; Cherea, notable, 30 ans ; Scipion, poète, 17 ans ; Mereia, père de Scipion, 60 ans.
RÉSUMÉ DE L’ACTION
• Acte I : disparu depuis trois jours après la mort de Drusilla, sa sœur, Caligula réapparaît, métamorphosé. Désormais il veut la lune, c’est-à-dire vivre dans la vérité (sc. 4), réaliser l'impossible et montrer que la liberté n'a plus de frontières (sc. 9).
• Acte II : trois ans ont passé. Les patriciens s'indignent des humiliations et des violences que leur inflige Caligula. Avec Cherea, ils préparent un complot. Caligula poursuit son entreprise destructrice, multiplie les décisions arbitraires et assassine Mereia. Il affirme à Scipion être pur dans le mal.


camus

« vivre dans la vérité (sc.

4), réalise r l'impossible et montrer que la liberté n'a plus de frontières (sc.

9).

• Acte II: trois ans ont p assé .

Les p atr i c iens s'ind igne nt des humi lia tio ns et des vio le nces que leur inflige Calig u la.

Avec Che rea, ils pré parent un com ­ plot.

Ca ligula pours uit son entr epr ise destr uctrice, multi pl ie les déc is io n s a rbit raire s et a ssa ssine Merei a.

Il affirm e à Scipio n êtr e pur dans le mal .

• Acte Ill : avec la complic ité incond itionnelle de C aeson ia, Ca ligul a cont i­ nue de terror iser son ent ourage ; seul Scipion refuse de céder.

Chere a expliq ue à Calig ula : Tu es gênant et il faut que · tu dispa raisses (sc .

6).

Caligula accepte la sentence et brûle la tablette qui accuse le chef des conjurés.

• A cte IV : Sci pio n d éfend en Ca ligu la un être asso i ffé de véri té.

En pleine nui t, l 'emp ereur fein t de mo urir pour obs erve r la ré act i on des patr i ciens.

Puis il org anise un concou rs de poésie.

Au pa rox ysme de sa visio n, il étrangle Caesoni a, mono logue dev a nt son miroir et m eurt sou s les c ou ps des assassin s q u'il a enc our agés .

Passages-clés : Ca ligula en quête d'impossi ble (1, 4), le conspirateur Cherea et sa victime Caligula (Ill, 6), la mort de Caligula (IY, 14 ).

THÈMES DOMINANTS • L e bonheur : év oq ué so us un e form e métaphoriq ue (la.

lune) ou abstra ite (l'impossible), il es t un e v isio n ve rs laq uelle te n d C alig ula .

Par l'e xerc ice d'un e volonté pure, le héros espère c hange r le m ond e et parveni r au bo n­ h eu r a bso lu ; o r il débo uche sur l'enfer.

Ce parco urs c onsti tue l'axe dra ­ matique de la pièce et c 'est sur l'éch ec de Ca ligu la que repose le tragi que.

• L'absurd e : la log iqu e de l'absurde cond uit Calig ula a u nihilisme .

A ppliqué e à l'exe rcice d u p ouvo ir, ell e dé bou che sur la vio lence et l'arbi­ tra ire ; elle abouti t à un éc h ec p erso nnel du tyran (je n'ai pas pris la voie qu'i f fallait, je n'aboutis à rien [IV, 14]).

L'e xp érience de Caligu la donne à la pièce sa dimens i on idéologique et l'in sc rit dans le cadr e de la tragéd ie .

• La liberté : se ule vo ie d'accès à la vérité , selon Ca ligu la , e lle occu pe une dou ble fonction dans la pièce.

D'un point de vue idéol ogique, elle ali­ mente une r éflexion philosophique de nature morale et relig ieuse.

D 'un point de vue dra m atiq ue, elle prod uit d es eff ets sp ectaculaires liés à l'exer­ cice de la t erre ur : spoliations, assassinats, viols (II ,5 -7 e t 10; IY, 13) .

• La solitud e :l' ex périence de la liberté absolue isole Ca ligu la du res te des hommes (Dans tout l' Empire roma in, me voici seul f ibre 0, 10]).

Si la solit ude humani se le personnag e du tyran, ell e a auss i une valeu r littérai re car elle inscri t Calig ula da ns la li gnée des héros romantiq ues, com me Loren.zaccio .

STYLE • Un style did ac tiq ue -l'a bstrac ti on : Chacun gagne sa pureté comme il peut .

Moi c'est en poursuivant l'essentiel.

(IV, 13) -l'antithèse : Il vaut mieux, après tout, taxer le vice que rançonner la vertu comme on le fait dans les sociétés républicaines.

(II, 1 0). »

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