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BONDIR, verbe intransitif.

Publié le 04/11/2015

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BONDIR, verbe intransitif. I.— Vieux [en parlant d'un son] Retentir. Remarque : Il semble que dans la phrase suivante plutôt que d'un archaïsme, il s'agisse d'un emploi métaphorique du sens usuel : des sonneries de clairon bondissaient par-dessus la fusillade (JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 211). II.— Courant. Faire un ou plusieurs bonds, s'élever brusquement en l'air. A.— [Le sujet désigne une chose concrète] De petites flammes bleues courent, bondissent et jouent sur le fond ardent du brasier (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 297 ); on entend la neige bondir mollement sur la pelouse (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 126) : Ø 1.... la chaloupe glisse sur les vagues, comme la pierre aplatie, qui, lancée par la main d'un enfant, frappe le flot, se relève, bondit et rebondit en effleurant la surface de l'onde. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 369. Ø 2. Partout où il [le guitariste] passait, raclant ses cordes, et les faisant harmonieusement bondir sous le pouce, il était sûr d'être suivi par une foule. CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, Du vin et du haschisch, 1860, page 323. — Par analogie, littéraire. Une cascade, un torrent bondit. L'ombre du matin est encore au fond du lit de la gorge où bondit le torrent principal (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 256 ). B.— [L'accent est mis sur l'idée d'agilité, de souplesse; le sujet désigne généralement un être humain ou un animal] : Ø 3. Il y a des poissons larges et plats qui bondissent à la surface calme des eaux sur lesquelles ils retombent en faisant retentir au loin les vastes solitudes de la mer :... JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 193. Ø 4. J'aimais sa façon de marcher à mon côté. Plutôt que marcher, je devrais dire sautiller et bondir. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Désert de Bièvres, 1937, page 56. PARADIGMES. Sauter, sautiller; s'élancer, cabrioler, gambader. 1. Par extension, familier. — S'élancer en avant : Ø 5.... elle [Emma] entendit le trot d'un cheval dans l'allée. C'était lui [son mari] , il ouvrait la barrière, il était plus blême que le mur de plâtre. Bondissant dans l'escalier, elle s'échappa vivement par la place... GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 159. — Se rendre en toute hâte en un lieu : Ø 6. Le temps juste de m'habiller et je bondis plutôt que je ne courus place des Barricades, où demeurait Charles Hugo. PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 2, Souvenirs et promenades, 1896, page 146. — Par métaphore : Ø 7. La paix est loin d'avoir l'assurance de la joie. La joie bondit, frappant le sol, de son talon. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 404. 2. Spécialement. [Bondir suivi d'une préposition indiquant une direction] a) Bondir dans (confer supra exemple 5). b) Bondir de (hors de). Le jongleur bondit hors de sa cabane (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 386 ); Comme un homme endormi qu'une vipère mord, Elle bondit de terre avec un cri de mort (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 898 ). c) Bondir sur. [En prenant appui sur un corps dur] Le fiacre souplement bondit sur ses ressorts et recule (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, La Vie unanime, 1908, page 102 ). [En fonçant en direction d'un objectif animé ou d'une chose] C'était bien le tigre se ramassant pour bondir sur sa proie (HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 612 ). d) Bondir vers : Ø 8. Le téléphone sonna. Il était dix heures. Nous échangeâmes un regard étonné, puis plein d'espoir : (...). Mon père bondit vers l'appareil, cria « Allo » d'une voix joyeuse. FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 180. — Bondir comme. [Suivi d'une comparaison; généralement avec une nuance poétique, comparative de l'homme avec un animal souple ou un élément naturel fluide] [Le sauvage] bondit comme un torrent du haut d'un roc, et disparoît (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 149 ); Stephen se lève et bondit comme un tigre (ALPHONSE KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 151 ). SYNTAXE : Bondir comme un chamois, un chevreuil, un faon, une gazelle, un léopard, un lion, une panthère, un poulain en liberté. III.— Au figuré. [Quelquefois employé absolument mais généralement suivi de la préposition de indiquant la cause] Réagir sous l'empire d'une émotion. Bondir de colère, d'impatience, de joie, de rage. Le jeune voyageur bondissoit de plaisir. Le vieillard, moins joyeux, alloit un train plus sage (JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Cheval et le poulain, 1792, page 83 ). Le confiant Perrin cria consciencieusement : « Corbeau! corbeau! » Le pauvre curé bondit (LOUIS-ÉMILE-EDMOND DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, page 88 ). — [Le sujet désigne le coeur dont le rythme s'accélère sous l'effet d'une émotion] Le coeur bondit d'allégresse, de crainte, d'indignation; le coeur lui bondit : Ø 9. Je fus jaloux de cet enfant sur-le-champ, et le coeur me bondit en voyant qu'il touchait le sabre du général. ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 142. — Locution. Faire bondir le coeur. a) Employé absolument. En entrant dans la chambre, prêt à m'évanouir, attendant néanmoins je ne sais quel hasard, une suprême espérance me fit bondir le coeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Dimanches d'un Bourgeois de Paris, 1880, page 320 ). b) [Suivi de la préposition de indiquant la cause] · [Le dégoût] Donner la nausée. Confer également haut-le-coeur, lever le coeur : Ø 10.... il faut me pardonner et vous dire que vous venez d'entendre le cri d'un vieux Français de France, qui ne peut trouver tout à fait le repos dans les sables, car si fataliste que je sois devenu, il y a toujours des questions qui me font bondir le coeur,... JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 282. · [La joie] Un regard rapide échangé entre ma belle et moi me fait bondir le coeur de joie. Nous allions être seuls! (ALFRED DE MUSSET, Il ne faut jurer de rien, 1840, page 105 ). — Par ellipse. Faire bondir quelqu'un (sous-entendu de colère, d'indignation) : Ø 11. Je ne peux plus causer avec qui que ce soit sans me mettre en colère; et tout ce que je lis de contemporain, me fait bondir. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1872, page 62. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 468. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 744, b) 2 349; XXe. siècle : a) 2 388, b) 2 059.

« JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 193.

? 4.

J'aimais sa fa?on de marcher ? mon c?t?.

Plut?t que marcher, je devrais dire sautiller et bondir. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le D?sert de Bi?vres, 1937, page 56.

PARADIGMES.

Sauter, sautiller; s'?lancer, cabrioler, gambader.

1.

Par extension, familier.

? S'?lancer en avant?: ? 5....

elle [Emma] entendit le trot d'un cheval dans l'all?e.

C'?tait lui [son mari] , il ouvrait la barri?re, il ?tait plus bl?me que le mur de pl?tre.

Bondissant dans l'escalier, elle s'?chappa vivement par la place... GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 159.

? Se rendre en toute h?te en un lieu?: ? 6.

Le temps juste de m'habiller et je bondis plut?t que je ne courus place des Barricades, o? demeurait Charles Hugo. PAUL VERLAINE, ?uvres posthumes, tome 2, Souvenirs et promenades, 1896, page 146.

? Par m?taphore?: ? 7.

La paix est loin d'avoir l'assurance de la joie.

La joie bondit, frappant le sol, de son talon. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 404.

2.

Sp?cialement.

[Bondir suivi d'une pr?position indiquant une direction] a) Bondir dans (confer supra exemple 5).

b) Bondir de (hors de).

Le jongleur bondit hors de sa cabane (FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 386 ); Comme un homme endormi qu'une vip?re mord, Elle bondit de terre avec un cri de mort (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 898 ).

c) Bondir sur.

[En prenant appui sur un corps dur] Le fiacre souplement bondit sur ses ressorts et recule (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, La Vie unanime, 1908, page 102 ).

[En fon?ant en direction d'un objectif anim? ou d'une chose] C'?tait bien le tigre se ramassant pour bondir sur sa proie (HONOR? DE BALZAC, Splendeurs et mis?res des courtisanes, 1847, page 612 ).

d) Bondir vers?:. »

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