Qu'apprenons nous de nos désirs
Publié le 09/05/2013
Extrait du document
«
Selon Platon, tout désir est un manque.
En effet, dans son mythe, Le Banquet , Platon sous
entend que l’homme serait par nature incomplet.
Ainsi, le désir ne viserait pas un objet, ni
même une personne mais soi même, le désir serait à la recherche d’une part de soi perdue.
Désirer serait donc une chance car c’est une possibilité de retrouver une part perdue.
Mais
désirer serait aussi un malheur car cela consiste à chercher au dehors ce qui nous manque
dedans, qui ne sera jamais compensé.
Si on considère comme Platon que le désir est un manque cela voudrait donc dire que l’on ne
désirait que ce qui nous manque.
Ainsi, seul le pauvre cherche la richesse, seul le laid cherche
la beauté, seul le faible cherche la force.
Le désir serait donc aussi une souffrance car le manque est souffrance et que le désir est un
manque.
Cette souffrance, cette douleur morale du au désir, entraine une certaine dépendance.
En effet, nous sommes sous l’emprise de nos désirs, qui nous soumettent à la condition
d’esclave, et emporté par une attirance puissante sur l’objet que le désir à désigné pour nous,
emporté par cette attirance qui semblerait pouvoir nous apporter enfin le bonheur, nous ne
pouvons plus y renoncer et nous nous retrouvons dépourvu de notre liberté.
Schopenhauer prétend que tous les désirs sont souffrances.
Ainsi, selon lui il faut se libérer du
désir, cesser de désirer.
De plus, le désir contribuerait au malheur de l’homme par son insatiabilité car la seule chose
que le désir vise c’est désirer.
En effet, quand un désir est réalisé la satisfaction n’est pas
durable, le désir porte alors sur un autre objet.
Notre désir nous trompe, il nous fait croire que
cet objet est important alors qu’en réalité le désir était autre chose.
Les penseurs de
l’Antiquité, comme Platon, n’hésitaient pas à dire que le désir est la condition malheureuse de
l’homme et qu’il lui fait découvrir son incomplétude.
Ainsi, le désir nous apprendrait donc que nous sommes incomplets, qu’il nous manque
quelque chose.
Il faudrait donc maîtriser ses désirs, afin de ne pas souffrir de ce manque.
La
maîtrise de ses désirs se fait en grandissant, en s’humanisant et en se sociabilisant.
En effet,
un enfant ne contrôle pas ses désirs, il veut tout tous de suite, alors qu’un adulte s’est fait à
l’idée au fil du temps qu’il n’est pas possible d’obtenir tous ce qu’il désir, et sait distinguer les
désirs décents de ceux inconvenables.
Maîtriser ses désirs serait donc se maitriser, maitriser sa
propre nature, lutter contre cette dépendance du désir.
Mais comment peut-on parvenir à
maitriser ses désirs ? « Vouloir, c’est pouvoir » cette simple citation nous dirait que c’est par
la volonté, mais cela suffit-il pour combattre une force aussi puissante que le désir ?
De plus, la psychanalyse ne cesse de se poser des questions sur le désir.
Existerait-il des désirs
interdits refoulés dans l’inconscient ? Il est très plausible que se soit le cas, comme pour les
souvenirs ou les pensées refoulées.
Ainsi les désirs refoulés seraient-ils la preuve que
l’homme peut-être maître de ses désirs en les rejetant de sa conscience ? Nous aurions
tendance à répondre que oui c’est une preuve.
Pourtant ses désirs sont toujours présents dans
l’inconscient.
L’homme ne peut effacer, tuer ses désirs.
Ils sont toujours présents de manière
consciente ou inconsciente et poussent l’homme à les réaliser.
Ainsi, le désir domine l’homme
car il ne peut échapper à ses désirs et le seul moyen pour l’homme de retrouver une part de sa
liberté serait donc de maitriser ses désirs.
Serait-il possible de ne rien désirer, d’être comblé, de se satisfaire de ce que l’on
possède, ou sommes nous au contraire des êtres fondés sur le désir qui cherchent toujours à
augmenter leur puissance, aspirant toujours à être d’avantage ?
Désirer fait partie de la condition humaine.
L’homme ne peut pas y échapper, il peut juste
essayer de maîtriser ses désirs.
Mais quoi qu’il fasse il désirera toujours même s’il possède
déjà tous ce qu’il croit avoir besoin pour être heureux.
Car le désir est une pure puissance de
l’homme, c’est une dimension fondamentale de son essence, qui ne s’éteint qu’à sa mort.
Pour
Dolto l’homme est avide et borné il veut tous mais il est souvent déçu par ce qu’il obtient car.
»
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