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ARISTOTE : ETHIQUE A NICOMAQUE (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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L'Éthique à Nicomaque s'inscrit dans un genre philosophique qui aura beaucoup d'autres illustrations (voir, dans le présent livre, l'Éthique de Spinoza). Mais contrairement à l'Éthique de Spinoza, connue par le nom de son auteur, chez Aristote, le titre de l'ouvrage est donné par le destinataire. La difficulté, en effet, avec Aristote, c'est que nous possédons, sous son nom, trois ouvrages s'inscrivant dans le genre du traité de morale : l'Éthique à Nicomaque, l'Éthique à Eudème et la Grande Éthique ou Grande Morale. Nous n'avons pas de difficulté à faire notre choix : personne ne conteste en effet la paternité de l'Éthique à Nicomaque à Aristote. Par contre, pour les deux autres, les spécialistes de la période ne sont pas sûrs que ces ouvrages soient d'Aristote. Ils pourraient être l'oeuvre de ses élèves. Aristote est né près du mont Athos, à Stagire, très exactement. Son père était médecin : cette filiation le destinait à la recherche expérimentale et à la science positive. A 18 ans, il part à Athènes pour y faire des études. Il devient le plus brillant disciple de Platon (Platon a alors 60 ans). Pendant vingt ans, il va étudier. A la mort de Platon, il ira enseigner à Assos, puis à la cour de Macédoine. Il reviendra à Athènes fonder le Lycée, école rivale de l'Académie fondée par Platon. Un an avant sa mort, accusé d'impiété, il se rendit à Chalcis, dans l'île d'Eubée. Les écrits attribués à Aristote se rapportent à la presque totalité des sciences connues de l'Antiquité, c'est-à-dire, d'après la classification proposée par le philosophe lui-même, aux sciences théorétiques ayant pour objet l'être sous ses différents genres (mathématiques, physique et théologie ou philosophie première), aux sciences pratiques dont l'objet est le bien comme fin de l'action (éthique, politique) et aux sciences poétiques, qui étudient les conditions de production de l'oeuvre belle (poétique, rhétorique). De plus, les Catégories, le traité De l'interprétation et quelques autres ouvrages regroupés dans l'Organon font d'Aristote le vrai fondateur de la logique. C'est lui, le premier, qui formula clairement les axiomes élémentaires de la logique (principe de non-contradiction, principe du tiers exclu, etc.). Il en tira les règles plus spéciales du syllogisme et établit un système de logique déductive qui fut longtemps son principal titre de gloire. Nous aurions pu choisir de présenter un ouvrage relevant d'une autre catégorie que celle des sciences pratiques. Mais l'Éthique à Nicomaque nous est apparue comme un texte important qui nous permettra, dans notre commentaire, d'opposer Aristote à Platon.

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« poser face au monde. Qu'est-ce que la vertu ? Le livre II définit ce qu'est la vertu.

La vertu est une excellence morale innée que l'on développe par l'habitude.

Elleculmine dans l'activité de la partie supérieure, désirante mais susceptible d'être raisonnée, de l'âme irrationnelle.Cette excellence du désir raisonné, autrement dit la vertu, est notre aptitude à nous adapter aux situations, àchaque cas particulier : « Sur le terrain de l'action et de l'utile, il n'y a rien de fixe.

» L'effort sera d'éviter l'excès oule défaut. Une théorie du juste milieu Dans le livre III, on réfléchit à la manière, à l'art de chercher et de trouver le juste milieu.

Cette position médianen'est pas la même pour chacun d'entre nous.

La vertu est donc un choix ou un désir délibératif volontaire, selon ladroite raison, des choses qui dépendent de nous.

La vertu relève donc d'une sagesse pratique (phronésis) dontl'homme prudent fournit la norme vivante (le « bon père de famille » du Code civil).

Bien qu'elle vise le juste milieu, lavertu est cependant un sommet de perfection.

Aristote étudie ensuite deux vertus particulières : le courage et lamodération.

Le courage apparaît comme le juste milieu entre la crainte et la témérité.

La modération est une «médiété entre les plaisirs ».

L'objectif d'Aristote est de parvenir à la « juste mesure ». Les vertus particulières Le livre IV poursuit l'analyse des vertus particulières : la libéralité, la magnificence, la magnanimité, l'ambition, ladouceur, l'affabilité, l'homme véridique, le bon goût dans l'activité du jeu (vertu qui s'intéresse au fait d'avoir del'esprit), la modestie.

Ainsi, la libéralité, vertu dans le champ des affaires d'argent va être « la médiété entre laprodigalité et la parcimonie ».

La magnificence, vertu des puissants, est l'art du bon goût dans la dépense, médiétéentre la mesquinerie et la vulgarité.

C'est l'art de se bien conduire dans les dépenses de prestige.

La magnanimité sesitue entre la vanité et la pusillanimité.

L'homme magnanime, c'est celui qui parvient à s'évaluer à sa juste valeur.

Ilsait se situer entre l'honneur et le déshonneur.

Il adopte l'attitude qui convient. La justice Le livre V clôt ces analyses en examinant le cas de la vertu de justice.

Aristote distingue deux formes de justice etd'injustice :— la justice universelle ou légale, vertu complète relativement à nos rapports avec autrui, et assimilée àl'accomplissementtotal de la loi, si la loi elle-même a été correctement établie.

C'est la forme politique de cette vertu ;— la justice particulière, concernant quant à elle le partage ou l'échange des biens et des honneurs entre lesmembres d'une communauté : distributive, elle partage, en fonction de la valeur de chaque associé, en établissantl'égalité proportionnelle.

Cette justice corrige les inégalités survenues dans les transactions privées et se fonde surle principe de l'égalité arithmétique des personnes.

C'est donc la valeur (ou le mérite) des personnes qui autorise laréciprocité proportionnelle dans le partage distributif.

Le juste échange des biens est rendu possible grâce à leurévaluation en valeur marchande (monnaie).Toute forme de justice est ainsi une médiété, et toute injustice un excès ou un défaut.

Trop pour l'un et trop peupour l'autre.L'homonymie de ces différentes formes de justice est en quelque sorte fondée par leur rapport à la loi positive.

Maiscette loi positive n'existe pas dans le cas des acceptions « métaphoriques » du terme de justice.

On parle de justicedu maître envers l'esclave, du père envers le fils, de l'homme envers la femme.

Au sens strict, « le juste n'existequ'entre ceux dont les relations mutuelles sont sanctionnées par la loi ».

Et Aristote refuse que l'on oppose ce «juste politique » au « juste naturel » (à la manière des sophistes).

L'équité représente enfin la pointe la plus fine dela justice politique dans la mesure où elle corrige, dans les cas particuliers, l'inévitable généralité des lois. Les vertus intellectuelles Le livre VI s'intéresse aux vertus intellectuelles.

Aristote explique qu'il s'agit d'un domaine particulier.

Le principe debase reste le même : « Il faut choisir le moyen terme, et non l'excès ou le défaut.

Le moyen terme est conforme àce qu'énonce la droite règle.

» L'objet de la vertu intellectuelle,c'est de combiner le désir et l'intellect, la partierationnelle et la partie irrationnelle de l'âme.

La partie intellectuelle de l'âme est celle qui décide de se donner commeobjet la vérité.Aristote énumère ensuite les vertus intellectuelles : la science, l'étude de l'art, l'étude de la prudence, l'étude de laraison intuitive, la sagesse théorétique (la sagesse en soi et pour soi, non appliquée à une activité particulière).Ensuite, Aristote confronte la prudence et l'art politique.

Aristote présente la prudence comme une intuition, mieux,comme une perception des situations singulières.

Il s'intéresse ensuite aux vertus intellectuelles mineures : la bonnedélibération, l'intelligence et le jugement.

Il étudie ensuite les relations des vertus intellectuelles entre elles et leurrelation avec la prudence.

La prudence est une sagesse pratique.

Le livre VI se conclut par une analyse desrapports entre sagesse théorique et sagesse pratique : « Tout le monde aujourd'hui, en définissant la vertu, aprèsavoir indiqué la disposition qu'elle est et précisé les choses qu'elle a pour objet, ajoute qu'elle est une disposition. »

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