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Epictète, Entretiens, I, 12 (commentaire)

Publié le 05/04/2011

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                 Ce texte est tiré d’une des deux œuvres d’Epictète, Entretiens, dans laquelle Arrien, un de ses disciples à l’école du stoïcisme, a résumé sa doctrine sous forme d’aphorismes. Cet extrait s’interroge sur la nature de la liberté. D’après l’auteur, être libre c’est accepter les choses comme elles arrivent, et par conséquent accepter que toutes les choses qui arrivent ne dépendent pas de nous et de notre volonté. Mais au premier abord, la liberté ne consiste-t-elle pas à agir comme on l’entend ? Le fait d’être libre ne nous dispense-t-il pas de toute contrainte ? N’est-ce pas laisser libre cours à tous ses désirs, sans ne se soucier de rien ? Selon Epictète, ces idées sur la liberté relèvent de la déraison, voire de la folie. Il va directement les réfuter et donner des exemples des conduites raisonnables. Il y a donc une certaine idée d’opposition entre la liberté raisonnable et la folie de celui qui pense être libre en faisant tout ce qu’il désire. 

« régies par un ensemble de règles, de principes supérieurs qui ne dépendent pas de nous. Certaines choses dépendent de nous et d'autres non.

Ce qui dépend de nous ce sont nos actions, nosdésirs et nos jugements.

Ce qui ne dépend pas de nous c'est ce que font et pensent les autres, la nature, la gloire,les honneurs, les objets, etc.

Epictète va jusqu'à penser que notre propre corps ne dépend pas de nous, car ilpourrait être touché par des éléments qui l'affecteraient et contre lesquels on ne pourrait rien.

Tout ce qui nedépend pas de nous ce sont en fait tous les éléments contre lesquels on ne peut rien. Ensuite, Epictète, sous forme d'interrogation, revient sur les propos de l'homme fou en les réinterprétant.Ce qu'il a dit au début revient à dire qu'il veut que règne sur la liberté le caprice et la fantaisie.

Dans sa phrase il y aune opposition entre la liberté, qu'il place au dessus de tout comme la plus grande et la plus importante des chosesqui règne sur toutes les autres, et le caprice et la fantaisie.

Selon Epictète, le fou rabaisse la liberté à un niveau oùrègneraient des désirs irréfléchis et passagers, comme des enfantillages, des désirs relevant de l'imagination, del'excentricité, de l'absurde.

Pour Epictète cela est bien sûr la chose la plus improbable. Dans un troisième temps, Epictète nous dit enfin ce qu'est selon lui, et donc ce qu'est réellement etraisonnablement la liberté : « vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles arrivent ».C'est-à-dire accepter les choses comme si nous les avions voulues et consentir au destin. D'après Epictète, cet assentiment au destin est une forme de liberté qui permet d'accéder au bonheur, àl'ataraxie.

Il faut faire comme si nous avions voulu les choses qui nous arrivent, pour être toujours heureux de cequ'il nous arrive.

Ce qui ne dépend pas de nous doit nous laisser indifférents.

Ce ne sont pas des choses nécessaireset elles n'ajoutent et n'enlèvent rien au bonheur.

Ces choses auraient pu ne pas nous arriver, mais si elles arriventc'est qu'il y a une raison, ce sont des dons du destin.

Nous devons accepter du mieux que l'on peut le rôle que ledestin nous donne à jouer.

Les stoïciens pensent qu'il existe un Dieu qui est le monde.

Ce Dieu administre l'universavec sagesse, il n'est pas soumis aux passions.

C'est pourquoi il ne faut vouloir que ce qu'il nous arrive et ne pas selaisser emporter par d'autres désirs.

Car ce qu'il nous arrive est rationnel et correspond à l'enchaînement des causeset effets voulus par la raison universelle qui est Dieu.

Pour être libre et heureux il faut vivre en accord avec cetteraison universelle. Le fait d'être libre est habituellement désigné par une absence de contrainte.

Mais on voit dans ce textequ'il n'en est pas ainsi pour Epictète.

Il va à l'encontre de nos préjugés sur la liberté pour nous dire que finalement,la liberté c'est accepter le destin.. »

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