Devoir de Philosophie

L'Etat est-il une entrave à la liberté ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

HTML clipboard

Le mythe de Dionysos nous enseigne que l’espèce humaine est née des résidus d’un crime. La lutte serait donc le fondement même de toute relation sociale. C’est ainsi que l’homme a voulu sa sécurité et c’est ainsi qu’est né l’Etat et avec lui ses lois. Pour Kant, l’Etat est porteur d’un projet de « rationalité « dans les rapports humains. Il est de cette façon demandé à l’individu de viser autre chose que ses intérêts égoïstes et d’accéder à une dimension universelle de son existence.

Espérance fondée ou illusoire ? Que faudra-t-il attendre des lois ? D’être le porte-flambeau de la raison humaine ? Le cadre à l’intérieur duquel les hommes peuvent à la fois être libres et cesser d’être ennemis les uns des autres ? Ou bien d’imposer les fardeaux et les forces diversement pesants, d’un pouvoir opaque et inhumain ? Ou bien encore d’exprimer les promesses non tenues d’une sociabilité véritablement humaine et « universelle « ?

« règlements ; je n'y vois nulle part une défense de mes libertés.

Par ailleurs, on pourrait remarquer que les lois sontnées s'une passion : l'amour de la vie.

Mais les lois sont respectées par cette même passion, qu'est la crainte de lamort et du châtiment.

C'est un cercle vicieux.De même, l'Etat n'a pas de nécessité absolue et éternelle.

Ainsi, pour Marx et Engels, l'Etat et ses lois seraient une« superstructure », c'est-à-dire une institution inventée par la classe dominante (la bourgeoisie) pour assurer laclasse des prolétaires.

Selon la conception marxiste du devenir historique, l'Etat et ses lois ne seront plusnécessaires après l'instauration de la « société sans classes ».

Lénine reprend cette thèse en la complétant.

Aprèsune phase de « dictature du prolétariat » visant à éclairer et éduquer les prolétaires, la fin de la lutte des classesdoit entraîner le « dépérissement de l'Etat ».

L'Etat avec ses lois semble bien brimer les libertés individuelles au nom de ses propres intérêts, des buts qu'il vise, du pouvoir qu'il cherche à conserver.

Et pourtant, c'est l'homme qui a crée l'Etat et par la suite ses lois.

Eneffet, l'Etat n'est-il pas le garant des libertés individuelles ? L'Etat, peut-être la plus sûre garantie contre latyrannie, la violence des intérêts particuliers.

En effet, étant l'expression du droit et de la volonté générale, il veillesur l'individu. Ainsi, contrairement à Hobbes qui pensait que s'établissait un pacte de soumission, Rousseau lui, dirait plutôt un pacte d'association.

Selon lui, l'Etat est l'expression d'un pacte social librement consenti.

Rousseau concilie laliberté individuelle avec l'autorité de l'Etat en considérant que celle-ci découle d'un « contrat social » par lequelchacun accepte de se conformer à la « volonté générale ».

Ce contrat garantit à la fois la liberté et l'égalité.

L'Etat,résultat de ce contrat, est l'instrument de tous mis au service de la liberté de chacun. L'Etat n'est-il pas également l'instrument qui permet de protéger la liberté de chacun contre la tyrannie d'autrui ?Pour Hobbes, l'état de nature se caractérise par la guerre de tous contre tous : « l'homme est un loup pourl'homme ».

L'intervention des lois et de l'Etat est donc nécessaire afin que chacun soit protégé et puisse réaliser sesprojets sans nuire aux projets d'autrui.

C'est en ce sens qu'Aristote disait : « L'Etat, c'est la communauté du bien-vivre et pour les familles et pour les gouvernements de familles, en vue d'une parfaite vie et qui se suffise à elle-même ».Aussi, pour Hegel, l'Etat est la manifestation de la raison à l'œuvre dans l'organisation de la société.

La liberté seréalise par el dépassement des intérêts individuels et dans la conformité à la raison, au droit, à la morale quis'incarnent dans l'Etat.

Ma liberté d'expression par exemple c'est l'Etat qui me la garantit.

Et s'il ne remplit pas samission, j'ai la possibilité, en tant que citoyen, de changer les hommes qui exercent le pouvoir.

L'Etat, s'il sert le bien commun et non les intérêts de quelques-uns semble être le plus solide garant deslibertés.

Pourtant, de nombreuses critiques sont fait à l'égard des lois.

Faut-il alors se soumettre aux lois ?Il semble que cela soit nécessaire car ce n'est que par l'obéissance aux lois que l'on peut maintenir une sociétéordonnée et juste tout en étant libre.

L'obéissance selon Alain est la voie de la raison.

Ainsi, le respect de l'ordresocial et du pouvoir politique (les lois) apparaît comme le seul moyen de préserver une société gouvernée par laraison.

En effet, la désobéissance à l'Etat est avant tout due aux passions et aux désirs individuels, au lieu deprovenir d'une réflexion réelle.

Alain disait : « Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen.

Parl'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance, il assure la liberté ».

Alain est avant tout républicain, démocrate etpartisan du suffrage universel.

Pour lui, la république doit être fondée sur la liberté individuelle.

Dans ce cas, lesuffrage universel apparaît comme un instrument de détermination individuelle de l'Etat.

Les lois sont alorsdéterminées par la raison de chaque individu.

De plus, l'autorité et l'obéissance n'excluent pas la liberté.

Alaincherche à montrer qu'il n'y a pas d'antagonisme entre la notion de liberté individuelle et celle d'autorité politique.Cependant, les lois sont une nécessité de fait alors que la liberté est essentiellement une exigence intellectuelle.

Ilest donc impossible et même nécessaire de concilier les deux.

Comment allier liberté et lois ? Avec qui vais-je passer mon contrat pour garder ma liberté ?Chaque homme doit contracter avec lui-même.

C'est par le contrat que naît le peuple.

Du contrat, naît la volontégénérale.

Chaque homme est à la fois sujet et souverain.

Chaque homme accepte d'obéir à la loi qu'il se donne à lui-même.

C'est donc le peuple qui est souverain.

Il n'y a donc pas renoncement à la liberté parce que jamais le peuplen'est mis en situation d'obéir à une autorité extérieure.Toutefois, l'obéissance aux lois ne doit pas être une soumission aveugle.

Si l'obéissance et le respect de l'ordre sontnécessaires, chaque citoyen doit conserver un esprit critique.

Il est même de son devoir de refuser la soumission aupouvoir si celui-ci méprise les droits et les libertés du peuple.

Il faut en effet garder à l'esprit que le pouvoir n'estrien sans le peuple : les gouvernants tiennent leur pouvoir du consentement et de la volonté de ceux qu'ilscommandent.

Ils doivent donc être contraints de rendre des comptes aux citoyens et de gouverner avecl'approbation de ceux-ci.

Ainsi, le meilleur gouvernement semble être celui de la raison.

Alain est contre les lois quine seraient pas contrôlable et dirigeable par la raison.

Pour lui, toute institution politique doit avant tout considérerles moyens d'assurer la maîtrise de la raison afin de ne pas être dirigée par les « viscères et les dérèglements ducœurs », c'est-à-dire par les désirs strictement matériels et les passions irréfléchies des individus qui dirigent. La souveraineté de l'individu reste alors un principe primordial.

La cause la plus générale de la tyrannie et du totalitarisme consiste en l'abandon de la raison et de l'intelligence ; Il faut donc que chaque individu reste vigilant,qu'il exerce son esprit critique afin d'être capable de ne plus obéir aux lois si celles-ci bafouent les droits et leslibertés du citoyen.

Il faut que la raison l'emporte sur l'opinion commune, laquelle n'a rien de rationnel.

Ce qui doits'exprimer en démocratie, c'est l'esprit raisonnable d'un peuple et non la foule, la volonté tyrannique et passionnéed'un seul homme.

Pour que l'ordre profite à tous, chaque citoyen doit se soumettre aux décisions du pouvoir politique.

Il fautcependant savoir aller contre le pouvoir politique lorsque celui-ci ne sert plus els intérêts de la nation et des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles