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N'exprime-t-on que ce dont on a conscience ?

Publié le 17/05/2011

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conscience

   Introduction

 Lorsque je parle, il semble normal que je prétende maîtriser ce que je dis, et les effets que ce que je dis peut provoquer chez mon interlocuteur. Cependant, il arrive fréquemment que je sois surpris par les réactions de ce dernier, qui semble saisir autre chose que ce que j'avais I ‘intention de signifier. Mon expression peut-elle donc me trahir ? Qu'est-ce qui, en elle, échappe à mon contrôle ? Une telle échappée semble révéler que j'exprime plus, ou autre chose que ce dont j'ai conscience. Il est alors important de repérer ce qui, de la sorte, m'interdit d'avoir le contrôle complet de mon expression, ce qui revient à s'interroger sur les différences qui peuvent exister entre ce que je voulais (ou ne voulais pas) exprimer et ce que perçoit l'autre, qu'il soit auditeur, interlocuteur, ou, peut-être, simple spectateur.

conscience

« consciente du locuteur, peut être accompagné, sans qu'on le sache ni le maîtrise, de tous les autres ou, au moins,d'un certain nombre d'entre eux.

Élaborant une phrase, je mets en circulation beaucoup plus d'< usages >r possiblesque les seuls que je veux consciemment privilégier : l'expression déborde les stricts besoins de la communication, etelle ne saurait dépendre exclusivement de la conscience de celui qui parle. lll - Polysémie de l'expression artistique Si l'on considère qu'une ½uvre d'art constitue par excellence un domaine d'expression - ce qui peut se soutenir aumoins depuis que I ‘art dit privilégie une relation avec la subjectivité de l'artiste-, on constateque cette expression ne saurait dépendre uniquement de la conscience de celui qui la met en circulation.

On peutmême admettre qu'il doit en être ainsi, si l'on prétend comprendre ce qui fait la richesse d'une ½uvre, c'est-à-diresa capacité à échapper à son propre inventeur, aussi bien qu'à son époque, pour donner naissance à desinterprétations, ou si l'on préfère des « lectures >, indéfiniment renouvelé, et en réalité imprévisibles au moment deson élaboration.Balzac, lorsqu'il conçoit l'ensemble de sa Comédie humaine, a bien l'intention, consciente et volontaire, d'y dresser letableau exhaustif de la société de son époque.

or, on a pu montrer que l'ensemble écrit ne remplit pas ce projet (iloublie notamment de faire figurer l'apparition de la classe ouvrière...), mais que Balzac décrit par contre avecminutie la circulation de l'argent dans la société.

Ce n'est dalleurs qu'unede ses lectures possibles, et, si la Comédie humaine reste lisible à travers les générations successives, c'est en faitparce que chacune peut y découvrir des significations correspondant à ses propres préoccupations.Les > de la littérature sont tous dans cette situation : dans le théâtre de racine, on peut découvrirde la lutte des classes (lecture de Lucien Goldmann) aussi bien que des éléments relevant d'une approchepsychanalytique : Racine n'a évidemment pas pu placer de tels éléments consciemment dans ses pièces, et celasignifie donc bien que l'expression y déborde largement sa conscience d'écrivain.

Au sens strict, il faut d'ailleursreconnaître qu'il est pratiquement impossible de savoir précisément quelles étaient les intentions conscientes deRacine, de Balzac, ou de quelque autre écrivain , lorsqu'il rédigeait ses textes.

I1 se trouve quel'inconscient de l'auteur a aussi agi dans cette rédaction, ce qui a eu pour conséquence que Son écriture « exprime» beaucoup plus de choses qu'il ne pouvait le vouloir consciemment.

Il se trouve aussi que les structures des textespeuvent accueillir des interprétations auxquelles leur. »

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