Devoir de Philosophie

finlandaise, littérature.

Publié le 06/05/2013

Extrait du document

finlandaise, littérature. 1 PRÉSENTATION finlandaise, littérature, ensemble des oeuvres littéraires écrites par des auteurs de nationalité finlandaise. En raison de l'affiliation historique de la Finlande à la Suède voisine, la litérature de ce pays est rédigée en langue finnoise, mais aussi en suédois, voire aux origines en latin. 2 ORIGINE ET PREMIÈRE INFLUENCE SUÉDOISE Une importante littérature populaire orale semble remonter, sur le territoire de la Finlande, aux environs de 100 apr. J.-C., date de l'arrivée des Finnois sur ce territoire. Sans doute ce peuple avait-il quitté l'Europe centrale et l'Europe de l'est au cours du IIe millénaire av. J.-C. pour venir s'établir dans le nord et l'est de la Baltique, avant de gagner l'actuelle Finlande. Les légendes et les mythes cosmogoniques que les Finnois avaient apportés constituent le fondement d'une bonne partie de la littérature à venir. Les formes les plus courantes sont, à l'origine, les poèmes épiques et lyriques, les chansons folkloriques, les fables, les lamentations (récitées par des pleureuses), les proverbes et les mystères. Une littérature religieuse et incantatoire occupe une place importante aux côtés de ces genres populaires. À partir de ces genres anciens, de nouveaux éléments, thématiques ou formels, se développent, notamment une thématique guerrière qui transforme considérablement les figures mythologiques originelles. En 1155, la Finlande est soumise par la Suède, qui y introduit le christianisme. Durant six siècles, la Finlande, devenue province suédoise, subit l'influence de son voisin. La Suède légifère dans les domaines administratif, religieux et éducatif, modifiant ainsi de façon considérable la culture de la nation. Le suédois est décrété langue officielle des classes dominantes, et, avec le christianisme, le latin, langue de l'Église, se répand. La plus grande partie des écrits de la classe cultivée est rédigée dans l'une de ces deux langues ; la littérature en langue finnoise demeure infime, et confinée à des genres réputés inférieurs. Les éléments de la culture populaire finnoise, croyances et légendes, sont également réprimés, mais la littérature orale survit aux confins du pays, et s'enrichit même d'influences nouvelles. De très beaux poèmes légendaires datent d'ailleurs de cette époque de répression culturelle. C'est au XVIe siècle qu'est attesté le premier livre en finnois, un Abécédaire imprimé en 1542 par l'évêque Mikael Agricola (v. 1510-1557). Ce disciple de Martin Luther traduit et publie ensuite un Livre de prières (1544), le Nouveau Testament (1548) et les Psaumes (1551) ; il semble que ce soit là la première utilisation du finnois pour la rédaction de textes religieux. Si les formes orales traditionnelles continuent à se transmettre, les ouvrages littéraires publiés en langue finnoise demeurent rares ; il s'agit pour la plupart de sommes historiques. Le moine et érudit Jöns Budde (1435-1495), bien qu'écrivant en suédois, est le premier écrivain de la littérature finnoise à être connu sous son nom (les oeuvres précédentes sont anonymes) ; il traduit la Bible en suédois, et laisse quelques textes de sa plume. Le XVIIe siècle voit la langue suédoise continuer de dominer la vie culturelle et spirituelle de la Finlande. Néanmoins, en 1640, est fondée l'université d'Åbo, où l'enseignement est dispensé en suédois et en latin. 3 XVIIIE SIÈCLE ET DÉBUT DU XIXE SIÈCLE : LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE NATIONALISTE Dès les balbutiements du chante au début du XVIIIe XVIIIe siècle apparaît ce qui deviendra le romantisme nationaliste, avec l'oeuvre de Daniel Juslenius (1676-1752) ; dans Aboa vetus et novus (1700), il fait remonter le finnois à la tour de Babel. Le poète Gabriel Calamius, qui siècle le malheur de son pays vaincu par les armes, a un certain succès, qui témoigne de l'éveil de la conscience culturelle nationale. Un dictionnaire finnois-latin-suédois est publié en 1745, tandis que « le père de l'historiographie finlandaise «, Henrik Gabriel Porthan (1739-1804) se fait le premier historien de la littérature orale de son pays (De poesi fennica, 1766-1778). Il faut pourtant attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour que cette tendance se constitue en mouvement idéologique. En 1809, la Finlande est cédée à la Russie : la rupture du lien étroit et ancien avec la Suède accélère considérablement l'émergence d'un mouvement nationaliste finnois qui s'épanouit vers le milieu du XIXe siècle, largement encouragé par les universitaires finlandais et légitimé par les travaux historiques qu'ils ont alors entrepris. Le lettré romantique Elias Lönnrot (1802-1884) consacre de nombreuses années à rassembler et à étudier les chants populaires et les contes oraux de l'ancienne Finlande. Il publie, à partir de ces oeuvres disparates, une épopée en langue finnoise qui synthétise les grands mythes de la Finlande, le Kalevala (1835), ainsi qu'un imposant recueil en trois volumes, le Kanteletar (1840). L'orgueil de l'identité et de la langue finnoises se renforce, inspirant aux écrivains de la nation le désir de s'exprimer dans leur langue natale ; la fondation de la Société de littérature finnoise a lieu en 1831 et celle du Théâtre national finnois en 1869. Cette jeune conscience culturelle se manifeste par une floraison d'oeuvres en finnois : de nombreux poètes apparaissent, notamment Aleksis Oksanen (1826-1889), Juhana Erkko (1849-1906), ou Kallio (pseudonyme de Samuel Gustaf Bergh, 1803-1852) ; des revues et des journaux en langue finnoise voient également le jour. Parmi les grands poètes suédophones de l'époque se détachent Johan Ludvig Runeberg, dont le poème « Vårt Land « (« Notre Patrie «, « Maamme « en finnois, 1848) devient l'hymne national de la Finlande, et Zachris Topelius (1818-1898), auteur très respecté de contes de fées ( Fables -- Sagor, 1847-1852)et de romans historiques (les Récits du chirurgien militaire -- Fältskärns berättelser, 1851-1866)devenus des classiques de la littérature finlandaise.. 4 FIN DU XIXE SIÈCLE ET DÉBUT DU XXE SIÈCLE : DU NATURALISME AU RÉALISME 4.1 La prose Vers le milieu du XIXe siècle, les oeuvres finnoises publiées relèvent de diverses formes littéraires et les auteurs de langue suédoise deviennent naturellement, peu à peu, minoritaires. La littérature étrangère, notamment à travers les oeuvres réalistes d'Honoré de Balzac, de Gustave Flaubert, ainsi que celles de Charles Darwin, pénètre en Finlande et influence le monde des lettres. Ainsi le dramaturge et romancier Aleksis Kivi (pseudonyme d'Aleksis Stenvall) est considéré comme le père du réalisme finlandais, voire le pionnier de la littérature finnoise moderne. Son roman les Sept Frères (Seitsemän veljestä, 1870), l'un des monuments les plus impressionnants de la prose finnoise, rompt avec la représentation idéalisée du monde paysan. Il fait évoluer la littérature narrative finnoise de l'emphase et de l'affectation raffinée vers le portrait, réaliste plus que romantique, du peuple des campagnes. Un certain réalisme s'exprime également dans les romans et les nouvelles de Juhani Aho (1861-1921), dans lesquels transparaît l'influence d'Alphonse Daudet, qui met en scène des personnages féminins et analyse leur psychologie dans ses romans ( la Fille du pasteur -- Papin tytär, 1885 ; la Femme du pasteur -- Papin rouva, 1893). Juhani Aho aborde bien d'autres sujets, la politique, la vie conjugale ou le christianisme, mais toujours avec ce même souci de décrire la réalité des faits et des êtres. Son chef-d'oeuvre l'Écume des rapides (Juha, 1911), marque le triomphe du romantisme national. Dans les oeuvres de Minna Canth (1844-1897), romancière et dramaturge féministe socialiste, la description réaliste de la vie quotidienne des classes populaires montre la nécessité d'un changement social profond (Hanna, 1886 ; les Enfants du guignon -- Kovan onnen lapsia, 1888). L'oeuvre d'Arvid Järnefelt (1861-1932) est placée quant à elle sous la figure tutélaire de Léon Tolstoï, avec lequel il partage la haine du matérialisme, une certaine exaltation de la nature, et une critique sociale (les Fils de la terre -- Maaemon Lapsia, 1905). Le naturalisme littéraire est représenté par les oeuvres des romanciers Joel Lehtonen (1881-1934) et Toivo Pekkanen (1902-1957). Le premier se détache progressivement du romantisme pour écrire des textes dans lesquels il dénonce les scandales sociaux et politiques de son temps (les Opprimés -- Sorron lapset, 1923). Quant à Toivo Pekkanen, il s'inspire de son passé ouvrier pour alimenter sa réflexion sur l'organisation de la société, qu'il voit agencée en classes imperméables les unes aux autres -- sinon peut-être par le biais de l'éducation, seule susceptible de permettre aux ouvriers de changer leur condition. Dans son autobiographie, qui est aussi son chef-d'oeuvre, Mon enfance (Lapsuuteni, 1953), il décrit une famille des classes laborieuses. Frans Emil Sillanpää, romancier et nouvelliste, lauréat du prix Nobel en 1939, étudie les hommes de tous les milieux avec le même esprit critique, en regrettant fondamentalement la dénaturation de l'humain ; il est l'auteur, entre autres grands textes, d'un roman, Des êtres humains dans la nuit d'été (Ihmiset suviyössä, 1934), sorte de poème épique consacré à la vie rurale. Mika Waltari , romancier et membre de l'Académie de Finlande, reste le plus connu des naturalistes. Il débute sa carrière par des textes assez légers sur la société finlandaise des années 1920-1930 et s'illustre dans des genres romanesques très divers, mais il est surtout connu pour ses ouvrages historiques, notamment pour Sinouhé l'Égyptien (Sinuhe egyptiläinen, 1945), un roman qui, traduit en vingt-cinq langues, connaît un succès international et qui reflète le désenchantement de l'Europe d'après-guerre. 4.2 Le théâtre Dans le domaine dramatique, Aleksis Kivi est également le précurseur du théâtre finnois moderne. Avec Lea (1869), où pour la première fois une actrice professionnelle joue en finnois, et les Cordonniers de la lande (Nummisuutarit, 1865), une comédie, il s'impose pour plusieurs générations comme l'un des auteurs majeurs de la dramaturgie finnoise. La féministe Minna Canth joue également un rôle essentiel dans la naissance du théâtre finnois, avec des drames sociaux comme la Femme de l'ouvrier (Työmiehen vaimo, 1885), ou encore la Famille du pasteur (Papin perhe, 1891), dont la réussite artistique convainc la jeune génération d'écrivains. Le Théâtre national de Finlande (Suomen Kansallisteatteri) est fondé en 1872, et s'installe en 1902 dans une salle vaste et moderne. Le théâtre gagne peu à peu un public large et populaire, en partie grâce à des comédies, écrites dans le sillage de celles d'Aleksis Kivi, comme la Côte de l'homme (Miehen kylkiluu, 1914) de Maria Jotuni (1880-1943), une description du mariage et du divorce à travers laquelle l'auteur s'attache à montrer, sous l'apparente banalité des situations, la vérité des relations entre les hommes et les femmes. 5 XXE SIÈCLE : APRÈS LE RÉALISME Le courant réaliste du 5.1 XIXe et du début du XXe siècle laisse progressivement la place au néoromantisme, puis à des sensibilités individuelles variées. Les auteurs de langue suédoise sont désormais tout à fait minoritaires. La poésie Parmi ces auteurs de langue suédoise, il convient de distinguer une importante poétesse lyrique du XXe siècle, Edith Irene Södergran (1892-1923), une pionnière du modernisme (l'Ombre du futur -- Framtidens skugga, 1920 ; le Pays qui n'est pas -- Landet som icke är,, posthume, 1925). Arvid Mörne (1876-1946), également poète de langue suédoise, produit d'abord une oeuvre d'inspiration socialiste, qui devient peu à peu plus intime, et se fait le champion de la cause des minorités de langue suédoise installées sur le territoire finnois. Deux poètes, de langue suédoise encore, Bertel Johan Sebastian Gripenberg (1878-1947), un maître de la forme (Sonnets noirs -- Svarta sonetter, 1908), et Elmer Rafael Diktonius (1896-1961), un expressionniste (Flammes épineuses -- Taggiga Lågor, 1924), défendent plus tard des thèmes politiques révolutionnaires. Le plus grand nom de la poésie finnoise du début du siècle est Eino Leino (1878-1926), maître du lyrisme qui s'est également illustré dans le genre de la poésie épique. Sa virtuosité lui permet d'innover sur le plan formel, mais il écrit aussi dans des formes empruntées à l'ancienne tradition nationale. Le poète Veikko Antero Koskenniemi (1885-1962), professeur et membre de l'Académie de Finlande, se distingue dans l'art de l'élégie, mais il s'illustre également dans la critique littéraire. Atteint de tuberculose, d'un naturel très angoissé, Frans Uuno Kailas (1901-1933), après des oeuvres colorées célébrant les beautés de rivages lointains, se fait le chantre de la souffrance et de la mort avec des textes comme le Sommeil et la Mort (Uni ja kuolema, 1931). Kaarlo Teodor Sarkia (1902-1945), poète lyrique d'une sensibilité exacerbée, est l'auteur de textes oniriques comme le Puits du Rêve (Unen kaivo, 1936). Parmi les jeunes poètes modernistes, signalons Tuomas Anhava (né en 1927), auteur à la plume aiguë d'Octobre (Otava, 1965), mais aussi Eeva-Liisa Manner (née en 1921), poétesse mystique moderne dont la poésie associe la nature à des images oniriques. Matti Rossi (né en 1934) est surtout connu comme auteur de poèmes de protestation politique, tandis que Pentti Saarikoski (1937-1983) écrit dans un langage familier des poèmes évoquant l'amour et l'introspection. Ce dernier est en outre l'auteur de diverses traductions de textes anglais ou américains en finnois, notamment celle de l'Ulysse de James Joyce. Bo Carpelan (né en 1926) est l'une des voix majeures de la poésie contemporaine suédophone ; son oeuvre poétique, influencée en grande partie par l'auteur dadaïste Gunnar Björling (1887-1960) ainsi que par l'oeuvre de Max Jacob, se caractérise par une grande économie de mots et un travail sur les formes brèves ( 73 poèmes -- 73 dikter, 1966 ; Dans les pièces obscures, dans les claires -- I de mörka rummen, i de ljusa, 1976). Il est également romancier (Axel, 1989). Pentti Holappa (né en 1927) est un poète qui s'ancre dans le quotidien et la modernité (une grande partie de ses poèmes est réunie dans un ouvrage français, les Mots longs. Poèmes 1950-1994, 1997). 5.2 La prose Le plus important des romanciers d'après-guerre est Väinö Linna (né en 1920), dont le texte Soldats inconnus (Tuntematon sotilas, 1954), critique réaliste et humoristique de la classe des officiers, connaît un grand succès et est traduit dans de nombreuses langues. Dans sa trilogie Ici, sous l'étoile Polaire (Täällä Pohjantähden alla, 1959-1962), Väinö Linna décrit avec une grande puissance d'évocation la guerre civile finlandaise de 1917. Parmi les romanciers contemporains, Veijo Meri (né en 1928) se distingue avec Une histoire de corde (Manillaköysi, 1957), récit des aventures vécues par un soldat en permission chez lui. Paavo Rintala (né en 1930) est l'auteur d'une trilogie, Ma grand-mère et Mannerheim (Mummoni ja Mannerheim, 1960-1962) consacrée aux mythes nationaux bien-aimés, la résistance notamment. Tove Jansson (1914-2001), auteur de littérature jeunesse, accède à la reconnaissance mondiale avec son personnage Moumine le troll (qui commence avec l'oeuvre éponyme -- en suédois Trollkarlens hatt, 1948). Quant à Arto Paasilinna (né en 1942), il est l'un des auteurs finlandais les plus lus, notamment en France ; ses histoires loufoques et ses personnages attachants ( le Lièvre de Vatanen -- Jäniksen vuosi, 1975 ; le Meunier hurlant -- Ulvova mylläri, 1981 ; Petits suicides entres amis -- Hurmaava joukkoitsemurha, 1990) s'inscrivent dans une nature omniprésente, ce qui vaut parfois à ses romans le qualificatif de « romans d'humour écologique «. 5.3 Les écritures dramatiques contemporaines Le théâtre s'épanouit dans la Finlande contemporaine, particulièrement avec les oeuvres de Veijo Meri et celles d'Arvo Salo (né en 1932), qui traite du fascisme finlandais dans son très populaire Opéra de Lapua (Lapualaisooppera, 1966). Plus récemment, des dramaturges comme Paavo Haavikko (né en 1931), Pirkko Saisio (né en 1949) et Juha Siltanen (né en 1959) font partie des nouveaux dramaturges qui dynamisent la création théâtrale finlandaise. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« 1886 ; les Enfants du guignon — Kovan onnen lapsia, 1888).

L’œuvre d’Arvid Järnefelt (1861-1932) est placée quant à elle sous la figure tutélaire de Léon Tolstoï, avec lequel il partage la haine du matérialisme, une certaine exaltation de la nature, et une critique sociale ( les Fils de la terre — Maaemon Lapsia, 1905). Le naturalisme littéraire est représenté par les œuvres des romanciers Joel Lehtonen (1881-1934) et Toivo Pekkanen (1902-1957).

Le premier se détache progressivement du romantisme pour écrire des textes dans lesquels il dénonce les scandales sociaux et politiques de son temps (les Opprimés — Sorron lapset, 1923).

Quant à Toivo Pekkanen, il s’inspire de son passé ouvrier pour alimenter sa réflexion sur l’organisation de la société, qu’il voit agencée en classes imperméables les unes aux autres — sinon peut-être par le biais de l’éducation, seule susceptible de permettre aux ouvriers de changer leur condition.

Dans son autobiographie, qui est aussi son chef-d’œuvre, Mon enfance (Lapsuuteni, 1953), il décrit une famille des classes laborieuses. Frans Emil Sillanpää, romancier et nouvelliste, lauréat du prix Nobel en 1939, étudie les hommes de tous les milieux avec le même esprit critique, en regrettant fondamentalement la dénaturation de l’humain ; il est l’auteur, entre autres grands textes, d’un roman, Des êtres humains dans la nuit d’été (Ihmiset suviyössä, 1934), sorte de poème épique consacré à la vie rurale.

Mika Waltari , romancier et membre de l’Académie de Finlande, reste le plus connu des naturalistes.

Il débute sa carrière par des textes assez légers sur la société finlandaise des années 1920-1930 et s’illustre dans des genres romanesques très divers, mais il est surtout connu pour ses ouvrages historiques, notamment pour Sinouhé l’Égyptien (Sinuhe egyptiläinen, 1945), un roman qui, traduit en vingt-cinq langues, connaît un succès international et qui reflète le désenchantement de l’Europe d’après-guerre. 4. 2 Le théâtre Dans le domaine dramatique, Aleksis Kivi est également le précurseur du théâtre finnois moderne.

Avec Lea (1869), où pour la première fois une actrice professionnelle joue en finnois, et les Cordonniers de la lande (Nummisuutarit, 1865), une comédie, il s’impose pour plusieurs générations comme l’un des auteurs majeurs de la dramaturgie finnoise.

La féministe Minna Canth joue également un rôle essentiel dans la naissance du théâtre finnois, avec des drames sociaux comme la Femme de l’ouvrier (Työmiehen vaimo, 1885), ou encore la Famille du pasteur (Papin perhe, 1891), dont la réussite artistique convainc la jeune génération d’écrivains.

Le Théâtre national de Finlande (Suomen Kansallisteatteri) est fondé en 1872, et s’installe en 1902 dans une salle vaste et moderne.

Le théâtre gagne peu à peu un public large et populaire, en partie grâce à des comédies, écrites dans le sillage de celles d’Aleksis Kivi, comme la Côte de l’homme (Miehen kylkiluu, 1914) de Maria Jotuni (1880-1943), une description du mariage et du divorce à travers laquelle l’auteur s’attache à montrer, sous l’apparente banalité des situations, la vérité des relations entre les hommes et les femmes. 5 XX E SIÈCLE : APRÈS LE RÉALISME Le courant réaliste du XIXe et du début du XXe siècle laisse progressivement la place au néoromantisme, puis à des sensibilités individuelles variées.

Les auteurs de langue suédoise sont désormais tout à fait minoritaires. 5. 1 La poésie Parmi ces auteurs de langue suédoise, il convient de distinguer une importante poétesse lyrique du XXe siècle, Edith Irene Södergran (1892-1923), une pionnière du modernisme (l’Ombre du futur — Framtidens skugga, 1920 ; le Pays qui n’est pas — Landet som icke är,, posthume, 1925).

Arvid Mörne (1876-1946), également poète de langue suédoise, produit d’abord une œuvre d’inspiration socialiste, qui devient peu à peu plus intime, et se fait le champion de la cause des minorités de langue suédoise installées sur le territoire finnois.

Deux poètes, de langue suédoise encore, Bertel Johan Sebastian Gripenberg (1878-1947), un maître de la forme (Sonnets noirs — Svarta sonetter, 1908), et Elmer Rafael Diktonius (1896-1961), un expressionniste (Flammes épineuses — Taggiga Lågor, 1924), défendent plus tard des thèmes politiques révolutionnaires. Le plus grand nom de la poésie finnoise du début du siècle est Eino Leino (1878-1926), maître du lyrisme qui s’est également illustré dans le genre de la poésie épique.

Sa virtuosité lui permet d’innover sur le plan formel, mais il écrit aussi dans des formes empruntées à l’ancienne tradition nationale.

Le poète Veikko Antero Koskenniemi (1885-1962), professeur et membre de l’Académie de Finlande, se distingue dans l’art de l’élégie, mais il s’illustre également dans la critique littéraire.

Atteint de tuberculose, d’un naturel très angoissé, Frans Uuno Kailas (1901-1933), après des œuvres colorées célébrant les beautés de rivages lointains, se fait le chantre de la souffrance et de la mort avec des textes comme le Sommeil et la Mort (Uni ja kuolema , 1931).

Kaarlo Teodor Sarkia (1902-1945), poète lyrique d’une sensibilité exacerbée, est l’auteur de textes oniriques comme le Puits du Rêve (Unen kaivo, 1936). Parmi les jeunes poètes modernistes, signalons Tuomas Anhava (né en 1927), auteur à la plume aiguë d’ Octobre (Otava, 1965), mais aussi Eeva-Liisa Manner (née en 1921), poétesse mystique moderne dont la poésie associe la nature à des images oniriques.

Matti Rossi (né en 1934) est surtout connu comme auteur de poèmes de protestation politique, tandis que Pentti Saarikoski (1937-1983) écrit dans un langage familier des poèmes évoquant l’amour et l’introspection.

Ce dernier est en outre l’auteur de diverses traductions de textes anglais ou américains en finnois, notamment celle de l’ Ulysse de James Joyce.

Bo Carpelan (né en 1926) est l’une des voix majeures de la poésie contemporaine suédophone ; son œuvre poétique, influencée en grande partie par l’auteur dadaïste Gunnar Björling (1887-1960) ainsi que par l’œuvre de Max Jacob, se caractérise par une grande économie de mots et un travail sur les formes brèves ( 73 poèmes — 73 dikter, 1966 ; Dans les pièces obscures, dans les claires — I de mörka rummen, i de ljusa, 1976).

Il est également romancier ( Axel, 1989).

Pentti Holappa (né en 1927) est un poète qui s’ancre dans le quotidien et la modernité (une grande partie de ses poèmes est réunie dans un ouvrage français, les Mots longs.

Poèmes 1950-1994, 1997). 5. 2 La prose Le plus important des romanciers d’après-guerre est Väinö Linna (né en 1920), dont le texte Soldats inconnus (Tuntematon sotilas , 1954), critique réaliste et humoristique de la classe des officiers, connaît un grand succès et est traduit dans de nombreuses langues.

Dans sa trilogie Ici, sous l’étoile Polaire (Täällä Pohjantähden alla, 1959-1962), Väinö Linna décrit avec une grande puissance d’évocation la guerre civile finlandaise de 1917.

Parmi les romanciers contemporains, Veijo Meri (né en 1928) se distingue avec Une histoire de corde (Manillaköysi , 1957), récit des aventures vécues par un soldat en permission chez lui.

Paavo Rintala (né en 1930) est l’auteur d’une trilogie, Ma grand-mère et Mannerheim (Mummoni ja Mannerheim, 1960-1962) consacrée aux mythes nationaux bien-aimés, la résistance notamment.

Tove Jansson (1914-2001), auteur de littérature jeunesse, accède à la reconnaissance mondiale avec son personnage Moumine le troll (qui commence avec l’œuvre éponyme — en suédois Trollkarlens hatt, 1948).

Quant à Arto Paasilinna (né en 1942), il est l’un des auteurs finlandais les plus lus, notamment en France ; ses histoires loufoques et ses personnages attachants ( le Lièvre de Vatanen — Jäniksen vuosi, 1975 ; le Meunier hurlant — Ulvova mylläri , 1981 ; Petits suicides entres amis — Hurmaava joukkoitsemurha , 1990) s’inscrivent dans une nature omniprésente, ce qui vaut parfois à ses romans le qualificatif de « romans d’humour écologique ». 5. 3 Les écritures dramatiques contemporaines. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles