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L'homme n'est-il pas avant tout un technicien ?

Publié le 18/06/2010

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 L'homme, comme on l'a constaté n'est pas avant tout un technicien. C'est d'abord un être social qui ne peut vivre sans son prochain. Sa nature raisonnable lui permet d'utiliser le langage et de s'exprimer. Aussi, la technique et sa maîtrise est ce qui le différencie de l'animal. Mais cette capacité à produire des artefacts est avant tout la conséquence de sa nature raisonnable. L'homme est donc avant tout un être raisonnable, puis un technicien. Résumer la nature de l'homme a ses capacités techniques serait réducteur et manquer son essence propre.

 

« bien remarquable qu'il n'y a point d'hommes si hébétés et si stupides, sans en excepter même les insensés, qu'ilsne soient capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours par lequel ils fassententendre leurs pensées ; et qu'au contraire il n'y a point d'autre animal, tant parfait et tant heureusement né qu'ilpuisse être, qui fasse le semblable.

Ce qui n'arrive pas de ce qu'ils ont faute d'organes : car on voit que les pies etles perroquets peuvent proférer des paroles ainsi que nous, et toutefois ne peuvent parler ainsi que nous, c'est-à-dire en témoignant qu'ils pensent ce qu'ils lisent ; au lieu que les hommes qui étant nés sourds et muets sontprivés des organes qui servent aux autres pour parler,- autant ou plus que les bêtes, ont coutume d'inventerd'eux-mêmes quelques signes, par lesquels ils se font entendre à ceux qui étant ordinairement avec eux ont loisird'apprendre leur langue Et ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raison que les hommes,mais qu'elles n'en ont point du tout : car on voit qu'il n'en faut que fort peu pour savoir parler ; et d'autant qu'onremarque de l'inégalité entre les animaux d'une même espèce, aussi bien qu'entre les hommes, et que les uns sontplus aisés à dresser que les autres, il n'est pas croyable qu'un singe ou un perroquet qui serait des plus parfait.

Deson espèce n'égalât en cela un enfant des plus stupides, ou du moins un enfant qui aurait le cerveau troublé, sileur âme n'était d'une nature toute différente de la nôtre.

Et on ne doit pas confondre les paroles avec lesmouvements naturels, qui témoignent les passions, et peuvent être imités par des machines aussi bien que par lesanimaux ; ni penser, comme quelques anciens, que les bêtes parlent, bien que nous n'entendions pas leur langage.Car s'il était vrai, puisqu'elles ont plusieurs organes qui se rapportent aux nôtres, elles pourraient aussi bien sefaire entendre à nous qu'à leurs semblables.

C'est aussi une chose fort remarquable que, bien qu'il y ait plusieursanimaux qui témoignent plus d'industrie que nous en quelques unes de leurs actions, on voit toutefois que lesmêmes n'en témoignent point du tout en beaucoup d'autres : de façon que ce qu'ils font mieux que nous neprouve pas qu'ils ont de l'esprit, car à ce compte ils en auraient plus qu'aucun de [189] nous et feraient mieux entoute autre chose ; mais plutôt qu'ils n'en ont point, et que c'est la nature qui agit en eux selon la disposition deleurs organes : ainsi qu'on voit qu'un horloge, qui n'est composé que de roues et de ressorts, peut compter lesheures et mesurer le temps plus justement que nous avec toute notre prudence.

» Aussi, c'est la raison présente en l'homme qui lui permet de proférer un langage articulé, et le différencie des animaux, l'homme est quelque chosede plus qu'une mécanique, il possède une âme.

Aussi, ce n'est pas seulement une différence de culture, mais denature entre l'homme et l'animal dont parle Descartes.

3) Existe-t-il un état de l'homme hors de la société ? Le souci de cerner nettement la part de l'éducation, de l'apprentissage, de la culture dans la constitution de lapersonnalité humaine et, simultanément, de connaître la part de l'inné, et donc du naturel, et donc de l'universel,n'est pas l'apanage de notre civilisation.

Leibniz cite, dans le livre III de ses Nouveaux Essais , le cas de ce roi de l'Antiquité qui avait fait isoler depuis leur naissance, dans une île, deux enfants et avait donné pour consigne auxserviteurs qui leur apportaient soins et nourriture d'observer un silence complet.

Il espérait par là découvrir la languepremière, instinctive et universelle de l'espèce humaine, qui ne devait pas manquer de resurgir spontanément dans lebabil privé de ces deux enfants.

Plus près de nous, la curiosité suscitée par des cas d'enfants trouvés dans unextrême isolement, et parfois supposés avoir été élevés dans une famille adoptive animale - on les appelait lesenfants-loups - répondait à une intention très voisine.

Pouvait-on observer là un être humain à l'état de nature ? Cen'est pas cette curiosité quelque peu voyeuriste qui poussa le médecin Jean Itard à s'occuper spécialement d'un deces jeunes enfants trouvés, mais plutôt un souci thérapeutique et pédagogique.

Les conclusions tirées par LucienMalson dans son introduction au mémoire d'Itard sont dépourvues d'ambiguïté : « La nature humaine chez lesenfants sauvages a toujours échappé aux regards parce qu'elle ne saurait apparaître qu'après l'existence sociale.

»L'isolement effectif de l'individu humain n'est pas révélateur d'une nature humaine ainsi « isolée » pour la pensée.Bien plus, « il y a, poursuit Malson, une constante humaine sociale, il n'y a pas de nature humaine, laquelle devraitêtre présociale au même titre que les natures animales ».

Vue extrême, cautionnée, semble-t-il, par Karl Jaspersdans Psychopathologie générale (1913) : « Ce sont nos acquisitions, nos imitations, notre éducation qui font de nous des hommes au point de vue psychique.

» 4) L'homme est avant tout un être social.

Au livre Ier de l'Éthique à Nicomaque , Aristote désigne la politique comme « la première des sciences, celle qui est plus que toute autre architectonique ».

Cette affirmation, étrange pour nous, était justifiée par le fait que lapolitique est la science des fins les plus hautes de l'homme, par rapport auxquelles, les autres ne sont que moyens.De fait, s'il est vrai, comme nous l'apprend le début de la Politique, que l'homme est, par excellence, l'« animalpolitique » ou « communautaire », c'est-à-dire le seul animal qui, parce qu'il est doué de parole, puisse entretenirdes rapports d'utilité et de justice avec son semblable, on comprend que l'homme ne puisse accéder à l'humanitévéritable que dans le cadre de la cité.

La fin de la cité n'est pas seulement le « vivre », c'est-à-dire la satisfactiondes besoins, mais aussi le « bien-vivre ».

Déjà en naissant, l'homme se tourne vers ses parents, non par raison etréflexion, mais par un instinct social, le même qui le conduira à des associations toujours plus étendues, famille, ville,État.

Cet instinct est transfiguré dès que l'homme accède à la raison : ce qui était penchant devient conscience dudevoir envers autrui et la communauté, et une morale élaborée peut naître, ensemble de devoirs, relatifs il fautl'admettre, puisqu'ils ne lient pas le sage, mesure vivante du vrai bien et du vrai mal, mais devoirs pour tous ceux quine sont pas des sages.

Conclusion.

L'homme, comme on l'a constaté n'est pas avant tout un technicien.

C'est d'abord un être social qui ne peut vivresans son prochain.

Sa nature raisonnable lui permet d'utiliser le langage et de s'exprimer.

Aussi, la technique et sa. »

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