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L'ILLUSION (cours de philosophie)

Publié le 04/04/2009

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illusion

Faire illusion, se faire illusion, se faire des illusions, c'est toujours tromper ou se tromper. L'étymologie (ludere = jouer) nous invite à voir dans l'illusion une sorte de jeu et l'illusion nous entraîne en effet dans un autre monde que le monde de la réalité, mais à ce jeu l'homme est toujours vaincu (être victime d'une illusion; être victime de ses illusions).

  • I. LE DOMAINE DE L'ILLUSION

- A - Les illusions perçues.

La psychologie classique distinguait trois sortes d'erreurs de la perception: erreurs des sens, illusions et hallucinations, selon que l'erreur porte sur une qualité de l'objet ou sur sa nature ou sur son existence même. En fait, certaines erreurs des sens sont déjà des illusions comme, par exemple, les « illusions d'optique « (une surface brillante paraît plus grande qu'une surface sombre, la lune paraît plus grande à l'horizon qu'au zénith), et l'hallucination, perception sans objet, n'est qu'un cas extrême de l'illusion. Celle-ci consiste essentiellement à croire qu'on voit quelque chose qu'on ne voit pas; c'est, au fond, une perception fausse. C'est ainsi que Don Quichotte croit voir des chevaliers errants là où Sancho Pança ne voit que des moulins à vent. Les illusions correspondent ici à ce que le sens commun appelle des mirages.

- B - Les illusions perdues.

Mais il y a aussi, dans la notion commune de mirage, l'idée d'une espérance destinée à être déçue. On dit souvent en ce sens que la jeunesse est l'âge des illusions. L'illusion est alors une vision trop optimiste de la réalité, non point présente-mais future. L'erreur ici ne porte pas tant sur le réel que sur le possible : elle consiste à se représenter ce qui ne peut pas être. C'est pourquoi le sens commun considère que la vie, c'est-à-dire le temps, nous fait perdre nos illusions, et que, par suite, il est bon d'apprendre aussi tôt que possible à ne pas se faire trop d'illusions (cf. Vigny: «La vérité sur la vie, c'est le désespoir. Il est bon et salutaire de n'avoir aucune espérance«. Journal d'un poète).

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