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L'inconscient: mythe ou réalité ?

Publié le 28/03/2013

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L'inconscient est-il une création du psychanalyste ? L'inconscient peut-il se prouver ou seulement s'éprouver dans et par la cure analytique ?

D’où problème : lorsqu’on parle de l’inconscient, de quoi parle-t-on ? D’autant que Freud n’a pas été le seul à en parler et que tous n’ont pas eu la démarche scientifique rigoureuse que Freud a pratiquée sans doute (du moins partiellement).

Par exemple, l’établissement de la notion d’« Inconscient collectif » élaborée par Jung ne fait-elle pas problème ?

La position sartrienne ne serait-elle pas avant tout fondée sur une préoccupation «morale» renvoyant à une certaine position du problème moral et de la liberté ?

Autres thèmes de réflexion

Dans la mesure où — en un certain sens — les théories ou concepts scientifiques peuvent apparaître comme des «Fictions régulatrices» tentant de rendre compte (certes de façon de plus en plus «approchée») du réel, ne pourrait-on dire qu’en ce sens l’inconscient est une fiction régulatrice (un mythe ?) ?

Il est intéressant à ce sujet de remarquer d’une part que Freud a dû changer de « topique » compte tenu précisément du fait qu’il a une démarche de «type scientifique», et d’autre part qu’il en a changé ... (et qu’il n’a jamais prétendu que «la science de l’inconscient» était achevée).

Dans la «science des rêves» (1900) Freud distinguait trois Lieux (topos) de la vie psychique.

Le Conscient.

Le Préconscient.

L’Inconscient : ensemble des processus psychiques qui ne peuvent remonter à la conscience en raison des forces de refoulement qui s’y opposent.

Cette première topique lui apparut erronée dans la mesure où s’opposait une force de refoulement consciente à des pulsions inconscientes. Or les progrès de l’analyse l’amenèrent à appréhender que les forces de refoulement étaient également inconscientes.

« mais tout simplement «l'expression d'une conscience qui n'est pas encore parvenue au langage parce qu'elle n'est pas parvenue à la conscience d'elle-même'».

L'inconscient serait, dans ce cas, une sorte d'«infra- conscience», un effort vers le langage et l'expression sym bolique, une expression archaïque, fragmentaire.

Le plus important serait donc l'invention par le psychanalyste d'une cohérence plutôt que la croyance en un symbolisme strict.

Freud lui -même semble affirmer que le sens d'un rêve dépend beaucoup du contexte, c'est -à -dire des idées qui se présentent à l'esprit du rêveur pendant l'analyse.

Il n'y aurait donc aucun symbolisme précis et l'inconscient serait une profondeur ténébreuse qui ne penserait rien.

À la limite, il ne serait qu'une construction du psychanalyste.

Le psychanalyste comme un sorcier ? Il y a bien un aspect séduisant dans cette critique qui voudrait débar rasser le sujet de la croyance qu'il y a en lui des choses qu'il ignore et qui le mènent à son insu.

Le sujet qui souffre serait, au fond, celui qui ne serait pas libéré du poids de l'habitude, des préjugés de l'enfance, de l'archaïque qui est en lui.

Il ne réussirait pas à verbaliser, à donner une cohérence à sa vie, il serait dans un état d'i nfra -conscience.

Le rôle du psychanalyste serait alors de reconstituer à partir des données frag mentaires que celui-ci lui livrerait un texte clair, lisible, cohérent.

Par l'envoûtement de la parole, le sujet reconnaîtrait sa propre existence non pas tell e qu'elle fût vécue (incohérente, indéchiffrable) mais telle qu'elle était écrite, selon la signification qu'elle avait.

La fin de la cure ne serait jamais que l'acquiescement du sujet à la signification don née par le psychanalyste.

À la faveur de l'inter prétation psychanaly- tique, le sujet réintégrerait un nouveau passé, une nouvelle vie.

Ainsi, c'est la parole envoûtante du psychanalyste qui libérerait le sujet de ses symptômes.

La psychanalyse une pseudo -science ? Selon Karl Popper, une théorie scie ntifique n'est jamais vérifiable empiriquement.

C'est, dit-il, la falsifiabilité qui est le critère de démarcation entre une vraie science et une pseudo -science 2.

Toute théorie est provisoire.

La démontrer, c'est tenter de la falsifier, c'est é laborer les conditions de la découverte de faits capables de l'infirmer.

Or la psy chanalyse est une théorie qui a réponse à tout.

Ainsi les raisons sur les quelles nous pouvons nous appuyer pour nier la réalité de l'inconscient 1.

Michel Gourinat, De la philosophie, Hachette Université, 1969.

2.

K.R.

Popper, La Logique de la découverte scientifique, Payot, 1973.. »

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