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Madame de Grignan

Publié le 22/02/2012

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1646-1705

 

Françoise-Marguerite de Sévigné, née à Paris, perdit son père à l'âge de cinq ans. Sa mère, la marquise de Sévigné, l'éleva, l'éduqua, lui apprit le latin et l'italien. Mlle de Sévigné, gâtée par sa mère, prit aisément l'habitude de cette idolâtrie. Blonde, elle était, dit son cousin Bussy-Rabutin, “ la plus belle fille de France ” ; présentée à la Cour en 1652, elle parut dans les ballets de Benserade, et certains essayèrent, dit-on, de la jeter dans les bras du roi. La Fontaine lui dédia sa fable du Lion amoureux. Elle était fière, hautaine et n'inspirait guère la sympathie. En 1669, elle épousa un gentilhomme perclus de dettes, le marquis de Grignan, qui l'emmena dans son gouvernement provençal. C'est alors que commence la longue correspondance entre la mère et la fille ; on a beaucoup répété que Mme de Grignan, sèche et égoïste, ne répondit pas à la tendresse maternelle. En réalité, depuis qu'on connaît enfin le texte authentique des lettres de Mme de Sévigné, on sait que son amour maternel était dévorant, envahissant et presque suspect, au point que son confesseur lui refusa un jour l'absolution. Mme de Grignan aimait profondément son mari malgré ses défauts. Mais elle écrivait très souvent à sa mère. Malheureusement, on ne possède plus ses lettres, détruites par sa propre fille, Mme de Simiane. Grande cartésienne, elle était fort cultivée. Enserrée dans un amour maternel excessif, jaloux, elle aima sincèrement sa mère, sans être l'ingrate qu'on a dit. Mais les deux femmes se supportaient mal, quand elles étaient rassemblées : la faute en revient sans aucun doute à la passion désordonnée de la mère. Mme de Grignan mourut à Mazargues le 16 août 1705.

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