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Le mot "indivisible" dans l'oeuvre de René DESCARTES

Publié le 10/08/2010

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descartes

LES METEORES, DISCOURS PREMIER, DE LA NATURE DES CORPS TERRESTRES.

Mais, afin que vous receviez toutes ces suppositions avec moins de difficulté, sachez que je ne conçois pas les petites parties des corps terrestres comme des atomes ou particules indivisibles, mais que, les jugeant toutes d’une même matière, je crois que chacune pourrait être redivisée en une infinité de façons, et qu’elles ne différent entre elles que comme des pierres de plusieurs diverses figures qui auraient été coupées d’un même rocher.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

 ce qui se confirme encore, dans cette même méditation, de ce que nous ne concevons aucun corps que comme divisible, au lieu que l’esprit, ou l’âme de l’homme, ne se peut concevoir que comme indivisible :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

Je n’ai pas aussi sujet de me plaindre, de ce qu’il m’a donné une volonté plus ample que l’entendement, puisque, la volonté ne consistant que dans une seule chose et comme dans un indivisible, il semble que sa nature est telle qu’on ne lui saurait rien ôter sans la détruire ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

Pour commencer donc cet examen, je remarque ici, premièrement, qu’il y a une grande différence entre l’esprit et le corps, en ce que le corps, de sa nature, est toujours divisible, et que l’esprit est entièrement indivisible.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

Lorsque vous reprenez ce que j’ai dit, à savoir, “   qu’on ne peut rien ajouter ni diminuer de l’idée de Dieu “  , il semble que vous n’ayez pas pris garde à ce que disent communément les philosophes, que les essences des choses sont indivisibles ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA CINQUIEME MEDITATION.

 Et même un peu après vous dites que “   l’objet des pures mathématiques, comme le point, la ligne, la superficie et les indivisibles qui en sont composés, ne peuvent avoir aucune existence hors de l’entendement “  ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 20.

Il est aussi très aisé de connaître qu’il ne peut y avoir d’atomes, c’est-à-dire de parties des corps ou de la matière, qui soient de leur nature indivisibles, ainsi que quelques philosophes ont imaginé.

 Et quand même nous supposerions que Dieu aurait réduit quelque partie de la matière à une petitesse si extrême, qu’elle ne pourrait être divisée en d’autres plus petites, nous ne pourrions conclure pour cela qu’elle serait indivisible, parce que, quand Dieu aurait rendu cette partie si petite qu’il ne serait pas au pouvoir d’aucune créature de la diviser, il n’a pu se priver soi-même du pouvoir qu’il a de la diviser, à cause qu’il n’est pas possible qu’il diminue sa toute-puissance, comme il a été déjà remarqué.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 202.

 Mais elle a été rejetée, premièrement, à cause qu’elle supposait que ces petits corps étaient indivisibles :

  LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 30.

Mais pour entendre plus parfaitement toutes ces choses, il est besoin de savoir que l’âme est véritablement jointe à tout le corps, et qu’on ne peut pas proprement dire qu’elle soit en quelqu’une de ses parties à l’exclusion des autres, à cause qu’il est un et en quelque façon indivisible, à raison de la disposition de ses organes qui se rapportent tellement tous l’un l’autre que, lorsque quelqu’un d’eux est ôté, cela rend tout le corps défectueux.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 30 juillet 1640.

 et notre âme n’étant point double, mais une et indivisible, il me semble que la partie du corps à laquelle elle est le plus immédiatement unie, doit aussi être une et non divisée en deux semblables, et je n’en trouve point de telle en tout le cerveau que cette glande.

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

 3° Je n’approuve point non plus ses indivisibles, ni les naturelles inclinations qu’il leur donne.

 4° Deux indivisibles ne pourraient faire, à tout rompre, qu’une chose divisible en deux parties ;

 ce qui ne peut être composé d’indivisibles, à cause qu’un indivisible ne peut avoir aucune longueur, largeur, ni profondeur ;

 ou bien, s’il en avait, nous le pourrions diviser du moins par notre imagination, ce qui suffirait pour assurer qu’il n’est pas indivisible ;

  Correspondance, année 1642, A UN R. P. DE L’ORATOIRE. DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.).

 Ainsi nous pouvons dire qu’il implique contradiction, qu’il y ait des atomes, ou des parties de matière qui aient de l’extension et toutefois qui soient indivisibles, à cause qu’on ne peut avoir l’idée d’aucune extension, sans avoir aussi celle de sa moitié, ou de son tiers, ni par conséquent, sans qu’on la conçoive divisible en deux ou en trois.

  Correspondance, année 1642, Au R. P. MERSENNE, 10 mars 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars 1642.).

 car, la vérité étant indivisible, la moindre chose qu’on en ôte, ou qu’on y ajoute, la falsifie.

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

 C’est dans le même sens que je dis aussi qu’il y a de la contradiction à dire qu’il y ait des atomes que l’on conçoive étendus, et en même temps indivisibles, parce que, bien que Dieu ait pu les former tels qu’aucune créature ne peut les diviser certainement, nous ne pouvons comprendre qu’il ait pu se priver de la faculté de les diviser lui-même.

descartes

« et qu'on ne peut pas proprement dire qu'elle soit en quelqu'une de ses parties à l'exclusion des autres, à cause qu'il est un et enquelque façon indivisible, à raison de la disposition de ses organes qui se rapportent tellement tous l'un l'autre que, lorsquequelqu'un d'eux est ôté, cela rend tout le corps défectueux. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 30 juillet 1640. et notre âme n'étant point double, mais une et indivisible, il me semble que la partie du corps à laquelle elle est le plusimmédiatement unie, doit aussi être une et non divisée en deux semblables, et je n'en trouve point de telle en tout le cerveau quecette glande. Correspondance, année 1640, Au R.

P.

MERSENNE, 28 octobre 1640. 3° Je n'approuve point non plus ses indivisibles, ni les naturelles inclinations qu'il leur donne. 4° Deux indivisibles ne pourraient faire, à tout rompre, qu'une chose divisible en deux parties ; ce qui ne peut être composé d'indivisibles, à cause qu'un indivisible ne peut avoir aucune longueur, largeur, ni profondeur ; ou bien, s'il en avait, nous le pourrions diviser du moins par notre imagination, ce qui suffirait pour assurer qu'il n'est pasindivisible ; Correspondance, année 1642, A UN R.

P.

DE L'ORATOIRE.

DOCTEUR DE SORBONNE, Sans date précise (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 19 janvier 1642.). Ainsi nous pouvons dire qu'il implique contradiction, qu'il y ait des atomes, ou des parties de matière qui aient de l'extension ettoutefois qui soient indivisibles, à cause qu'on ne peut avoir l'idée d'aucune extension, sans avoir aussi celle de sa moitié, ou deson tiers, ni par conséquent, sans qu'on la conçoive divisible en deux ou en trois. Correspondance, année 1642, Au R.

P.

MERSENNE, 10 mars 1642.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars 1642.). car, la vérité étant indivisible, la moindre chose qu'on en ôte, ou qu'on y ajoute, la falsifie. Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649. C'est dans le même sens que je dis aussi qu'il y a de la contradiction à dire qu'il y ait des atomes que l'on conçoive étendus, et enmême temps indivisibles, parce que, bien que Dieu ait pu les former tels qu'aucune créature ne peut les diviser certainement, nousne pouvons comprendre qu'il ait pu se priver de la faculté de les diviser lui-même.. »

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